Chapitre 14

420 27 8
                                    

(Deux mois plus tard)

L'enterrement de Daphné avait été la plus douloureuse journée de toute ma vie car j'avais brutalement pris conscience que je ne la verrais plus. Rosier avait bien joué le mari dévasté ce qui avait écoeuré mon père. Ma mère était restée très digne et n'avait versé qu'une seule larme. Pansy n'était même pas venu me voir ce qui m'avait profondément blessé. Blaise et Drago m'avaient assuré que c'était difficile pour elle mais pour moi elle était beaucoup trop rongée par la culpabilité pour se montrer. Je ressentais une multitude de sentiments qui m'empêchait de penser correctement et j'avais compris que j'étais comme une potion ratée sur le point d'exploser. C'est pourquoi j'avais pris la décision radicale de partir dans la demeure de mes parents en Écosse pour me retrouver seule et faire mon deuil. Ce séjour ne devait durer que quelques semaines mais cette solitude m'avait manqué pendant ces longs mois et j'avais prolongé mon séjour. Je donnai chaque semaine des nouvelles à mes parents et c'était tout. C'était un peu comme si je sortais d'une longue maladie et que le moindre problème pouvait me faire vaciller. Drago et Blaise avaient accueilli ma décision avec beaucoup d'étonnement mais j'avais trop peur de m'en prendre à eux sous l'effet de la colère. Mon autre crainte était que maintenant que Daphné n'était plus là, ils s'éloigneraient pour revenir à la même situation qu'avant le mariage. Mais j'avais pris ma décision et c'était sûrement la meilleure.

Au bout de deux mois, j'avais ressenti le besoin de rentrer chez moi. J'avais accepté la disparition de Daphné mais il m'arrivait encore de me sentir abandonné. Ma culpabilité ne m'avait pas quitté, cependant j'avais appris à la porter. Il était donc de temps de rentrer chez moi et d'affronter le regard des gens. Un elfe s'était déjà chargé de faire transplaner mes bagages tandis que j'utilisais la cheminée. Mon père et ma mère m'attendaient et ils me prirent dans leurs bras. Le visage de ma mère portait encore les marques du décès de sa fille et mon père semblait avoir vieillis de dix ans.

-Ma chère Astoria, l'air écossais vous as fait le plus grand bien, me complimenta ma mère.

-Je suis contente de vous revoir, lui assurai-je.

Ma relation avec eux avait changé car je sentais que le sujet Daphné était à éviter. Mais je me sentais bien car j'avais besoin de voir des visages familiers. Ma mère ne put s'empêcher de me raconter tous les derniers potins sous le regard bienveillant de mon père.

-Tu as reçu beaucoup de courrier pendant ton absence, et chaque semaine Blaise Zabini ou Drago Malefoy venait prendre de tes nouvelles.

Si cette attention me toucha, je remarquai que le nom de Pansy n'avait pas été mentionné. Je discutai avec ma mère pendant plus d'une heure mais à aucun moment il fut question de Rosier. Je finis par monter dans ma chambre qui m'avait tellement manqué. Je sentais que c'était différent et que la chambre juste à côté n'avait désormais plus de propriétaire. J'avais toujours un petit pincement au cœur mais au moins je n'éclatai plus en sanglots. Il y avait beaucoup de courrier mais ma mère avait pris de soin de les classer par dates. Je fus donc surprise de constater qu'il y en avait un d'aujourd'hui et je reconnus tout de suite l'écriture de Blaise.

« Chère Astoria,

Oui je sais que tu es rentré, tu remercieras ta mère de m'avoir prévenu, et j'espère que ton séjour s'est bien passé. Tu es vivement prié de venir dîner au Manoir ce soir, après deux mois d'absence tu as sûrement plein de choses à nous raconter. Mara t'embrasse et te supplie de venir aussi.

A ce soir !

Blaise »

Son invitation ressemblait à une obligation mais j'étais heureuse et rassurée de voir qu'il ne m'avait pas oublié. J'étais pressé d'être ce soir car Blaise restait mon ami et le premier à m'avoir fait confiance. De plus, j'espérais que Drago soit aussi là. Ces deux mois m'avait permis de voir à quel point je tenais à lui et j'avais besoin de savoir si c'était réciproque. Mais il restait une interrogation autour de Pansy. Pourquoi ce silence ? J'avais un mauvais pressentiment qui me faisait presque regretter d'être de retour. Je jetai un sort pour ranger ma valise tout en me disant que c'était bon de revenir à la maison.

Astoria Greengrass à MalefoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant