Oscar se prépara à partir faire son service. Il enfila une chemise blanche ainsi qu'un pantalon noir. En effet, simplicité était un mot d'ordre pour le jeune artiste. Il s'apprêta à partir lorsque son téléphone sonna. Il regarda d'où provenait l'appel et décrocha. L'appel provenait de son père. Lui, sa femme et ses enfants habitait une petite ville près du Havre. Il demanda comment se déroulait la vie de parisien et si tout se passait bien. Oscar lui répondit par l'affirmative et après avoir eu sa mère au téléphone, qui posa les mêmes questions que son mari, il embrassa sa famille et raccrocha. Il partit en direction de son travail et, une fois arrivé, fit le même rituel habituel. Il enfila son tablier, attrapa un plateau et un bloc-notes et fila en terrasse.
Sarah se réveilla sous les sonneries de son téléphone. Elle espérait secrètement que ce soit un appel professionnel, elle qui avait déposer un curriculum vitae dans plusieurs agences de journalisme, dans l'espoir de devenir stagiaire le temps d'un été. Son espoir retomba aussitôt lorsqu'elle vu le nom afficher sur son écran. Charles. C'était un étudiant de sa promo et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il semblait très attaché. Ce dernier n'ayant jamais caché l'attirance qu'il éprouvait pour elle, il avait essuyé maintes et maintes propositions de rendez-vous. Cependant, ne voulant pas lui faire de peine, Sarah avait débité toutes les excuses possibles et inimaginables pour les décliner et, malheureusement, elle lui avait dit qu'une fois l'année achevée, elle serait sûrement plus libre. Et il semblerait qu'il ait bonne mémoire. Après avoir soupiré et rendu les armes, elle décrocha. Le discours était le même, après quelques banalités échangées, la proposition retomba. Ne sachant plus quoi répondre et ne voulant pas le blesser, elle se résigna et accepta. Il était donc convenu qu'elle retrouve ce dernier en début d'après-midi, dans un café situé près de leur école. Deux rendez-vous dans une même journée, cela lui ressemblait guère. Si toutefois le second rendez-vous en était un. Elle commença alors à se préparer la tête légère, sans trop prendre au sérieux son rendez-vous. Elle s'habilla rapidement d'un simple t-shirt et d'un pantalon carotte puis enfila une paire d'escarpins noir avant de filer à la recherche d'un emploi.
Oscar posa sur son tableau différents verres et les déposa peu à peu aux différentes tables. Il sourit aux clients, les encaissa et repartit comme il était arrivé. Il retourna à l'intérieur et leva son regard vers la grosse horloge qui trônait fièrement sur un des murs. 12h30. Il soupira tout en déposant les verres vides sur le zinc, en effet, pour toucher un peu plus d'argent, il avait négocié avec son employeur de ne pas effectuer de pause. Bien que cela aille à l'encontre des règles de bienséance ; le patron, qui était un ami de la famille, comprenait sa décision, tout en prenant soin de ne pas le surmener. Il continua son service tout en pensant au rendez-vous qu'il allait passer et c'est à ce moment qu'il fut pris de doutes. Et si rien ne se passait correctement ? Et si elle trouvait ça ridicule ? Et si tout simplement elle annulait à la dernière minute, prétextant un mal soudain ? Il se força à se ressaisir, ce n'était ni plus ni moins qu'un rendez-vous comme un autre, il en avait déjà eu quelques uns sans grand retour mais tout c'était passé normalement, alors pourquoi angoisser pour un simple rendez-vous qui sera sans doute sans lendemain ? Cependant, il espérait au fond de lui que ce ne soit pas sans lendemain, elle dégageait au fond d'elle quelque chose qu'il avait envie de découvrir.
Quatorze heure sonna. Elle arriva au café "Le Buisson d'Argent", un café qui se situait dans la même rue que leur école. Elle se stoppa afin de chercher Charles. Elle le trouva finalement, lui fit la bise et s'installa à ses côtés. Le monde tout autour était très bruyant, entre les véhicules et les personnes déambulant dans la rue et celles annexes. Elle appela un serveur, passa sa commande et patienta. Elle trouva la situation un peu dérangeante mais fit comme si de rien était. Charles quant à lui, était cependant avec un grand sourire affiché à son visage. Sarah l'aimait bien, mais simplement comme un ami. Elle ne s'était jamais vraiment intéressée au jeune homme, il était certes mignon et brillant mais il avait ce petit quelque chose qu'elle n'arrivait pas à déceler qui ne lui plaisait pas.
« Je suis très heureux que tu ais finalement accepté ce rendez-vous, je t'avoue que je perdais espoir ! plaisanta le jeune homme, son regard fixé sur Sarah
- Ah, eh bien... Je suis heureuse de pouvoir te faire plaisir. ajouta l'étudiante, gênée de la situation.
- Tu sais, tu me plais énormément et je me dis que toi et moi ça peut éventuellement être sympa.»Sympa ? Ce n'était pas le mot que Sarah aurait employé pour déclarer sa flamme. Il aurait pu dire magique, mémorable, merveilleux ou même super si il n'est pas d'humeur au grand discours. Mais pas sympa, déjà qu'elle n'était pas très emballée face à lui, le mot sympa fut rédhibitoire. C'est idiot, certes, mais ça compte beaucoup pour Sarah.
« Tu sais... je t'apprécie beaucoup Charles -
- Moi aussi ! Et c'est pour ça que je t'ai dit cela.
- Oui, je sais mais tu vois... Je ne pense pas que toi et moi...
- Tu m'apprécies mais tu ne veux pas d'une relation. J'ai saisi.
- Voilà. Je suis vraiment désolée si j'ai pu te laisser croire du contraire. s'excusa Sarah tout en se pinçant la lèvre
- Tu sais, c'est rien. Je m'en étais douté. Je suis pas idiot, tes excuses tout au long de l'année pour repousser mes avances, le je cite "réviser des examens" alors que nous n'en avons pas eu un seul de l'année...
- Touché. Donc... commença-t-elle
- On reste ami. acheva-t-il»Le rendez-vous s'acheva. Elle ne s'imaginait pas qu'il pouvait être aussi compréhensif et lui avoir dit tout ça l'avait délesté d'un poids qui était sur ses épaules. Ils continuèrent de discuter tranquillement, profitant des petites brises d'air qui berçaient leur visage. Ils restèrent pendant une heure à discuter de tout et de rien et après avoir payé leurs consommations, ils repartirent chacun dans différentes directions. Sarah regarda sa montre, il lui restait un peu moins de deux heures avant de rejoindre Oscar. Elle repartit en direction de son logement. Une fois arrivée, elle enclencha un réveil sur son téléphone et se permit une sieste. Après tout, elle avait encore un peu de temps.
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Le temps d'un été.
Romance« Rien n'est définitif, c'est à la fois la meilleure et la pire des choses. » Quand Sarah et Oscar se rencontrent, rien ne laisse présager qu'il s'agira de leur premier été en tant qu'adulte.