Chapitre 2

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Je l'aperçois à l'autre bout de la rue, là où se trouve le square pour enfant.

- Maman, attends-moi là, il y a un copain que je voudrais saluer, je lui demande son autorisation.

Elle acquiesce de la tête et je cours le rejoindre.

- Alors comme ça, tu as pu te libérer, me taquine-t-il.

- Oui mais ma mère m'accompagne, je m'explique.

- Pas de soucis. Tiens, (il me tend un papier que je prends) c'est l'adresse où tu peux trouver l'association. On te fera passer plusieurs tests pour connaitre tes compétences et te placer dans une des sections qu'il y a.

- Mais, je ne sais pas me battre.

J'hésite, je ne veux pas le déranger ou lui faire perdre son temps mais je lui propose malgré mon doute :

- Est-ce que tu pourrais m'apprendre ?

- Tu n'auras pas besoin de moi pour cela, tu apprendras vite. Je le sais, sinon tu ne porterais pas de dague sur toi lors d'une sortie. Personne ni penserai...sauf toi, me rassure-t-il avec un clin d'œil.

On repart chacun de notre côté jusqu'à ce que je me souvienne que je ne connaissais pas son nom. Je me retourne rapidement et quand j'allais le lui demander, il était déjà loin. Tant pis...

Je rejoins ma mère et on continue notre parcours de shopping entre fille... Elle n'a toujours pas compris que je ne m'intéressais pas à ce genre de chose. Cependant il ne fallait pas la contrarier sinon je ne pourrais plus sortir de la maison (appelons cela plutôt une cage en or). Je veux juste un peu de liberté. Est-ce trop demandé ? Et puis, peu importe la raison. Je veux juste apprendre à me battre. On se trouvait chez Zara quand je lui dis que je voulais à tout prix pratiquer un art martial.

- Ecoutes Edeline, tu vois bien que ce n'est pas le moment. Et puis, un art martial pour une fille ce n'est pas très...comment dire ?...féminin. Que dira Julien quand il saura que tu pratiques ce genre de... chose ?

- Il s'en fiche.

- Evidemment que non ! Que cela soit Julien ou ton petit ami, c'est la même chose. Une fille ne pratique pas d'arts martiaux, c'est...je ne sais pas moi, c'est contre nature. Les filles ne se battent pas.

- Alors elles restent à la maison, se font belle pour leur petit copain, cèdent à tous leurs caprices érotiques. C'est répugnent ! Je ne serai jamais comme ça, je ne suis pas un sex-toy humain ! Qu'ils aillent voir ailleurs si j'y suis !

- Edeline, me reprend-elle calmement, ils ne sont pas tous comme cela. Et puis tu racontes n'importe quoi.

- Au diable ! je réplique

Je reste muette jusqu'à la fin du repas où ma mère s'inquiète :

- Edeline, qu'est-ce qui ne va pas ?

Je réfléchis avant de lui répondre d'un ton triste et inquiet :

- Rien, je grogne

- Tu es sûre ? Tu sais, je commence à en avoir assez de tes caprices, grandi un peu !

- J'ai juste pas envie d'en parler, j'ai le droit non ? je hausse mon ton

- Ok..., soupire-t-elle. Mais dit-moi quelque chose. Je sais pas moi, d'autres soucis par exemple ?

- Les études.

- C'est vrai que nous n'en parlons pas. Que voudrais-tu faire plus tard, as-tu une idée ?

Le contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant