Psychopathe ↬ 2WON

Chapitre 5

«-Laisse-moi où j'appelle le gardien !

-Le gardien ? Sérieusement ? Tu vas les appeler si je touche encore une fois ? » demanda-t-il, un sourire pervers collé aux lèvres.

Hyungwon se leva de son lit sans savoir réellement ou aller, car ils étaient à présent coincés dans cette cellule toute petite. Il s'approcha vers la porte lentement, jetant des coups d'œil à Wonho pour voir ce qu'il faisait ; il s'était assis sur son lit et le regardait faire.

Hyungwon ne voulait plus se laisser faire par lui, il ne voulait plus être son jouet ; alors il ne se laissera plus toucher par lui, il était hors de question ! Ce n'était pas un objet, bon sang !

Il prit la parole d'une voix tremblante et suppliante, adossé contre la porte.

«-S'il te plaît.. laisse-moi...»

Wonho se dirigea vers lui et le noiraud ferma les yeux pour ne pas à avoir affronté son regard perçant qui lui donnait des frissons. Il serra les poings en sentant son corps se presser contre le sien et laissa couler quelques larmes qui lui piquaient les yeux depuis pas mal de temps. Qu'allait-il lui faire ? Allait-il encore une fois abuser de lui ?

Hyungwon ne se contrôlait plus ; il commença à pleurer bruyamment face à cette personne qui ne montrait aucune expression sur son visage. Dans tous les cas, les psychopathes comme lui ne ressentent rien. C'est en sentant une main se poser délicatement sur sa joue, qu'il rouvrit les yeux, ne comprenant pas d'où venait ce geste doux de sa part.

«-Ne pleure pas, Hyungwon. Je ne me contrôle pas...

-Comment ça ?

-Je vais tout t'expliquer avant qu'il revienne, assieds-toi. »

Qui allait venir ? Le noiraud ne comprenait plus rien ! Peut-être que sa théorie était juste finalement ? Il soupira avant de s'asseoir sur son lit, regardant Wonho qui s'assit à côté de lui.

«-J'avais dix ans quand j'ai commencé à changer, avait-il pris la parole. Je subissais des mauvais traitements de la part de mon père. Il m'enfermait plusieurs jours dans des chambres vides, pas éclairées. Il venait me voir seulement pour me battre. Pourtant, je ne faisais rien, j'étais qu'un gamin qui courait derrière les pigeons pour m'amuser avec eux. Mais il nous détestait, ma mère et moi. C'est alors que je commençais à voir des...des personnes je dirais. Au début, je croyais que j'étais sûrement schizophrène, mais ce n'est pas le cas. Cette personne qui t'as fait du mal était Hoseok. Il m'a aidé à sortir de ce trou, il me disait plusieurs choses, il me disait de faire du mal aux autres et moi, gamin que j'étais, je l'ai écouté. Mais les choses ont empiré quand j'ai commencé à lui obéir de plus en plus, je tuais des animaux que je trouvais dans les rues. Puis petit à petit, les gens ont pris la place des animaux, et je me voyais tuer des gens...des gens de ma famille. J'ai tué mon père, ma mère, et mes deux frères. Je ne voulais plus de lui dans ma vie, mais il était puissant, je suis faible par rapport à lui. Alors il est resté avec moi, jusqu'à maintenant. Si je ne lui obéis pas, il me fera subir certainement la même chose que vous. Je ne me contrôle pas, je ne suis pas au courant de ce que je fais, Hyungwon. C'est pour ça que tu dois changer de cellule, change et n'en parle à personne de moi. »

Les yeux écarquillés, les larmes débordaient de sa joue. Il renifla et essuya ses yeux sur sa combinaison de prison, se mâchouillant les lèvres par ce qu'il venait d'entendre. C'était Hoseok, c'était Hoseok qui lui faisait subir des choses horribles ! Wonho n'était pas comme lui, il était innocent...

Le noiraud allait ouvrir la bouche pour parler, mais ce même gardien qui criait tout le temps, ordonna à Tony d'ouvrir la porte leur dortoir. Il ouvrit brusquement la porte, faisant sursauter Hyungwon sur place ; il n'était pas habitué à cela encore, et ça allait prendre plusieurs mois.

«-Il se passe quoi là ? Pourquoi tu pleures ? demanda-t-il d'un ton autoritaire.

-Rien. Qu'est-ce que tu veux ?» répondit Wonho.

Wonho se leva. Au moment où il allait s'asseoir sur son lit, il se fit arrêter par le gardien sous prétexte qu'il devait le suivre dans le bureau du directeur. Soupirant d'exaspération, Wonho suivit le gardien, chuchotant avant de partir :

«-A ce soir. »

*****

Les heures, les minutes voire les secondes ne passaient jamais. Hyungwon avait toujours l'impression d'être le même jour, il avait l'impression que le temps s'était arrêté. Il ne savait même pas depuis combien de temps était-il ici, il avait arrêté de compter dès son deuxième jour de son séjour dans l'établissement.

Avant d'arriver ici, il regardait plusieurs reportages des condamnés à la télévision, ne comprenant pas les comportements de ces derniers. Mais, très vite, il avait compris ; la prison les rendait malades. Une fois que tu mettais les pieds dans une prison, tu en sortais fou. Et Hyungwon était devenu comme eux.

Le gardien qui l'avait croisé quelques jours avant été rentré dans la cellule.

«-Ta visite a été annulée, je suis désolé.

-Mais-mais pourquoi ?!

-Tu verras ça avec le directeur.»

Le surveillant tourna les talons et s'en alla, n'oubliant pas de fermer la porte derrière lui. Une bonne discussion attendait le directeur et Hyungwon. Il n'avait aucune raison de lui enlever cette visite !

Le noiraud se leva de son lit et poussa le placard de sa place, faisant attention à ne pas faire trop de bruit pour ne pas alerter les surveillants et entra à l'intérieur de la pièce. Il ouvra l'eau de la baignoire et la laissa couler un moment pour la remplir. Pendant ce temps-là, il ôta ses vêtements, laissant son sous-vêtement avec lui. Il s'assit dans la baignoire et profita de l'eau un instant en fermant les yeux.

Puis soudainement, une idée lui vint en tête ; la lame.

Il tendit son bras et attrapa le tube de savon qui était posé sur les rebords de la baignoire pour récupérer la lame scotchée qu'il avait remis à sa place quand Wonho était en isolement. Il ne savait pas pourquoi, mais il voulait le faire. Il en avait très envie. De toute façon, il n'avait plus rien à perdre.

Il approcha délicatement le bout tranchant de la lame sur sa peau, laissant tracer une ligne droite sur son bras, puis une deuxième, troisième, jusqu'à ce que l'eau changea de couleur. Il se sentait mieux, c'était apaisant. Il ferma les yeux pour apprécier ce moment qu'il ne pouvait pas définir. Cette sensation était indescriptible, mais tellement agréable.

Il continuait de tracer plusieurs lignes droites sur ses deux bras, aimant le fait que l'eau devint rouge.

Le prisonnier avait l'impression d'étouffer, il n'arrivait plus à respirer. Il essayait d'ouvrir les yeux, mais ses paupières étaient lourdes. Bizarrement, cette sensation lui plaisait beaucoup.

«-Hyungwon ? Hyungwon ?! Ouvre tes yeux ! Hyungwon !»

†