Chapitre 6

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Je me lève. William mangeait déjà son petit déjeuner quand je suis entrée dans le salon. Il est seul et lit des fiches en même temps qu'il mange un toast. Je regarde l'heure : six heure du matin, pas étonnant que les enfants dorment toujours

- Ils commencent tous à neuf heures, m'explique-t-il la bouche encore pleine de toast et sans quitter ses fiches des yeux. Anna se débrouille seule mais les autres je dois les emmener à l'école. Ha oui, et j'ai récupéré tes affaires d'école que tu as oublié à l'asso. Ils m'ont appelé hier soir, j'ai dû aller les chercher quand tu dormais.

Je me déplace jusque derrière lui pour voir de quoi s'agissaient ces fiches qu'il ne quittait pas des yeux :

- Un client, je lui demande intriguée.

- Non une cible. J'apprends son quotidien pour trouver le meilleur moment pour le tuer. C'est une bonne cible, elle rapporte gros.

- Je vois... Et t'es frères et sœurs sont au courant de ton petit job ?

- Quels frères et sœurs ? Ha tu parles des gosses ! Non non, tu te trompes, ce ne sont pas mes frères. On est tous orphelins et une dame nous a hébergé, c'est tout. Et non, ils ne sont au courant de rien.

Je me prépare des céréales avec du lait accompagné d'un jus de pomme. Je m'installe en face de lui et commence à manger.

- Et c'était qui la personne que tu es allé rendre visite hier à l'hôpital ?

- Bah la vieille, celle qui nous héberge.

- Qu'est-ce qu'elle a, si ce n'est pas trop indiscret de ma part... ?

- Elle est dans le coma après une crise cardiaque. Selon les médecins, elle en a pour un moment de rétablissement. Mais ils ont dit que si ça perturbe trop, ils enlèveront le tube. Et comme par hasard, elle a rédigé un testament disant qu'elle nous donne toute sa fortune avant sa crise.

Je termine mon petit déjeuner. Étrange, William est bien trop bavard... Je tente le tout pour le tout :

- Pourquoi es-tu froid avec moi ?

Sans un mot il se lève de table, cache ses fiches dans son pantalon :

- Je vais aller réveiller les enfants.

Je l'attrape par le bras et crache :

- Tu fuis la conversation ?

Il soupire profondément et lâche :

- Écoute, tu n'es ni une amie, ni une cible. Tu n'es donc rien pour moi. Je ne vois pas pourquoi je ferai des efforts pour quelqu'un d'aussi insignifiant que toi. (Un petit temps de pause avant de reprendre) Voilà pourquoi je suis froid avec toi.

Il se libère de ma main qui l'avait attrapé et se dirige dans le chambre des plus petits.

Quelque chose m'intrigue... : qui est le vrai William ? Celui qui fait des efforts pour être gentil ou celui qui n'a rien à faire des autres ? J'en ai ma petite idée...

Quelques minutes plus tard, je vois ressortir avec les trois derniers de la fratrie. Ils se frottent tous les yeux, encore sonnés par le réveil brusque. Je leur demande ce qu'ils voulaient manger tout en surveillant les faits et gestes de William. Il venait d'entrer dans l'autre pièce où dorment tous les autres. Je prépare des œufs brouillés comme si de rien n'était pour ne pas inquiéter les plus jeunes. Le reste de la famille nous retrouve dans le salon fini par William. Même chose : je leur demande ce qu'ils voulaient petit déjeuner.

- Tu commences à quelle heure, me demande Erèbes quand tout le monde mange à table.

D'un ton sec, je lui réponds huit heures.

Le contratOù les histoires vivent. Découvrez maintenant