Chapitre 10

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Cette fois je ne me laisse pas faire et repousse Jonathan de toutes mes forces, ce qui le fait se redresser. Lui aussi me sort son air perdu comme Michael mais, cette fois je sais quoi répondre. Je me lève et lui lance mon regard le plus noir.

_Mais qu'est-ce que vous avez tous à m'embrasser à tout bout de champ ?! Vous croyez quoi ?! Ou alors vous vous êtes passez un mot ou un truc dans le genre qui dit « Eh, si vous voyez la fille habillée comme pour aller à un enterrement, n'oubliez pas de l'embrassez. » ?! Le prochain qui me touche encore, je lui colle un pain ! Criai-je tandis que Jonathan me regarde, les sourcils froncés et l'air en colère.

_Ça va. C'est juste un baiser, pas de quoi provoquer la troisième guerre mondiale.

_Juste un baiser ?! Pour moi, ce n'était pas juste un baiser ?!

Ce n'est que quand je le vois hausser les sourcils et étirer ses lèvres en un rictus aguicheur que je saisis l'ampleur de ce que je viens de dire.

_C'est pas ça que je voulais dire ! . . . En tout cas pas dans ce sens. Alors ne te fais pas de film ! Me récriai-je, aussitôt. Son sourire ne fait que croître.

_Comment ça, pas dans ce sens ? Il y a un autre sens ? Et de quels films tu parles ? Demande-t-il avec une mine innocente qui ne réussit pourtant pas à effacer son sourire de tout à l'heure.

_Tu sais très bien de quoi je parle ! Dans le sens où . . . Raaaah, tu ne me le feras pas dire ! Dans tout le cas, j'ai trouvé ce bai . . . non, ce toucher de nos lèvres horrible, affreux, dégoutant, répugnant, écœurant, dégoutant, infect. Ce n'est pas un baiser, c'est le pire truc qui me soit arrivé dans ma vie.

Au moins le dictionnaire de synonymes que m'a offert ma tante à servit à quelque chose. Elle est bibliothécaire au cas où vous vous posez la question . . .

_Tout ça pour le pauvre bai . . . non, le pauvre toucher de nos lèvres ? Il ne t'a rien fait, plaide-t-il en partant la main au cœur, faussement peiné.

_Le responsable, si.

_Celui-ci va faire amende honorable en te faisant oublier ce toucher grâce à un vrai baiser intense.

En parlant d'intense, le regard qu'il pose sur moi l'ai aussi et il ne sourit plus. Mes joues s'enflamment et je déglutis alors qu'il s'approche lentement de moi.

_T'as oublié ou quoi ? J'ai dit que le prochain qui me touche, je lui colle un pain. Alors reste ou tu es.

_Oh, je ne te toucherai pas. Je ferai plus, Dit-il avec un sourire sensuel. Je recule, trébuche contre le canapé derrière moi et m'y assois directement. Avant que je ne puisse me lever, il me bloque le passage en mettant ses bras sur le dossier du canapé, de chaque côté de ma tête. Je ferme les yeux, très fort en attendant la suite mais quand je sens un souffle chaud dans mon oreille, je pousse un petit cri et repousse Jonathan, qui se met à rire, sur le côté avant de sortir précipitamment, aussi rouge que je suis entrée. Je retraverse la foule, cette fois-ci, à la recherche de la sortie quand je percute quelqu'un de plein fouet. La personne me rattrape in extremis avant que je ne rencontre le sol.

_Eh, du calme ! On te poursuit ou quoi ? Crie-t-il pour se faire en tendre par-dessus la musique. Je tourne la tête pour m'assurer que le propriétaire de cette voix n'est pas celui que je crois . . . Manqué, me dis-je quand Alec me reconnait à son tour, surpris mais il fronce les sourcils, juste après.

_Alice, que fais-tu ici ? me dit-il d'un ton de reproche teinté d'un peu de colère que je perçois parfaitement malgré la musique. Cette colère trouve un écho chez moi.

_On m'a invité, évidemment, répondis-je sur le même ton en me dégageant de son emprise et en lui retournant son regard froncé.

_Qui ?

_Lily. Et maman étais d'accord, alors ne me sors pas ton sermon. Je ne suis pas d'humeur à le supporter, criai-je, de manière cinglante. Michael et Jonathan m'ont assez énervé comme ça, pas la peine qu'il vient ajouter son grain de sel. Alec s'apprête à me répondre de la même manière quand un des ses amis – je suppose – crie à son tour.

_Maman ?

On se tourne en même temps vers lui et Alec lui dit, du ton cinglant qu'il me réservait :

_C'est ma sœur jumelle et elle et moi, on doit avoir une petite discussion.

Il m'empoigne par le bras et m'entraîne avec lui vers la sortie. Arrivés dehors je dégage violemment.

_Tu m'as fait mal, lui criai-je.

_Tu mens, réplique-t-il aussitôt avec sang-froid car il a raison. Alec ne me ferrai jamais mal même s'il est très en colère. Et là, il est vraiment en colère . . . et moi aussi, parce que je ne voie pas pourquoi il est en colère.

_Oui tu as raison, je mens. La discussion est close.

_Pas du tout.

_Si. Alec, je t'ai dit que je ne suis pas d'humeur à supporter ton sermon.

_Eh bien tu le supporteras quand même . . .

_Puisque je te dis que non ! T'es juste mon frère, pas mon père !

_Heureusement ! Qui aurait envie d'être ce . . . s'écrit-il avant de s'arrêter et de se calmer. Viens, on se fait trop remarquer ici.

Il m'empoigne encore mais je ne proteste pas parce que tout le monde autour de nous nous regarde et ça a le don de mettre mal à l'aise. Arrivés à sa voiture, il m'ouvre la portière du côté passager de l'intérieur, après avoir démarré.

_ Qu'est-ce qui te dis que je ne vais pas retourner à la fête ? Demandai-je sans rentrer.

_Tu comptes vraiment me défier jusqu'au bout ? Dit-il avec un petit sourire. Je ne bouge pas d'un pouce. Alec soupire.

_Ali, tu es fatiguée et la fatigue te rend irritable alors montes s'il te plaît.

J'obtempère et monte. Alec n'aborde pas le sujetpendant le trajet et j'en ai profité pour envoyer un message à Lily disant queje suis parti. Trop fatiguée, j'ignore mon téléphone qui vibre. Surement Lily.    

Sister Complex-AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant