Le temps d'un été.

Prologue.

Sachez qu'avant tout, il ne s'agit pas d'une histoire d'amour. Il pourrait sembler qu'il s'en agisse d'une, mais il n'en est rien. C'est l'histoire tragique de deux personnes qui n'auraient jamais du se croiser ce jour-là.

Oscar était un jeune étudiant aux Beaux-Arts. Depuis sa naissance, il développait un amour prononcé pour les belles choses. La peinture, la photographie, le cinéma. Il venait simplement de finir sa première année dans cette prestigieuse école et profitait de l'été pour continuer d'entretenir son savoir en visitant les musées de Paris. Étant étudiant, il n'avait pas les moyens de partir, ne serait-ce qu'une semaine, afin de faire le plein d'air pur. Il enchaînait ainsi les différents cours avec un emploi de serveur dans un petit café de Montmartre. Il vivait dans une petite chambre de bonne, au sommet d'un appartement parisien.

Sarah quand à elle, finissait sa première année de préparations à Science-Politiques. Elle avait dans l'optique de devenir journaliste dans un des journaux parisiens. Elle avait été élevé dans une famille religieuse, mais ne partageait cependant pas ses idées. Elle aimait la littérature, le cinéma et la gastronomie. Elle venait seulement d'emménager dans un petit appartement aux alentours de son école, appartement coquet bien qu'assez modeste, vu les prix de l'immobilier. Sa famille était plutôt aisée, mais cette dernière préféra se lancer dans la vie active seule, en entière autonomie.

En cette matinée de juillet, rien ne présageait cette rencontre, qui allait changer la vie de deux jeunes personne.

Oscar venait de commencer son service, troqua son gilet par un petit tablier noir avec une large poche, contenant un tire bouchon ainsi qu'un bloc-notes et un petit stylo. Il partit s'occuper de la terrasse, enchaînant commande d'un verre et de multiples repas. La terrasse tout comme l'intérieur semblait bondé. Entre hommes d'affaires et simples touristes, les serveurs avaient de quoi s'affairer. Les commandes fusèrent et Oscar prenait note avec assiduité tout ce qu'on lui demandait.

Sarah, en cette belle matinée, sortit de son appartement. Elle se rendit dans le hall d'entrée afin d'aller réceptionner son courrier. Elle ouvrit sa boîte aux lettres et récupéra son courrier. Un paquet de pub trônait fièrement au milieu de la boîte aux lettres. Elle feuilletait ses dernières lorsqu'elle tomba sur une petite enveloppe blanche. Elle reconnut aussitôt l'écriture de sa mère, qui vivait dans le Midi avec le reste de sa famille. Elle déchira délicatement l'enveloppe et regarda son contenu. À l'intérieur de trouvait une lettre ainsi qu'un chèque pour "aider sa fille à s'intégrer à la vie parisienne". Elle sourit et rangea l'enveloppe dans son petit cabas. Sarah marcha d'un pas léger en direction d'un petit bistro, ou elle pourrait profiter de la chaleur naissante tout en mangeant un sandwich.

Oscar continua son service en servant avec animation les différentes commandes, avec un petit sourire enjôleur dès qu'une commande s'adressait à une femme. Il encaissait les additions une par une, en prenant quelques fois un petit pourboire que les clients lui donnaient de bon coeur. Treize heures trente sonnaient alors, indiquant ainsi la pause bien méritée d'Oscar avec deux heures et demi de service sans pause.

Sarah arriva dans le bistro, s'installa à une table et attendit un serveur. Quelques minutes plus tard, un serveur s'arrêta à sa table, un sourire charmeur à la commissure des lèvres. Il était vrai que Sarah ne laissait pas habituellement indifférent les hommes qui croisaient son chemin. Elle était brune, avec un corps parfaitement dessiné et elle le savait parfaitement. Elle jouait de cette popularité avec les garçons pour flirter avec un ou deux le temps d'un soir. Elle rendit le sourire au serveur, tout en abaissant méticuleusement ses grosses lunettes de soleil, afin de toiser du regard ce dernier. Elle commanda alors un boire, un simple Perrier menthe, et regarda le serveur repartir en direction du comptoir. Elle était dans une petite ruelle annexe du Trocadero.