Après ce qui semblait être une heure de traversée, la barque en bois sortit du tunnel éthérique et s'amarra au pilastre d'un autre ponton de bois vieilli. La jeune fille mit un pied à terre tout en remerciant le canotier qui le lui rendit d'un signe de tête, avant de repartir voguer au gré du courant ; sur les eaux limpides et calmes de la grotte aux étoiles. Seulement, les paroles du gondolier lui restaient en tête : le destin est une notion bien étrange à saisir...
Et c'est en repensant à cette maxime que la jeune demoiselle s'engagea, avec ses rêves et ses espoirs, dans le passage menant au lieu du rendez-vous.
De rares passants déambulaient sur la place attenante à l'hôtel ; pour la plupart l'esprit ailleurs, tout en se hâtant vers leur destination. Dans le crépuscule naissant brille une enseigne lumineuse qui éclairait doucement les sombres parois bordant les façades Est et Ouest de l'édifice imposant. Il s'agit de ces néons aux couleurs tellement vives qu'elles font saigner les yeux du moindre observateur. Mettaton aime les strass et les paillettes et orne donc son grotesque complexe de mille et une lumières, pour que celui-ci scintille à la manière d'une étoile, dans la nuit noire et profonde de cette grotte immonde.
Cette enseigne décore le mur d'un bâtiment montant sur deux étages,aux dimensions assez massives. La façade, visible depuis l'entrée de la caverne, est faite de pierres aux couleurs froides et ternes. Elle est percée d'une unique porte en verre à deux battants et de cinq fenêtres encadrées par de grosses pierres, similaires à celles qui constituent la bâtisse. Des jardinières, disposées de chaque côté de l'entrée, sont garnies de plantes vertes aux petits bourgeons qui laissaient entrevoir une magnifique efflorescence future. Peut-être est-ce la symbolique d'un amour radieux ? Au-dessus du auvent, l'enseigne est dotée de chaque côté, de petites moulures d'automates ailés qui tiennent chacun une ampoule standard ; éclairant d'une lumière presque tamisée un nom peint en lettres stylisées et dorées : « MTT ».
Si l'un des passants s'y hasardait à pousser la porte et à entrer, il se retrouverait dans une salle vaste et lumineuse, aux murs de marbre blanc décorés d'arabesques dorées, assez haute de plafond, dont le sol était parcellement voilé d'un tapis brodé. Ce tapis,aux motifs d'arabesques grotesques, était destiné à recevoir la poussière que pourraient véhiculer les pieds des visiteurs. Sur la gauche de l'imposante fontaine de marbre, un autre petit automate crache un jet d'eau qui atterrit directement sur la carpette ;laissant une mare qui ne cesse de grandir. Le petit robot inondera-t-il un jour l'entièreté de l'opulent hall ? Le passant entendra également une douce musique aux accents divertissants et diffusée en permanence.
Mais ce n'était pas tant la frivolité de ces lieux amidonnés qui attirait le regard de la jeune amoureuse, mais bien un petit osseux à la veste bleue. Souriant amicalement en la saluant d'un clin d'œil, il avait troqué sa paire de pantoufle rose de grand-mère contre une paire de baskets, type converse bleu. Mais comme à son habitude, il avait gardé ses chaussettes de la veille. Enfin, de la sur sur surveille pour être exact ! Visiblement, il n'avait toujours pas surmonté son traumatisme chronologique.
Pour l'amoureuse, ce manquement de soi n'était pas dérangeant. On peut même dire que ça lui donnait un charme, « un je ne sais quoi» comme l'avait pensé la jeune fille lorsque l'éveil de ses sentiments s'était fait un beau matin de printemps.
Une étrange lueur d'une infime douceur brillait dans les yeux de la jeune fille, perdue dans la contemplation de cet être qui accaparait toutes ses pensées. La flamme de son cœur qui battait en cet instant était comparable à un brasier ardent d'une chaleur accablante. Elle lui rendit son sourire, et sans plus attendre, le squelette l'invita à le suivre dans ce qu'il appelait ses «raccourcis ». En somme, un portail de téléportation. Bien qu'habituée à ce fantastique moyen de transport, Carla n'en était pas moins anxieuse. L'effet qu'il procurait à la jeune humaine la rendait toute drôle et même si elle avait déjà les idées en compote de pommes, dû à son pauvre cerveau en surchauffe, elle accepta, non sans que son visage ne s'embrase, la main que lui tendait Sans et le suivit. En quelque pas, main dans la main, les deux amants se retrouvèrent dans la partie restaurant du bâtiment.
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[Undertale.FanFiction] Le Rendez-vous
FanficC'est ce soir... Enfin... Lui et moi... Assis à une table, dîner aux chandelles... Avant qu'il ne déclare... Leurs destin ... Liés... à jamais...