Épilogue

1K 140 105
                                    

1 an plus tard : Mars 2016

Un an que je suis ici. Cela fait déjà un an que je suis seul, dans ma cellule à attendre désespérément le retour de Wonho. Mes journées passent à penser à lui, mes nuits passent à nous imaginer dans les bras de l'un et de l'autre, à imaginer son visage souriant, à ses lèvres qui s'étirent, à ses yeux brillants, mais ce sont juste des rêves ; Wonho n'est pas ici, il n'est pas avec moi. 

Je demande chaque jour des renseignements, mais les gardiens ne veulent toujours rien dire. Mort ou pas ? Blessé ou pas ? Vivant ou pas ? J'en ai aucune idée d'où il se trouve. J'aurais aimé au moins qu'ils me disent s'il est mort, mais même ça, ils nous le cachent. 

«- Tony, les portes ! crie Jaeduk, comme à son habitude. »

Je me lève de mon lit et arrange un peu les draps avant de sortir de la cellule, me mélangeant dans la foule qui se précipite pour prendre l'air ; le directeur a autorisé la cigarette, aujourd'hui. Donc, c'est normal que toutes ces personnes courent vers la sortie du bâtiment pour pouvoir se détendre avec la cigarette, pour une fois, sans se cacher. 

Et moi, je me dirige vers Jooheon et ses amis autour d'une table où les tous jouent aux cartes. Comme d'habitude, Minhyuk se prend la tête avec son petit-ami, Kihyun reste silencieux comme tous les jours et Jimin râle auprès de son amant. 

Dernièrement, ils ont annoncé que les deux sont en couple. Depuis le temps qu'on attendait tous ce moment ! 

Je souris et les salue avant de m'asseoir dans une place vide autour de la table et les regarde jouer. Mais une question posée par Kihyun fini par enlever ce sourire de mon visage : 

«- Alors, tu ne t'ennuies pas trop dans ta cellule ? 

-Non, j'ai l'habitude maintenant, dis-je en repensant à lui.

-C'est des bâtards quand même ! Pourquoi ils ne veulent rien dire ? me demande Minhyuk. 

-J'en sais rien. Je vais rentrer dans ma cellule, je suis fatigué. »

Jooheon a compris que la raison de mon échappement et d'éviter de parler de Wonho, alors il ne dit rien et me laisse m'en aller en me souriant sincèrement. C'est ce que j'aime chez lui ; il sait quand me laisser seul. 

Je rentre dans la cellule et ouvre le placard afin de récupérer une feuille vierge et un crayon à papier. Je m'installe ensuite sur son lit, m'adossant contre le mur et laisse aller ma main sans la contrarier. Sur ma feuille de papier, son visage apparaît après un petit bout de temps. 

Je ne le verrai plus jamais, j'ai perdu espoir. 

Je pose le crayon à papier au sol et m'allonge sur son lit, son odeur n'a pas totalement disparu, car je n'ai laissé personne changer les draps de son lit. Les nuits quand je n'arrive pas à dormir, son odeur me rassure un minimum. Je ferme les yeux et serre fort le dessin contre mon torse ; je ne suis pas un expert en dessin, mais regarder son visage sur ce bout de papier me rassure parfois, comme aujourd'hui par exemple. 

Cependant, des cris se font entendre dans les couloirs de l'établissement. J'ouvre difficilement les yeux, car je voulais me reposer un peu plus et essaye de comprendre ce que les prisonniers crient. 

«- Il est de retour ! 

-Putain, pourquoi il n'est pas mort ? 

-Va te faire foutre, connard !

-Espèce de malade ! Tu mérites la mort ! 

-Tuez-le ! On ne le veut plus, ici ! »

Ces gens parlent de qui ? Pourquoi ces personnes détestent-ils ce prisonnier ? 

Soudainement, Jaeduk crie près de ma porte, faisant taire les autres et prend la parole : 

«- Vous allez tous la fermer, bande de sagouins ! Tony ! La cellule ! »

La porte en acier de mon dortoir s'ouvre et deux gardiens poussent le détenu à l'intérieur. J'ai cru un instant que mon a arrêté de battre. Ma respiration se coupe, mon cœur se resserre et ma gorge se noue. J'entrouvre la bouche, mais aucun son ne sort. J'ai l'impression d'halluciner, j'ai l'impression que ma conscience me joue des tours. 

C'est avec la boule au ventre et ma gorge nouée que j'essaye tant bien que mal d'essayer d'articuler quelques mots, difficilement :

«- Tu...tu es...tu es enfin là... »

Les lèvres de la personne en face de moi s'étirent, laissant apparaître un sourire doux sur son visage et prend finalement la parole, faisant battre mon cœur la chamade : 

«- Je t'avais dit que j'allais revenir, Hyungwon. Il est mort, il n'y a que toi et moi, maintenant. Seulement, nous deux. »

End

  †  

Psychopathe ↬ 2WONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant