Je suis en cours ce matin. On est jeudi, je suis impatiente d’être à demain. Je suis de bonne humeur même s’il va falloir que je mette au courant William. J’espère qu’il ne fait pas de folie à l’asso…
- Hey, Édeline, m’appelle Alexandre discrètement.
Je le regarde en le questionnant du regard. Il m’explique alors la situation :
- Fais attention à toi, tu risques des problèmes.
- Pourquoi, je lui demande très inquiète.
- Tout le lycée est au courant d’une rumeur, m’informe-t-il. Celle qui dit que tu as quitté tes parents pour vivre avec ton petit-ami qui est super riche et d’une beauté d’Apolon. Du coup, fais attention à toi, tu sais que ce genre de rumeurs attirent les jalouses.
J’y crois pas, j’ai entendu que les rumeurs passent vite mais de là que ça se fasse en deux matinées ! Comment elle si est construise ? Si cela me créer trop d’ennuis, il va falloir que j’en parle à William. Comme si vendredi soir ne me suffisait pas… À l’heure de la première pause de la journée, j’ai pu en confirmer : les filles me regardaient de travers et beaucoup d’entre elle sont venues me parler comme si on se connaissait depuis toujours. J’avais le droit awwux questions proche du harcèlement. Elles ne me lâchaient pas et ne me lâcheront pas. Qu’est-ce que j’ai fait pour en arriver là ? D’autres évidemment ne sont pas aussi civilisées donc j’ai eu le droit à des bousculades dans les couloirs et escaliers, des insultes bien audibles et une bataille d’eau dans les toilettes des filles. Par des choses aussi futiles, je me retrouve dans le bureau du directeur complètement trempée accompagnée de ces gamines. Évidemment c’est moi la méchante car étant trop fatiguée, je me suis lâchée et ai commencé à leur lancer de l’eau. Et elles, trouvant la situation pas assez amusante ont répondu à ma défensive. Comme punition, j’ai eu le droit à deux heures de colles, des lignes et pas de change alors qu’elles ont eu le droit qu’à des lignes. J’appelle alors William en lui expliquant ce qu’il s’était passé pour qu’il puisse me ramener un change. Évidemment il a profité de ce moment pour bien s’amuser, ce qui est encore plus humiliant surtout quand j’ai su qu’il est à la fac et qu’il ne me donnera pas de change avant ce midi. Me voilà pendant deux heures de cours à éternuer et à recevoir des boulettes de papiers machouillées. Sans surprise, les professeurs ne disent rien et ne prennent pas ma défense, trop peureux d’entrer dans ces problèmes. Heureusement qu’Alex est là pour me soutenir : au moment de l’inter-classe, on va dans les toilettes pour que je puisse mettre sa veste qu’il m’a prêtée avec grande gentillesse. J’enlève tout ce qui est mouillé -même mon soutien gorge- et mets sa veste sans rien en dessous. En sortant de la cabine, je vois des filles de ma classe avec une bouteille d’eau en face de moi. Elles me la lancent dessus :
- T’es plus jolie comme ça, souillon ! Rient-elles fortement.
Alexandre entend leur rire et se précipite pour intervenir. Elles fuient en criant amusées. Il est désolé pour moi mais je lui fais comprendre que ce n’est pas ce genre de filles qui va m’anéantir. Je décide de garder sa veste car moins trempée que mes affaires.
A midi, je sors manger avec William qui m’a gentiment ramener les affaires demandées -évidemment, toujours habillé en manequin :
- Whao ! Elles ne t’ont pas ratée, rit-il avec surprise.
- Ouai, c’est ça, moque-toi, je soupir.
- Macdonald ?
Me propose-t-il pour me remonter le moral et ça marche :
- Carrément !
Je réfléchis à une façon d’arrêter ce harcèlement pendant le repas :
- Dis, Wil…heu Erèbes, que penses-tu que je devrai faire pour arrêter ces harcèlements ?
- Bah j’en sais rien, m’annonce-t-il de manière légère avec la bouche pleine, je n’ai pas été assez bête pour me faire haceler.
Énervée, je lui lance en sachet de sel dans la figure mais sans surprise il le rattrape. Mais bon, ‘’c’est le geste qui compte’’ comme on dit. Vers la fin du repas, me voyant me tracasser, il me propose :
- Si tu veux, tu peux sécher les cours aujourd’hui. Par contre on ira à la vie scolaire ensemble.
- Mais t’es malade !
- Écoute, si je me comporte en adulte avec toi et non en petit ami, tes copines vont bien se rendre compte qu’il n’y a rien entre nous.
Il m’a convaincu et puis je n’ai plus rien à perdre.
On croise Alexandre à la cours du lycée qui mène à la vie scolaire. Il me regarde avec de grand yeux surpris et me demande sans tact :
- Qu’est-ce qu’il fait là celui-là. Tu risques d’énerver les foules.
- Alexandre (je dis son nom pour le présenter à Erèbes), je ne pourrais pas venir en cours cet après midi et mon tuteur est venu pour prévenir le lycée.
- Ton tuteur, s’impatiente-il gratuitement, je suis ton meilleur ami et tu ne m’en as jamais parlé ! Comment en une journée il peut devenir ton tuteur alors que tes parents sont encore en vie ?
Il n’a pas tord et je comprends ce qu’il ressent. Qu’est-ce que je peux dire pour le calmer ?
- Alexandre, je comprends ce que tu ressens (ce mec lit en moi !) Mais écoute, tu vas devoir t’y faire. Je suis un cousin éloigné de ta petite copine (sa petite quoi ?! Il se fou de moi !) et moi aussi ça ne m’enchante pas de me trimbaler une gamine. Mais c’est une demande de ses parents et je ne peux pas refuser.
Il s’est calmé. Les mensonges de William l’ont rassurer. Il est vraiment bon acteur ce tueur. Mais grâce à lui, les rumeurs vont peut être se dissimuler. A l’entrée de la vie scolaire, William me demande intrigué :
- Et tu as eu le droit à quelles punitions ?
- Trois heures de colle, des lignes et pas de change.
- Et bien, ils n’y vont pas de main morte.
- Je m’en fiche de leurs punitions mais ce sont les colles qui m’ennuient : ça me fait perdre mon temps.
- Tu n’as qu’à pas les faire. Ils ne pourront rien y faire.
On entre dans la pièce dédié à la vie scolaire. J’y trouve quelques filles du tas d’harseleuses et je le fais comprendre à Erèbes. Un adulte dans cet endroit est inabituel donc on le fait passé en priorité. Les filles en sont vertes de jalousies. Erèbes commence à parler :
- Bonjour, je suis le tuteur de Édeline et je viens vous informer que Édeline ne pourra pas assister aux cours cet après-midi à cause d’un empêchement familial.
- Je comprends, répond la femme, Édeline nous a déjà informé de ses parents (Erèbes lâche un rire de surprise). Mais quel est votre lien avec Édeline ?
Il comprend tout de suite où elle voulait en venir et la rassure :
- Je suis un cousin éloigné de Méryle. Comme ses parents sont hospitalisés, ils m’ont demandé de m’occuper d’elle.
Leurs regards s’adoucient : elles fantasmaient maintenant sur lui. Mais pourquoi s’habille-t-il en mannequin alors qu’il n’en est même pas un ?! Il cherche à m’humilie ou quoi ? Ces filles… elles n’ont aucune personnalité. Et c’est elles qui m’en font voir de toutes les couleurs ? Impensable. Plus jamais.
Il me fait signe de le suivre après avoir signé des papiers de sortie. J’en profite pour le sermonner :
- Pourquoi cette tenue ?
- Quoi, ça, s’étonne-t-il en inspectant sa tenue.
- De quoi crois-tu que je parles ?
- Bah quoi , t’aimes pas ?me taquine-t-il.
- Si tu fais ça pour m’humilier, ce n’est plus la peine de venir me chercher. Tu me créer des problèmes puérils à cause de toi et ta voiture.
Il place sa tête proche de la mienne :
- Ho, c’est donc ça !s’exclame-t-il d’un air faussement surpris. Mais si c’est des « problèmes puérils » comme tu le dis si facilement, alors pourquoi en es-tu si affectée ?
Je lui lance un regard noir :
- Ce ne sera plus jamais le cas, j’affirme très sérieusement.
- Bien, j’aime mieux ça, dit-il avec un court sourire de satisfaction.
On monte dans la voiture. Je profite du trajet de la voiture pour lui annoncer mon projet de sortie. Il n’en est pas très rassuré :
- C’est ton mec ?
Je baisse la tête pas très fière : je n’en sais rien.
- Peut être…
- Quoi c’est une devinette ?est-il blessé
- Non, non. Je suis sérieuse : je ne sais pas vraiment la nature de notre relation.
Il pause un long temps de réflexion avant de me proposer :
- Bah t’as mon téléphone. N’hésite pas s’il y a quoi que ce soit.
Je le remercie avec un sourire, timide.
Pourquoi me fait-il tant d’effet ? Pourquoi mes émotions sont-elles plus prononcées quand c’est lui qui les provoque ? Il me manipule ? Qui est-il en réalité ? Cela ne fait que deux jours que je vie avec lui, j’ai encore beaucoup à apprendre…
L’après-midi , je ne le vois pas : trop occupé par ses facs et moi sur internet. Je le vois faire des allers-retours toute l’après-midi, ce qui me procure une satisfaction.
Ce soir, j’envoie juste un message à Jordan pour confirmer le rendez-vous. Et je m’occupe des enfants pendant que lui étudié et fait la cuisine. Lorsque les enfants sont couchés, il part à son job du soir :
- Hé bien, il est occupé ton frère, j’essaie de communiquer avec Anna.
- Hmm, me répond-elle simple.
Je souffle un bon coup avant de tout lâcher :
- Tu as une dent contre moi c’est ça ? C’est quoi ton problème à la fin, tu m’expliques ? T’es jalouse, c’est ça.
Elle se lève, énervée :
- Mais t’es qui au juste ? Tu arrives comme ça du jour au lendemain. Mon frère n’a jamais emmené de fille à la maison jusqu’à maintenant. Mais toi ce n’est pas que pour un soir ! Qui es-tu pour mon frère au juste, salle inconnue !
Je soupire :
- Ça tu vois avec ton frère, il t’expliquera mieux que moi. Après si j’ai une chose à dire c’est que moi non plus je ne suis pas fière de la situation. William a bien voulu m’aider et je lui en suis redevable. Si la curiosité te ronge, je peux te dire qu’il n’y a rien entre moi et ton frère.
Pas convaincue, elle part dans la salle de bain et claque la porte. Je me pose derrière pour voir comment cela évolue : elle pleure. Je toque à la porte :
- Anna, tu pleures ? Ouvre-moi s’il te plaît, je veux t’aider.
Curieusement, elle déverrouille rapidement. J’entre et ferme la porte derrière moi mais je n’avance pas plus :
- Tu l’aimes, je lui demande surprise.
Elle ne dit rien mais je comprends que c’est le cas. Je m’approche d’elle et la prend dans mes bras :
- Je sais que je ne suis qu’une inconnue pour toi et que votre famille reste un grand mystère pour moi mais je suis avec toi.
Je regarde autour de moi :
- Il y a trop de maquillage, tu te maquilles trop Anna. Est-ce que ça se passe bien à l’école ?
Elle essuie ses larmes, son mascara à coulé, elle ne ressemble plus à rien :
- L’école…, pense-t-elle ça fait longtemps que je n’y suis plus allé.
- Mais je te vois rentrer avec un sac de cours pourtant… tu sèches ? William doit le savoir puisque l’école appelle les parents.
- Je n’en sais rien mais il ne m’a jamais rien dit.
- Pourquoi tu n’y vas plus ?
- Parce que j’ai tout fichu en l’air, tout le monde me hais. J’ai toujours eu de meilleur note que les autres mais j’ai voulu être une fille banal. Du coup j’ai commencé à faire des bêtises et ça s’est retourné contre moi.
Je lui t’apporte le dos pour soulager ses larmes :
- N’y a-t-il pas d’autre solution ?
- Je n’en vois pas.
- Combien ça dure ?
- Depuis octobre.
Le lendemain, je me lève tôt pour parler à Erèbes , seuls :
- T’es au courant qu’Anna à des ennuis au collège
- Oui, me confirme-t-il sans plus.
- Pourquoi tu ne fais rien contre ça ?
- C’est ses problèmes.
- Comment tu peux dire ça alors que tu m’as aidé ?! Tu sais qu’elle sèche les cours ?
- Oui, depuis deux semaines.
- Et tu comptes faire quoi ?
- J’y réfléchis…, dit-il dépassé en lisant ses fiches
- Je pense qu’elle doit tout reprendre à zéro. Changer d’environnement, de vie.
- Je pense aussi..., ne quitte-il toujours pas des yeux ses fiches.
- Tu devrais lui en parler, je propose attristé par le spectacle.
- Si j’ai le temps…
Un temps de pose avant que je reprends, n’ayant toujours pas compris :
- Si tu es si occupé, pourquoi tu m’as aidé ?
- Parce que je t’ai rendu l’appareil.
De quoi parle-t-il ? Je ne me rappelle pas de quoi que ce soit.
- L’hôpital, m’annonce-t-il comme s’il avait lu dans mes pensées.
Vraiment ? Hé bien, il ne lui en faut pour pas grand-chose. Je lui fais comprendre qu’on en reparlera ce soir.
En cours, Alexandre ne me parle plus. Je me retrouve au fond de la classe, seule. Malgré cela, la tension est descendue : il n’y a plus de harcèlement. Pourquoi m’ignore-t-il ? J’essaie de venir vers lui pour lui demander des explications mais rien n’y fait, il m’ignore complètement et part toujours rejoindre ses amis. A midi, des filles m’ont poussées pour manger avec elles. Je n’étais pas dans mon éléments mais je savais que quelque chose avait changé mais je ne saurais dire quoi… Ai-je perdu un ami ? Un ami précieux, utile… C’est en perdant un être cher qu’on se rend compte de sa valeur, pas vrai ? Je décide d’attendre qu’il se calme pour revenir vers lui et le comprendre pour trouver une solution.
Je rentre le soir plus tard que d’habitude à cause d’une panne de bus. Je suis fatiguée : toutes les filles ne m’ont pas lâchée de la journée. Je me prépare pour la soirée avec Jordan. Erèbes me demande si j’ai de quoi m’habiller. Je le rassure en disant que j’avais déjà prévu. Eddie, Igor et Léane s’agrippe à ma jambe, montrant leur mécontentement de mon départ. Il est déjà dix-neuf heures que je n’ai pas encore réglé l’histoire d’Anna alors que je ne suis pas encore prête : il le reste le maquillage, la coiffure et les dagues à mettre. J’emprunte le maquillage d’Anna. Je le regarde attentivement, prenant et déposant des tubes dont je ne connaissais l’utilité.
- Alors tu y arrives, me demande Anna, tu es super longue.
Je me tourne vers elle, au bord des larmes et me lamente :
- J’y comprends rien ! Aide-moi je t’en prie… !
- Ça va, du calme, me rassure-t-elle en prenant un pot de maquillage que j’avais dans la main et le pose. On va d’abord te mettre une crème hydratante avant le fond de teint.
Après la crème hydratante, elle m’applique le fond de teint et continue tout en continuant la conversation jusqu’à un résultat charmant. Je la remercie sincèrement et elle me souhaite bonne chance pour mon premier rendez-vous galant. Erèbes m’aperçoit et se met à éclater de rire. Je le regarde avec reproche. Je lui demande ce qui lui fait rire :
- Excuse-moi, c’est juste que te voir de cette manière est assez ridicule.
Ce type a le don de me rendre furieuse. Il est irrécupérable. Je riposte bien trop fière à le laisser se moquer de moi :
- Ha oui ? Et qu’est-ce qui est ridicule ? Tu m’expliques ?
- Parce que tu penses que c’est comme ça que tu vas plaire à un mec ?réplique-t-il difficilement encore sous le coup de l’émotion.
Je m’approche de lui et lui écrase le pied violemment et avec colère. Et il est repris d’un nouveau fou rire. J’abandonne et l’ignore. Je me dirige vers le placard de l’entrée où j’avais rangé mes dagues. Je dis au revoir aux enfants et claque la porte derrière moi.
Je rejoins Jordan au restaurant grâce aux bus. Je n’ai pas besoin d’une voiture des années deux mille.
Je choisis rapidement mon plat selon le prix. Malgré ma mauvaise humeur, je me force à lui sourire pendant la conversation. Le repas est délicieux. On parle d’un peu de tout : les études, les difficultés de la vie… je lui raconte ma mésaventure du lycée et on s’en amuse. Lui me raconte qu’un collègue de travaille s’est fait renvoyer récemment et que l’on raconte qu’il est allé voir une sorte d’organisation pour se débarrasser de quelqu’un mais que -malheureusement pour lui- son chef s’en est rendu compte et ne voulant pas d’ennui, l’a virer. Il s’en tord de rire. Je regarde inquiète autour de moi. Je sais que l’Asso est très connu dans le coin mais je ne sais pas comment les habitants peuvent réagir à ce nom. Et qui sait : peut être que quelqu’un qui appartient à l’Asso est parmi nous. Voyant mon inquiétude, Jordan pose une main sur mon épaule. Je sursaute et relève la tête.
- Hé, tout va bien, me rassure-t-il en me massant mon épaule. S’il se passe quoique ce soit, je serais là pour te protéger.
Il m’embrasse et je le lui rends encore plus tendrement. Il se rassoit, me sourit et me prend la main. On continue comme si de rien n’était tout en me caressant la main.
Lorsqu’on termine, il paie l’addition. À l’extérieur du restaurant, il me demande si je veux faire quelque chose. Je regarde l’heure. Il est tard et je sens qu’il ne faut pas que je m’attarde. On se quitte et lui reste déçu. Il me retient et m’embrasse :
- Voilà, c’est comme ça que l’on se quitte.
Pour lui prouver que j’avais bien compris et que je ne recommanderai plus, je l’embrasse à mon tour. Il me plaque contre le mur. J’ai comme une impression de déjà vu. Il descend ses mains.
- S’il te plaît, reste ce soir.
Sentant qu’une de ses mains s’approche dangereusement de mes dagues, je le repousse.
- Jordan, ce n’est pas que je ne veux pas mais je dois vraiment y aller. Sinon il va se fâcher.
- Qui ça, « il » ?est-il préoccupé.
Mince, j’en ai trop dit… je souhaite partir discrètement mais quand on est devant ses yeux, ce n’est pas évident : il m’attrape. Je ne peux plus m’enfuir et dois trouver une excuse :
- C’est mon frère, je mens en soupirant. (Il est resté sans voix) Je peux partir maintenant ?
Il me relâche et je fais demi-tour à pas de souris en surveillant ses faits et gestes. Rien, il est plus choqué que je ne le pensais. Très vite, je change de rue pour fuir son regard.
- Alors, c’est toi la fille dont tout le monde parle ?
Je me tourne vers la voix sur mes gardes. Trois inconnus en face de moi me veulent du mal. Je dirige mes mains de l’étui d’un de mes dagues sans dégainer.
- Que me voulez-vous, je les interroge avec ma main gauche tendu vers leur direction pour créer un champ de garde.
Ils se moquent de ma réaction mais je ne change pas d’attitude :
- Donc c’est vraiment toi… Pourquoi t’es arrivé dans l’asso ? Se mettent-ils sur l’offensive. A cause de toi, on a beaucoup moins de points.
« Des points » ? De quoi parlent-ils ? Ils m’annoncent qu’ils doivent me supprimer pour les regagner. L’un d’eux sort un pistolet de sa veste. Il faut que j’agisse vite. Je me jette sur l’homme armée pour lui donner un coup de coude en dessous du sternum, il tombe à genou, essoufflé. Un autre réagit très vite et m’envoie un coup de point en pleine mâchoire. J’atterri sur les fesses et maintiens ma mâchoire comme si j’avais peur qu’elle tombe. J’ai mal. Un goût de fer se propage dans ma bouche. Je touche mes lèvres : elles saignent et je me suis mordue la joue. J’ai les larmes aux yeux par la douleur mais surtout la rage. Je tente de me relever mais le troisième m’a attrapé les cheville. Je tente de me dégager mais il est trop fort. Voyant le deuxième se diriger vers moi pour s’occuper de mon cas (après son camarade blessé), je n’ai d’autre choix que de remonter ma jupe (montrant ma petite culotte à celui qui me tient les jambes) et dégaine ma dague. Surpris par la peur, il me lâche les chevilles et je le repousse avec un violent coup de pied sur la figure. Son camarade prend le relais mais dommage pour lui, je sais me servir d’une arme. Je le blessé à la jambe. Déséquilibré, il se morfond sur moi. Par réflexe, je le bloqué avec mon tibias ce qui lui coupe la respiration. Avec la //paume// de ma dague, je le blesse au visage. Il tombe sur le côté et reste au sol. J’ai le temps de relever quand le premier blessé me repointe avec son arme. Je lève mes mains, laisse tomber mon couteau et me rapproche un maximum vers lui. Il enclenche la sécurité. Je garde mon sang-froid. Je suis maintenant assez proche pour faire quelque chose. J’attrape son arme et la pousse sur le côté et en même temps, je le frappe avec le ‘’tranchant’’ de ma main libre sur la carotide. Il est étourdi. J’en profite pour récupérer son arme et ma dague et je m’éloigne deux tout en restant sur mes gardes. Mon arme dans ma main gauche et l’autre dans ma droite. Ils finissent par se relever. Le plus blessé crache du sang par terre. Je suis essoufflé à cause de l’adrénaline et de la situation immaitrisable.
- Tu es douée pour une débutante, m’apprend celui qui venait de cracher par terre avec un sourire en coin. Mais assez rigolé : quelqu’en soit l’issue, on n’a pas le droit de se battre avec un autre membre. On va mourir et toi avec nous.
« Tu vas mourir », ils ont tous ce mot à la bouche. Même William me l’a dit le jour de notre rencontre. Pour qui se prennent-ils à décider de mon avenir ? Mon sang bouillit. Il s’avance vers moi, persuader que je ne serais pas capable de tirer. Je l’ai déjà dis : arrêtez de décider à ma place ! Je tire. Il tombe. Son regard ahuri plein de reproche. Ma colère ne s’apaise pas. Ses camarades doutes. Ils préfèrent fuir. Je jette le pistolet et me précipite sur l’un des survivants. Je le plante dans le dos. Il ralenti mais reste debout. Je l’égorge par derrière. Il tombe. Je l’entends en train de s’étouffer, cherchant de l’air désespérément. Je n’ai pas eu le temps de m’occuper du dernier. « j’ai soif, j’ai soif, hurle la noirceur en moi ». Je hurle. Fort, encore plus fort ! Je veux que toute la ville entende mon désir de liberté. Des larmes coulent sur mes joues, désespéré de ne plus pouvoir me contrôler. Je tombe sur les fesses et m’appuie contre un mur. Ma respiration s’accélère. Je hurle, je pleure. Je vocifère pour retrouver mes esprits. Mais je me remets à crier. Je pense à mes parents, mon frère, les harcèlements lors des soirées avec Julien, les violences à l’école. Je m’époumone. Mes mains cachant mon visage tout en le soutenant. Alexandre, Julien, William, les enfants… Calme-toi maintenant, ça va aller… Je prends mon téléphone. J’appelle. Il finit par décrocher. D’une voix tremblante et fébrile, je demande :
- Erèbes ?
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