Chapitre 3: Retour en Enfer

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Thomas jouait à Minecraft. Il ne l'expliquait pas mais depuis son retour dans son appartement il avait enfin allumé son ordinateur et la première chose qu'il avait voulu faire, c'était jouer à Minecraft. Il avait généré un nouveau monde qu'il avait soigneusement nommé « Le royaume du fromage » dans lequel il s'amusait depuis maintenant plusieurs heures. D'accord, il n'avait pas envoyé de message à Damien comme il se l'était promis, mais il avait désormais une belle maison faite de bois et de pierre. D'accord, il s'était ouvert une bouteille de bière et buvait en solitaire, mais il venait d'achever son portail vers le Nether. Toute cette avancée lui avait donné faim, il y avait bien longtemps que Thomas n'avait pas ressenti une telle envie de manger, preuve que son moral était en train de remonter. Il fit un tour dans sa cuisine en omettant de mettre le jeu en pause. Quelle ne fut pas sa déception en constatant que le peu d'aliments qui se trouvait dans les placards et dans le frigo ne lui convenait pas. Des conserves peu aguichantes, des sodas, quelques yaourts, des légumes flétris dont il ignorait quoi faire. Il lui faudrait commander de la nourriture prochainement mais pour l'heure, il préférait retourner à son jeu, l'Ender dragon n'allait pas se tuer tout seul. Une nouvelle déception s'abattit sur le garçon lorsqu'il réalisa qu'un Creeper avait partiellement détruit sa maison pendant son absence. Habitué à ce type de situation fâcheuse, il évacua sa rage par une bonne gorgée de bière avant de réparer les dégâts. Ce fut l'occasion de revoir entièrement l'architecture de sa demeure cubique. Grace à son deuxième écran Thomas alla parcourir des modèles de maisons tout en faisait ses essais à côté. Cette reconstruction lui fit oublier sa faim un moment, les jours s'enchaînaient à une vitesse folle sur Minecraft tandis que derrière la fenêtre du salon le soleil du monde réel commençait à décliner progressivement.

Un gargouillement d'estomac ainsi qu'un coup d'œil vers l'heure obligèrent Thomas à mettre le jeu en pause afin d'effectuer sa fameuse commande de nourriture en ligne. Il se rendit instinctivement sur son site de prédilection et son enthousiasme retomba lorsqu'un message d'erreur s'afficha. Il fit plusieurs tentatives mais la même page s'affichait en boucle. Sa connexion avait décidé ne de pas le laisser s'adonner à la fainéantise. S'il désirait vraiment manger quelque chose de bon, il devait sortir pour aller faire des courses. Et s'il voulait vraiment faire des courses, il lui restait peu de temps avant que le magasin le plus proche ne ferme. A contrecœur il laissa de côté son « Royaume du fromage » et se prépara à faire ce qu'il détestait faire. Il était tellement pressé de se débarrasser de cette tâche qu'il en oublia l'essentiel : son portefeuille ainsi que son portable. Il ne réalisa cette négligence qu'au moment où tous ses articles venaient d'être scannés par le caissier et rangés dans un sac par ses propres soins. A cet instant, Thomas se demanda s'il était possible de vivre une situation plus désagréable que celle-ci, d'autant que des personnes à l'allure peu cordiale attendaient derrière lui et semblaient avoir peu de patience. Partagé entre la colère et la gêne, le jeune homme décida de laisser ses articles et de s'excuser avant de rentrer chez lui. Tant pis, il se contenterait d'une de ces boîtes infâmes que renfermait ses placards.

Il effectua le chemin du retour la mine basse, les mains fermement enfoncés dans ses poches. Peut-être était-ce le karma, peut-être que s'il s'était tenu à ses promesses alors cette mésaventure ne lui sera pas arrivée. Thomas regretta d'être sorti avec un simple t-shirt, c'était une fraiche soirée d'été qui s'installait, un pull ou un gilet n'aurait pas été de refus, heureusement qu'il n'habitait pas loin. Un groupe de garçons bruyants marchaient derrière lui, ce qui rendait son trajet encore plus pénible. Le son de leurs voix devenait de plus en plus fort, le jeune homme ralentit le pas et se déporta légèrement pour les laisser passer et ainsi en être débarrassé. Il se sentit tout de suite moins à son aise lorsqu'un de ces personnages mit la main sur son épaule en l'interpelant. L'homme lui demandait une cigarette, chose que Thomas n'avait pas sur lui et il s'en excusa, il n'avait guère apprécié ce geste tactile mais se garda de le faire remarquer. L'inconnu resta pourtant à sa hauteur et ses congénères avaient tous décidé de se mettre à rire bruyamment. Le garçon sentait ces corps humains se rapprocher bien trop dangereusement de sa zone de confort, il continuait toutefois sa marche en essayant de rester le plus calme possible. Il pouvait à présent sentir une forte odeur d'alcool émanant de ces inconnus. Le même qui venait de lui demander une cigarette lui exigea cette fois-ci son téléphone, et au ton de sa voix il était davantage question d'un ordre que d'une simple interrogation. Thomas le pria de le laisser tranquille d'une voix qu'il voulait ferme mais qui sonna pourtant fébrile, il accéléra aussitôt le pas mais le groupe d'inconnus en fit autant. Les rires graveleux continuaient, le jeune homme regardait autour de lui en espérant trouver de l'aide, mais les quelques passants présents préféraient baisser les yeux et ne pas prêter attention à la scène qui se déroulait pourtant en public. Thomas tenta une accélération plus rapide et déterminée mais cette fois-ci une main le retint fermement. Il parvint à se dégager aussitôt de l'emprise par un brusque mouvement d'épaule mais à peine libéré de ce bras un autre homme du groupe le poussa violemment contre le mur. Il était difficile de se créer une issue, le garçon ne savait pas quel réflexe adopter, il essayait de ne pas céder à la panique.

_ J'crois que t'as pas bien compris, file-nous ton portable le nain ! Tu m'feras pas croire qu'un p'tit bobo parisien comme toi n'a pas ça sur lui !, s'exclama l'un des étrangers tout en ébouriffant méchamment les cheveux du garçon.

_ J'ai même pas d'portable sur moi, foutez-moi la paix !, rétorqua Thomas dont la colère prenait le dessus sur la peur.

_ Ah ouais ?

Un violent coup de poing s'abattit sur le visage du jeune homme qui ne s'y était pas préparé. Il se sentit glisser au sol sous le coup de la violence mais il fut aussitôt relevé par l'un deux hommes. Il sentit qu'on fouillait l'intégralité de ses poches, la douleur qu'il éprouvait l'empêchait de se défendre, il les laissa faire, impuissant. Frustrés de n'avoir rien pu tirer de lui, chaque membre du groupe se mit à le frapper, Thomas reçut plusieurs coups un visage avant de faire pousser sauvagement contre le sol. Il reçut un ultime coup dans l'estomac en guise d'adieu puis ses agresseurs prirent la fuite. Il resta à terre plusieurs secondes à essayer de retrouver son souffle, il expulsa un crachat pour tenter de dégager le sang qu'il sentait couler contre ses lèvres. En relevant la tête il croisa le regard d'un passant et espéra trouver de l'aide, mais l'homme préféra baisser le regard et poursuivre son chemin. Thomas se releva non sans difficulté, habité par la rage de ce qu'il venait de vivre. Il regagna son appartement en marchant péniblement, il avait envie de cracher au visage du moindre passant qui l'observait avec curiosité. Il fut soulagé de retrouver son cocon mais son corps entier était encore crispé sous la colère et la douleur.

La première réaction de Thomas une fois rentré fut d'aller contempler les dégâts dans un miroir. Son arcade sourcilière gauche avait morflé, du sang qui commençait à sécher parsemait son visage. Rien ne semblait cassé, les blessures ne semblaient pas très profondes mais il allait surement conserver des cicatrices pendant un bout de temps. Il releva le bas de son t-shirt et constata un bel hématome sur tout l'estomac. Il passa ses doigts tremblants dessus, la douleur lui crispa les traits du visage. Le garçon procéda à un lavage du faciès au-dessus du lavabo, faire partir le sang était le plus laborieux, surtout avec ses mains encore frissonnantes, ses gestes étaient hésitants. Il eut la mauvaise idée d'essuyer le tout avec une serviette immaculée qui vira aussitôt au rouge délavé. Thomas jeta rageusement l'objet au sol puis s'observa encore une fois dans le miroir. Il n'avait aucune idée de ce qu'il devait appliquer sur ses ecchymoses pour entamer une cicatrisation efficace mais au moins il ne saignait plus. Il quitta l'étroite salle de bain mal éclairée pour se rendre dans la pièce principale où il resta debout, immobile. Soudain, ses cordes vocales émirent un puissant cri emplit de toute la rage qu'il avait accumulé ces derniers mois, son poing alla furieusement percuter le mur le plus proche, lui ajoutant une énième blessure au corps. Cet excès de violence passé, Thomas entendit ses voisins taper contre le mur, lui indiquant qu'il devait faire moins de bruit. Il alla trouver refuge dans son « Royaume du fromage ».

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D'habitude je poste mes chapitres comme une sauvage sans rien ajouter, mais je tenais à remercier toutes les personnes qui commentent, qui s'abonnent, et même celles qui lisent dans l'ombre sans laisser de trace ! Ça fait plaisir, ça motive toujours plus ! Cette fanfic ne devrait pas être très longue, 6 ou 7 chapitres grand maximum je pense (j'ai un plan donc pas de risque que je l'arrête soudainement), mais j'ai d'autres idées (tordues mais idées quand même...) pour de prochaines fanfics sur Laink et Terracid, qui viendront peut-être après cette première, lorsqu'elle sera terminée.

La fanfiction est un exercice que j'aime beaucoup malgré tous les clichés qu'on y associe, je me suis pas mal bridée jusqu'à présent et j'aimerais que ça change.

Laink délaissé par TerracidOù les histoires vivent. Découvrez maintenant