(Rosier en média)
…...
Depuis le départ de Drago, mes yeux n'avaient pas quitté la petite boîte posée sur la table. Je ne savais plus si j'étais censée l'ouvrir, surtout après ma fracassante révélation. D'un côté je me sentais honteuse et désespérante mais d'un autre je me sentais soulagée. Je n'avais jamais su mentir et Drago me l'avait toujours reproché. C'était sûrement la pire journée d'anniversaire et ce n'était que le début. Perdue dans mes pensées, je sursautai lorsque la porte du salon s'ouvrit à nouveau. En le voyant à nouveau devant moi, je ne pus m'empêcher de penser que je n'étais pas au bout de mes peines.
-J'ai besoin que tu me répètes ce que tu viens de dire, demanda Drago.
-Ne compte pas sur moi, lui répondis-je en me levant pour sortir de la pièce.
-Astoria ça te coûte quoi de m'écouter deux minutes ?
J'étais devant la porte et tout ce que je voulais c'était fuir.
-Et qu'est-ce que tu vas me dire ? Que tu es désolé ? Que tu ne comprends pas ? Je sais très bien que l'on ne peut pas vivre avec quelqu'un qui se sent responsable de la mort de sa sœur, lui expliquai-je un peu énervée.
-Parce que tu crois qu'on peut vivre avec quelqu'un qui a failli tuer Dumbledore ?
Il me fallut quelques secondes pour réaliser ce qui venait de se passer. Nous n'avions jamais abordé ce moment de son passé et apparemment il n'avait jamais réussi à s'en défaire. En quelques secondes, la situation s'était inversée et ce n'était plus moi qui étais rongée par la culpabilité. Ces derniers mois, j'avais fini par croire que Drago avait accepté son passé mais je m'étais trompée.
-On peut passer notre matinée à savoir qui de nous deux se sent le plus coupable mais crois-moi tu vas perdre, me prévint Drago devant mon silence.
-Très bien, tu as gagné, je t'écoute, lui dis-je en croisant les bras, mais ne me demande pas de répéter ce que je t'ai dit. Il m'a fallu plusieurs semaines avant de pouvoir te l'avouer tellement j'ai eu peur, ajoutai-je alors que je m'étais appuyée contre la porte prête à partir au moindre problème.
-J'étais un Mangemort, Astoria. Mon père aussi. Tu n'as l'air de comprendre tout ce que ça implique.
-Je le sais, le coupai-je, je sais que tout le monde va penser que je suis complètement folle mais ça m'est complètement égal. Ton passé ne m'a pas empêché de tomber amoureuse de toi.
Le dire une deuxième fois ne faisait que confirmer les sentiments que j'avais pour Drago. Alors oui j'étais jalouse de Bullstrode et de Pansy. C'était à mon tour d'être pétrifiée par la peur car je n'avais jamais avoué une telle chose à un homme. Je me sentais vulnérable et j'étais loin d'apprécier cette position. A vrai dire, le seul endroit où je voulais être c'était sûr ce banc aux fiançailles de Blaise, trente petites minutes où les choses paraissaient si simples. Cependant, le regard de Drago avait changé et ce n'était plus du choc que je voyais sur son visage.
-Drago, je t'ai déjà dit que je ne suis pas dans ta tête et...on va faire quelque chose, proposai-je, oublie tout ce qui s'est passé à Poudlard et dis-moi ce que tu ferais.
Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il allait faire ni même derrière quelle excuse il allait encore se cacher. Pourtant il ne prononça pas un seul mot et s'avança vers moi. J'avais la possibilité de fuir mais étrangement mes jambes ne bougèrent pas comme si elles étaient ancrées dans le sol. Ma peur avait vite laissé place à une attirance pour Drago que j'avais beaucoup de mal à contrôler. La distance qui nous séparait n'était plus que de l'ordre du centimètre ce qui me permit de me perdre dans ses yeux dont la couleur oscillait entre le bleu et le gris. Ses lèvres finirent par se poser sur les miennes et c'était à partir de ce moment que je perdis toute notion du temps. J'avais l'impression qu'un feu d'artifice se déroulait dans mon estomac et mes jambes étaient en train de ramollir. Pas de doute, j'étais bien amoureuse de Drago Malefoy, oui cet homme si vil et cruel, mais ça c'était l'avis des autres et c'était loin d'être le mien.