Chapitre 8

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- Tiens, bois ça, me propose-t-il en me tendant un chocolat chaud.
Il s’assoit et récupère ses fiches qu’il avait laissés en plan sur la table à manger pour venir me chercher en urgence. Je réchauffe mes mains grâce à la chaleur du chocolat.
- Ça a dû être une dure épreuve…, sympathise-t-il. Mais le pire reste à venir : ils viennent de m’appeler pour te prévenir que le prochain test va très vite arrivé. Et puis je suis sûr qu’ils sont au courant de la situation et qu’ils ne vont pas tarder à réagir…
J’avale de travers. C’est vrai que mes agresseurs m’avaient prévenu qu’il est interdit de touché aux autres membres. J’en ai tué un et même si je n’ai pas commencé, j’ai terminé. Ils vont me punir.
- C’est quoi ces histoires de points, je demande fatiguée.
- C’est pour les petites sections. Mais ne t’inquiète pas, tu n’es pas concernée, m’encourage-t-il.
- Pourquoi m’ont-ils attaqué alors qu’ils savent qu’ils n’en ont pas le droit, je m’agace.
Il quitte des yeux ses fiches et me regarde désolé :
- Parce qu’ils n’avaient plus rien à perdre et qu’ils voulaient te faire du mal quoi qu’il en coûte.
Je baisse les yeux vers mon chocolat. Ils avaient réussi, ils ont gagné, ils ont atteint leur objectif. J’ai été qu’une idiote, je suis lamentable.
- C’est les vacances à partir de ce soir, non ?
Les vacances… cela m’est totalement sorti de la tête ! Enfin un peu de repos…
- Tu voudras bien jouer la nounou, me demande-t-il, je prépare un examen et j’ai mes jobs qui vont me prendre beaucoup de temps. Il faut bien vous nourrir plus les frais de l’hôpital… Je suis deux fois plus occupé.
- Mais je peux t’aider en trouvant moi aussi du travail…
Il pouffe de rire avant de me regarder de haut :
- Une bourge qui veux travailler ? Laisse-moi rire ! Et puis je ne suis pas sûre qu’on t’acceptera : T’es encore mineure.
- Je vais avoir dix-sept ans, tu sais ? Je pense que cela ne sera plus un véritable obstacle !
Il me fait signe de laisser tomber et de passer à autre chose. Je termine mon chocolat chaud rapidement pour fuir cette ambiance d’un lourd silence pesant. Je me demande jusqu’à quelle heure il reste éveillé à travailler ses fiches tard le soir… Lorsque j’ai fini mon chocolat, je rince la tasse et la pose dans levier sur une pile de vaisselle que je laisse pour en accumuler un maximum afin de la nettoyer le lendemain après le petit déjeuner. Je pars me coucher sans rien à dire à William, de peur de le déranger.


Je me lève tard. Les plus âgés de la fratrie sont déjà à la salle à manger en train de jouer à un jeu se société. Paniquée , je leur demande s’ils avaient déjà petit déjeuné. Anna me rassure en me disant que je n’avais pas à jouer la nounou et qu’elle aussi sait cuisiner et que je peux partager les tâches. Je m’écrase sur le canapé, soulagée de ne plus à devoir me forcer. Elle me demande des nouvelles de mon rencard. Je palis. Compréhensive, elle s’excuse de son indiscrétion et n’insiste pas. Par contre, c’est Louis, le frère âgé de neuf ans qui remue le couteaux dans la plaie :
- Évidemment que ça c’est mal passé, affirme-t-il joyeusement en jouant avec une peluche d’ours, c’est parce que William et Édeline sont fait pour être amoureux !
Anna pique rouge de colère et pourchasse son frère en hurlant de colère et Louis jouant le jeu et hurlant de rire, trop amusé par la réaction de sa sœur. Je ne souhaite pas m’attarder sur des enfantillages et souhaite téléphoner au plus vite à Jordan pour lui raconter ce qui c’était passé la nuit dernière -en enlevant ma « folie » et certains détails, évidemment – mais avant cela, il faut que je m’occupe de réveiller le reste. D’abord les filles : Julia et Léane, puis les garçons : Eddie et Igor. Je ne trouve pas Éric donc j’en conclu qu’il est réveillé. Je le cherche. Tiens, je ne vois pas William. Je m’inquiète et Anna m’informe qu’il n’avait pas dormi ici de la nuit et qu’elle trouve ça étrange quand revenant je ne m’en était pas aperçu. Je lui mens en disant que je pensais qu’il dormait déjà. J’apprends en même temps qu’Éric est aux toilettes.
Après le déjeuner fait par Anna,  les enfants nous supplie d’aller au parc. Elle finit par accepter avec regret. Tandis que moi, je n’ai toujours pas appelé Julian. Je profite du seul instant dans le parc pour m’isoler sur un banc et je l’appel :
- Salut, décroche-t-il enjoué.
- Salut, je réponds avec beaucoup moins de joie dans la voix.
- Pourquoi j’entends des cris autour de toi ? Tu joues la nounou, ironise-t-il.
- Touché !
- Ma pauvre…
- Changeons de sujet, j’annonce du tac au tac : il faut qu’on parle d’hier soir !
- C’était si nul que ça, s’inquiète-il tristesse déçu.
J’affirme le contraire et commence mon monologue pour le mettre au courant de la bataille de rue que j’ai déguisé en délinquants qui en voulaient à mon argent. Après la fin de mon long récit, il se décide très sérieusement :
- Il va falloir se remettre à notre entraînement… Mais je te préviens : plus tu baigneras là-dedans et plus tu attireras les « méchants »
J’ignore sa dernière remarque est resté sur la première en sautant de joie :
- C’est vrai, tu veux bien qu’on reprenne l’entraînement ?!
Il le confirme au même moment où Julia court me rejoindre en larme. Je le préviens que je dois m’occuper de ma petite protégée et je raccroche pour ensuite m’intéresser à son cas. Son genou saigne et je la soigne grâce à la trousse de secours que j’ai apporté -conseillé par Anna ! Je la questionne sur l’accident. Finalement, c’est un garçon qui la poussé sans faire exprès. Je pars à la rencontre extraordinaire d’un gamin de huit ans plein de morve. Je lui explique la situation, il s’excuse puis part en courant et en pleure vers ses parents.
- Houlà, cela sent les ennuies… j’ai fait quelque chose de mal ?
Elle le secoue la tête fortement et me fait me baisser jusqu’à elle pour qu’elle puisse m’embrasser sur la joue en guise de remerciements. Même si c’était un bisous hésitant, j’en suis flattée. Pour la récompenser de son courage, je réuni tout le monde pour prendre le goûté.
Après une après-midi bien mouvementé, les enfants commencent à se plaindre d’avoir faim. Anna et moi tombons d’accord pour rentrer. J’apprends à cuisiner avec elle pendant que les enfants jouaient en attendant que la salle de bain se libère pour se doucher par la suite.
On dîne. Erèbes n’est toujours pas de retour. Je m’inquiète : où est-il, que fait-il ?
Il est minuit passé, les enfants dorment et Anna est dans sa chambre sur internet. Je m’endors sur le canapé à cause du silence et de la fatigue après cette journée.
J’entends quelqu’un entrer et la lumière s’allume. J’ouvre les yeux difficilement :
- Qu’est-ce que tu fais dans le canapé à une heure pareil, demande-t-il irrité.
Je regarde l’heure, zombifié par le réveil. Il est deux heures du matin passé.
- Et toi : tu étais où toute la journée ? Je lui reproche.
Il me regarde avec un sourire en coin qui signifiait « en quoi cela te regarde ? ». Je le fusille du regard et amusé il me répond impatient de connaître ma prochaine réaction :
- Et bien quoi ? Je n’ai pas le droit d’être avec ma copine le jour de son anniversaire ?
Il avait gagné : c’est Anna qui réagit avec des larmes de désespoir en sortant de sa chambre et s’enfermer de nouveau dans la salle de bain. Avec cela, il a de quoi s’amuser !
Je la rejoins pour la consoler. William ignore la situation et part dans la chambre où Anna ressortait, basé. Je la laisse pleurer et se lamenter afin de lui laisser le temps de se reprendre :
- Ce n’est pas juste, Édeline ! Pourquoi c’est moi ? Pourquoi je dois ressentir tout cela pour lui ? Et pourquoi je me mets dans cet état pour un rien ?
Je l’encourage à être courageuse et d’essayer si possible à passer à autre chose et que cela passe par un retour à l’école. Lorsqu’elle est devenue plus apaisée, elle me demande si on peut échanger de chambre : qu’elle prenne la mienne et moi la sienne où il y a William. J’accepte avec grande empathie et de sentiments de bienveillance. Elle me remercie, soulagée. On peut maintenant aller se coucher.
J’entre dans la pièce. Elle est bien trop sombre pour que je puisse me situer dans l’espace :
- Édeline, c’est toi, me demande-t-il à moitié endormi et gêné par la lumière extérieur. Qu’est-ce que tu fais ici ?
- On a échangé de chambre : elle a besoin de calme, je lui explique calmement.
- Ha là là, la crise d’adolescence…
- Tu devrais la prendre plus au sérieux, tu sais ? Cela peut devenir grave…Tu sais que c’est une période où le suicide est très élevé ?
- Et toi, arrêté de trop la couver : t’es pas sa mère.
Sans trop de raison, je suis vexée. Il n’a pourtant pas tord… il me montre le matelas au sol près du sien pour que j’aille me coucher et enfin éteindre la lumière qui le gênait tant. Je m’installe sur le matelas. Il est vrai que je ne suis pas sa mère mais je ressens ce besoin de les protéger : elle et tous ces frères et sœurs. Même cet ingrat de William. Je n’aime pas cette sensation. Je dois arrêter de penser cela. Même si j’ai l’impression de faire parti de la famille, un jour ou l’autre -très vite- je devrais partir d’ici… qu’est-ce que je vais faire par la suite ?
Dès que je suis bien installée, je lui propose de changer Anna d’établissement scolaire pendant ces vacances. Il est très agacé :
- Ouai, ouai, ça va ! Tu l’auras ce changement d’établissement ! M’embête plus avec ça !
Je le remercie, satisfaite.
Il se met au-dessus de moi. Je peux voir son sourire dans sa voix :
- Alors, je ne t’ai pas trop manqué ? Tu as bien joué le rôle de la maman a ce que je vois.
En colère, je lui enfonce mes doigts violemment dans sa gorge. Il retombe sur son matelas en toussant pour retrouver son air tout en riant :
- T’es vraiment un cas spécial, toi ! Je regrette pas mon choix de t’avoir inviter à l’asso !
- Je ne vois pas de quoi tu parles , le contredis-je.
- Bonne nuit, m’invite-il.
On s’endort.

Il faisait sombre dans la pièce. J’entrouvre une porte et de la lumière m’éblouit pour enfin me dévoiler ce qui se trouvait à l’extrémité de cette porte où je m’accrochais par peur d’être découverte. Je n’avais pas le droit d’entrer dans cette pièce et je le savais. Mais la curiosité l’emporte toujours quand on est une petite fille. Une femme aux cheveux long était agenouillée sur un matelas, elle était de dos et je pouvais deviner ses mains cachant son visage. Elle étouffait des sanglots. Je l’appelle : « Maman ! Maman ! ». Je regarde mon genoux : un chemin de sang menait tout le long de mon tibia droit. Je panique : « Maman ! Maman ». Elle se met à hurler de la laisser seule. Je me retrouvais maintenant seule dans le noir, j’avais beau demander de l’aide,  j’étais seule, perdue. Je finis par me calmer, puis le silence total. J’inspire profondément l’air et la rejette. « Bienvenue dans ta nouvelle maison »

Le lendemain, même histoire. Décidée de ne plus me faire avoir et de comprendre ce qui se passe, je lui envoie un message : « Bon, tu m’expliques ? Je ne suis pas leur mère je te signale ! ». Il me répond très vite : « Parce que tu crois que je suis leur père ? ».  Je ne sais pas comment le prendre, c’est perturbant de m’imaginer qu’Erèbes et moi pourrions avoir des enfants. Trop dégoûtée, je ne lui réponds pas. Mais ce ne sera pas mon dernier mot !
Je me sens épuisée. Les enfants s’inquiètent : « Pourquoi tu ne veux pas que l’on sorte tous ensemble comme hier » et je leurs explique que j’ai fait un cauchemar cette nuit qui me fait me sentir mal. Après cela j’ai le droit à un câlin collectif en guise de soutien et tranquillement, ils repartent s’occuper. Ce rêve m’a coupé la faim. Et dans la soirée, William rentre tôt et je sus plus tard qu’Anna l’avais appelé que j’agissais étrangement. Il me rejoint dans sa chambre (qui est maintenant la notre). Il s’allonge dans son matelas et je le sens m’observer dans mon dos (littéralement). Les minutes passent, sans rien dire. Je finis par me retourner brutalement, irritée par ce voyeur :
- Tu veux ma photo ?
- Non c’est bon, j’ai ce qu’il faut.
- Bien, maintenant tu peux t’en aller ? Il n’y a aucune intimité ici !
- Pour que tu continues à faire la tête à cause de tes hormones et que mes frères en pâtissent ? Non.
- Et depuis quand tu t’intéresse à tes ‘’frères’’ ? Toi-même tu dis qu’ils n’en sont pas pour toi !
Il ignore ma remarque blessante et continue par la menace avec son ton qui le défini si bien : glacial.
- C’est maintenant à toi de « m’expliquer » ce qui te met dans cet état depuis ce matin. Et je n’ai pas de temps à perdre : je suis surchargé par les cours, le boulot et l’asso ! Alors soit tu parles, soit tu rentres chez toi.
Je le regarde dans les yeux, impressionnée : il n’allait pas oser ! Non. Il est sérieux : son regard sombre en est la preuve.
- C’est bon, ça va passer… Ce n’est qu’une passe, j’ai été juste perturbée.
- Et par quoi ? Je pourrais savoir ?
Je me tais mais il insiste tellement et me sentant menacée par le renvoie que je finis par dévoilée :
- J’ai fais un rêve la nuit dernière qui m’a perturbée…
Son regard m’insiste à continuer. Je lui explique que j’avais rêvé d’un souvenir d’enfance et lui raconte les détails précis. A la fin de mon récit, il me sourit pour me soutenir mais très vite, il se contredis :
- Ce n’est qu’un début…
Je le vois se relever puis sortir silencieusement. Quand il arrive //au pied// de la porte, il se retourne :
- Maintenant qu’on à réglé le problème, va manger.

Quelques jours plus tard, quand William et moi sommes sur la table à manger avec nos propres occupations ainsi que les enfants, il frappe sur la table. Je sursaute de surprise et regarde l’endroit où sa main a frappé, il y a une lettre à mon nom. Je lui demande ce que c’est et il me répond désespéré que c’est en rapport avec l’asso. Je l’ouvre, inquiète, et je sens deux feuilles de papier au touché. Je commence à lire le première : « Mademoiselle,
Nous vous félicitons pour la réussite de la première épreuve. Nous mettrons bien vite tout en place pour vous débarrasser. Nous vous informons ainsi que vous venez d’accéder à la seconde épreuve écrite qui se déroulera vers la fin des vacances scolaires. Nous vous informerons très rapidement de la date et des détails qui en suivent.
Avec nos félicitations,
Le comité de recrutement. »
La suivante est moins amicale… :
« Bonjour,
Nous avons été informé de votre incident. Et comme pour tout incident, comprenez que nous attendons de vous réparation. Nous vous demandons alors de nous rejoindre le treize de ce mois au plus vite pour cette compensation.
Cordialement,
La direction d’éducation. »
« Le treize » ?! Mais c’est ce mois-ci !  « Direction d’éducation », que veulent-ils dire ? Peu importe pour le moment, tout ce que j’ai compris est que je suis dans de beau draps. Je jette un coup d’œil vers William, espérant qu’il me sauve de là. « Je t’avais prévenu » répond-il avec indifférence. Je regarde de nouveau ma lettre avec épouvante. Cette fois-ci, je ne vois plus comment m'en sortir idem.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 02, 2017 ⏰

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