Dynamo

Chapitre 3

Ce matin j'ai une sale tête j'ai rêvé toute la nuit de ce petit
garçon qui crie à l'aide. Je me coiffe et m'habille vite et
descends à la cuisine pour manger un truc et partir en cours.
Sur le chemin la tête me tourne et me fait mal. J’ai l’impression
qu'elle va exploser. Je m'assois pour souffler un peu. Je reste
assise un moment sans bouger jusqu'à ce que ça se calme. Tout à coup une main apparaît devant moi. Quand je lève la tête je revois le petit garçon d’hier soir. « relève toi ». Je reste sans parler. J’ai envie de lui demandée pourquoi mais il devance ma question. « Pour m’aider » dit t-il.
« - t’aider à quoi ? Je demande perdu.
- Tu es comme moi.
- Je comprends rien dis m’en plus.
- Non je peux pas. Écoute. Et ferme les yeux vite. »
Je l’écoute et ferme les yeux. J'entends crier. Une voix de
femme et ouvre les yeux aussitôt. Le gamin a disparu. La voix hurle plus fort et je me dirige vers elle. J’arrive devant la ruelle
et hésite à rentrer. Bon sang je suis folle j’écoute un petit garçon qui vient certainement de mon subconscient. J’hésite et rentre dans la ruelle. Je m’avance et trouve deux hommes penchés sur le corps d’une femme. Elle ne bouge plus.
« Hé!» Je crie assez fort pour que les deux se retournent.
J'entends l’un d’eux dire merde. Apparemment il ne devait pas être surpris.
« - Y’a un problème. Je demande.
- Non aucun. Dit le plus grand d’un ton dur et froid.
- Vraiment? J’ai des doutes.
- Fiche le camp maintenant. Répond t-il sur le même ton.
- Sinon quoi ? »
Le plus grand me regarde noir avec un sourire sadique. Il lève
la main et souffle dedans comme s'il soufflait un baiser. Le vent se met à souffler envoyant de la poussière dans mes yeux je me
protège le visage sous la force du vent. Quand celui-ci s'arrête ils ont disparu avec le corps de la femme. Bon sang je deviens folle je m’invente des trucs. Je cours jusqu’au lycée sans me retourner. Quand j’arrive dans la salle de cours je me rappelle avoir dit à Matt de venir me chercher ce matin. Et merde. Je lève ma tête pour le voir au fond du couloir le dos collé au mur entouré de tous ses amis. Je m’avance vers lui il me regarde méchamment et ses amis nous regardent d’un air interrogateur.
Je m’approche sûre de moi.
« - Désolée Matt je suis sortie plus tôt ce matin pour aller courir.
- Oui. »
Il garde le silence un moment. J’en profite pour faire tomber
mon sac et mettre son portable à l’intérieur du sien.
« C’est pas vrai. Lance t-il rageur. »
Il se calme et se penche pour m’aider. J’ai réussi à ranger son
portable juste à temps. Quand je lève ma tête j'aperçois un des
garçons que j’avais croisés dans la ruelle le plus petit il me regarde. Matt qui s’était relevé me demande s'il y a un problème. Je me relève et le plaque contre le mur et l'embrasse. J'espère deux choses : En l'embrassant il ne se posera pas de question et que le jeune homme de la ruelle sera parti. Matt est surpris et se laisse faire. Je l’embrasse à en perdre le souffle.
Quand j’arrête notre baiser Matt me regarde comme s'il était perdu.
« - Pourquoi un tel baiser ? Demande t-il .
- Parce que je t’aime. Et que depuis la dispute d’il y a deux
jours je suis désolée. »
Matt me croit et se dirige vers la salle de classe. Je lui dis que je dois aller au toilettes et que je revenais. Le petit homme a disparu. Je crois que je suis vraiment fatiguée.
Malheureusement sur le chemin jusqu’aux toilettes je me sens
suivie. En passant devant un des miroirs du lycée je regarde discrètement dedans et me rends compte que c’est le petit homme de la ruelle. Bon sang qu’est-ce qui m’arrive je rentre en trombe dans les toilettes et me cale contre le mur de manière à ce que l’on ne me voit pas. Il rentre à l'intérieur des toilettes pour fille ! Ce qui prouve qu’il me suivait moi.
« - Un problème? »
Il se fige avant de se retourner.
« - Pas vraiment...
- Moi je pense que si, les toilettes pour homme c’est de l’autre côté alors dehors. Je répond d’un ton froid.
- Qui dit que je cherchais les toilettes pour homme. »
Je décide de partir mais avant que je ne fasse quoi que ce soit je
me retrouve plaquée au mur et coincée de manière à ne plus bouger. Il a posé une main sur ma bouche pour que je ne puisse pas crier.
« - Je ne te veux aucun mal. D’accord ? Je veux juste discuter
un peu. Écoute je te lâche si tu jures de ne pas t'enfuir et de ne
pas crier. Compris ? Dit t-il d’un ton calme et doux. »
Je secoue la tête pour acquiescer et il me lâche.
« - Ok . Qu’est-ce que tu as vu ce matin? Demande t-il calmement.
- Plein de choses, des arbres, des fleurs et même des idiots. Je
réponds assez sèchement.
Il me regarde perdu je crois qu’il ne s'attendait pas à cette réaction.
- Écoute je veux juste discuter calmement sans que personne ne s’énerve. Il garde un ton calme et doux
- Discuter calmement. Je te signale que tu viens de m'agresser.
Je rétorque sur un ton froid.
- D’accord un point pour toi. On recommence .Salut je m’appelle Freddy. Ravi de te rencontrer mademoiselle. J’aimerais juste savoir si, à tout hasard,vous auriez vu quelque chose de suspect dans une ruelle ce matin. »
Il garder son calme. J'étais impressionnée. Son ton ne changeait pas il était même un peu joueur.
Je ne sais pas quoi répondre. Je ne pouvais plus être méchante
vu qu’il venait d’être gentil.
«- Oui c’est possible. Je réponds avec le moins d’émotion possible dans ma voix.
- Cool pour toi elle et chouette la vie, pas vrai. Dit-il sur un ton
amusant qui devint vite sérieux. Tu ne dois jamais répéter à personne ce que tu as vu.
- Ce que j’ai vu? Deux hommes penchés sur le corps d’une femme à terre je peux imaginer plein de choses.
- Bon d’accord je te l’accorde vu sous cet angle c’est bizarre. Mais on ne lui a rien fait de mal. Elle va même très bien.
- Tant mieux pour elle. Ce n’est pas ce qui me préoccupe. Le coup de vent tout à l’heure par contre.
Il se mit à sourire
- Tu as un fort caractère dis moi! Et une belle imagination tu crois vraiment qu’une personne est capable de créer du vent.
- J’ai jamais dit qu’une personne l’avait créé. J’ai juste dit qu’il y avait du vent.
Le dénommé Freddy ne bougeait plus. Apparemment il vient de dire une chose qu’il ne fallait pas.
« Écoute on ne s'est jamais vus et jamais parlé compris? » Il avait dit cela sur un ton colérique avant de partir. Bon sang qu’est-ce qui vient de se passer ? Je crois que ce garçons est vraiment fou. En même temps je ne peux pas le plaindre je suis en train de devenir folle moi-même.
Je sors des toilettes et un mal de tête me vrille le crâne. Je n’ai
pas d’autre choix que de me glisser au sol sous la douleur.
C’est décidé, il faut que j’aille voir un médecin.
Je ne suis pas retournée en cours après le mal de tête de ce matin. J’ai préféré rentrer chez moi. Par bonheur je suis tombée sur ma mère qui m'a emmenée chez le médecin. Après une longue, voire très longue attente il m’a envoyée faire des radios. Qui n’ont rien révélé apparemment je suis en très bonne santé. La seule question qu’il a osé me poser c’est si j'avais vraiment mal ou si je simulais. Non mais il se fiche de moi! Il croit vraiment que j’invente ce putain de mal de tête! Sur ces mots j’ai pris mes affaires et je suis partie. Laissant ma mère en plan. Pour ne pas l’inquiéter je lui ai dit que je l’attendais dehors. C’est ce que j’ai fait. Elle est revenue en me sermonnant pour mon comportement irrespectueux chez le médecin. Je n’ai pas relevé. Et me suis excusée. Elle avait réussi à avoir des médicaments pour faire passer la douleur. J’espère que ça marchera parce que je n’en peux plus. J’ai tellement mal que j’ai envie de pleurer. Arrivée à la maison je les prends immédiatement. Ma mère me dit qu'elle doit retourner travailler mais que si je le souhaite je pouvais rester à la maison. Cool ça m’arrange, j'avais histoire. Je me retiens de sortir cette remarque et lui dit au revoir en lui faisant un bisou sur le front. J'attends quelques heures en tournant en rond dans la maison. Je range tout ce qui me tombe sous la main et nettoie presque toute la maison. Au bout de quelques heures je me décide à retourner en cours pour l’heure qui reste. Arrivée je croise Matt qui s’empresse de me rejoindre.
« - Ça va ? Je t’ai pas vu depuis ce matin.
Il affichait un air inquiet.
- Oui. J’avais juste mal à la tête », je réponds.
On rentre en cours et je remarque un nouvel élève.
«- C’est qui ça ? », je demande.
Matt me regarde comme s'il n’avait pas envie de répondre. Apparemment cette personne lui avait fait passer une mauvaise
journée. S'il ne me répond pas, je le découvrirai moi. Je vais m'assoir à côté du nouveau. Qui, je dois l’admettre, est très mignon. Et vu la tête des autres filles de la classe, je ne suis pas
la seule à le trouver beau.
« - Salut, je lance calmement.
- Au revoir, me lance-t-il méchamment.
Au revoir! Non mais ça c’est mon truc quand je veux qu’on me
foute la paix
- Tu es arrivé ce matin, c’est ça?
Je reste calme même si au fond j’ai envie de l'étrangler.
Silence. Il m'ignore complet.
- T’es pas bavard.
- Peut-être parce que y’a une petite idiote à côté ou alors une
putain curieuse, dit t-il méchamment.
- Je dirais plus une putain DE curieuse à côté d’un putain d’abruti. »je lance sur le même ton. 
Il ne me regarde pas mais je vois un sourire sur son visage. Purée quel con ce mec. Même pas poli en plus. Quand je sors je croise le dénommé Freddy avec l’autre mec de la ruelle. Et le petit nouveau. Ils sont donc tous les trois ensemble. Je m’approche du dénommé Freddy.
« Viens voir. Je lui lance froid. J’ai peut-être vu un truc bizarre
aujourd’hui.»
Il discute un instant avec le beau gosse et le grand de la ruelle.
Attendez je viens de dire le beau gosse ! Je décide d'oublier cette pensée au plus vite. Et l’attends hors du couloir. Il arrive au bout d’un moment juste au moment où je congédie Matt. Parfait! Je lui dis de me suivre et on va dans
la cour à l’abri des regards. Il me suit sans dire un mot. Quand je fut sûre que personne ne regarde je me retourne .
«- C’est quoi le problème ? je demande froidement.
- Je te retourne la question tu voulais parler non ?
- J’ai l’impression que vous me suivez depuis ce matin!
- Non c’est pas toi qu’on suit.
- C’est qui alors ? Vous faites des trucs bizarres dans une ruelle et après vous vous retrouvez dans le même lycée que moi.
Une voix venant de nul part empêche le jeune homme de
répondre.
- Ça ne te regarde pas retourne faire tes ongles ou ton maquillage et laisse-nous tranquille!
C’était le petit nouveau.
- Pardon! Même si ça ne me regarde pas vous êtes bizarres!
Vous arrivez à créer une bourrasque de vent et vous
disparaissez comme rien ! »
Sans m’en rendre compte, je me suis mise à crier et mon mal
de tête était de retour.
Le nouveau m'a agrippé par le bras.
« - Tais-toi! hurle t-il.
- Lâche-moi! Sinon je crie au viol !» je crie à mon tour.
Mes maux de tête se sont amplifiés. Il me lâche. Mais le grand de la ruelle enroule un bras autour de moi et met sa main sur ma bouche. Je me débats je sais qu’il est plus musclé que moi et je n’ai aucune chance. J'arrête donc de bouger.
«- C’est bon Dean laisse. De toute façon même si elle répéte ce
qu'elle a vu on la prendra pour folle», dit le petit.
Le nouveau qui s'appelle Dean me regarde des pieds à la tête.
Je sens le costaud derrière moi baisser sa garde et je prends
appui sur mes jambe comme au cours d’auto-défense et le fais
basculer par devant. Une fois libre, je ne tente pas de fuir ils
sont trois si je bouge sûr que l’un d’entre eux m'attrape.
Personne ne bouge tout le monde se regarde. Dean à l’air impressionné. Il s’avance doucement. Pas question qu’il me
touche. Ma tête me faisait encore plus mal. Quand il a levé son
bras j’ai cru qu’il allait me frapper et par réflexe j’ai mis mes mains pour me protéger. J’ai senti une onde de choc j’ai vu les
trois devant moi voler et moi je me suis écrasée contre le mur.
A partir du moment où ma tête a touché le mur je suis tombée dans les pommes.