Chapitre 3: Personne n'aide personne à Pancok.

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Pancok sous un temps ensoleillé n'était pas très différent de la capitale. Certes, il y'avait moins de gens mais cela contribuait dans un bon sens. Les boutiques et les magasins longeaient les rues, les marchands donnaient parfois des prestations pour attirer plus de clients. Courelle n'avait pas quitté la fenêtre des yeux alors que Jerry conduisait vers le mall. Elle était en admiration devant cette ville. C'était dans ce genre d'endroit qu'elle aurait aimé vivre. Mais en même temps, elle savait. Elle savait que quelque chose n'allait pas. L'aura sombre qui planait sur cet endroit était presque palpable.

Ils arrivèrent au mall vers midi. Comme Courelle l'avait prédit, il se trouvait près de la plage. On pouvait sentir l'odeur de la mer même si on ne la voyait pas. Il fallait descendre une pente rocailleuse pour rejoindre la plage et eux se trouvaient tout au sommet. Jerry et elle comptaient s'y rendre plus tard pour déjeuner.

Le mall n'était pas très grand mais il y'avait là le nécessaire. Un supermarché se trouvait au rez-de-chaussée, les boutiques étaient au premier et au dernier étage il y'avait un aire de jeux. Jerry et Courelle marchèrent côte-à-côte en gardant une distance respectable entre eux. Leur conversation se limita à des commentaires sur les différentes boutiques qu'ils dépassaient.

« Je veux trouver un cadeau pour ma fiancée ! »

La déclaration de Jerry fit hoqueter Courelle. Elle se tourna vers lui en faisant de gros yeux :

« Vous être fiancé ?

-Oui, à une cousine. Nous avons pratiquement grandi ensemble et c'est une fille formidable. Je suis très amoureux d'elle.

-Eh bien... »

Au bureau, les filles fantasmaient toutes sur Jerry Ly. Elles disaient qu'il était beau, élégant et très souriant. Pour ce dernier point, Courelle n'y croyait pas trop mais oui, il était un bon parti. Si jamais ses collègues découvraient qu'il était déjà pris, elles allaient s'arracher les cheveux. Courelle espérait rentrer bientôt et en parler à Nadia rien que pour la voir verdir de jalousie.

Jerry acheta un parfum de luxe pour sa-dite fiancée puis ils tombèrent sur des sacs confectionnés dans un tissu africain. Courelle en acheta une pour sa mère et un portefeuille pour son frère aîné en attendant de trouver quelque chose d'autre. Ils visitèrent l'intégralité du centre commercial et à quatorze heures, ils se retrouvèrent dehors, épuisés et affamés.

Il y'avait un restaurant en face du mall. Ça s'appelait « les Abysses ». Les tables à l'extérieur étaient tous occupées. Les clients qui y étaient semblaient satisfaits de leur nourriture, ce qui suffisait comme publicité. Comme ils étaient trop fatigués pour descendre à la plage, Jerry proposa à Courelle de manger là. Ils iraient déguster les fruits de mer une autre fois.

Un serveur les accueillit à l'entrée. Avec un air clairement ennuyé, il les guida vers une place au fond du restaurant près d'une baie vitrée, puis leur remit les menus. Courelle s'évanta avec le sien puis jeta un coup d'œil à la salle. Sacré endroit ! La table en bois vernis reflétait son image. Les lustres en cristal n'étaient pas allumés mais ils restaient beaux à voir. Une musique flottait dans l'air et se mélangeait au brouhaha des conversations. Avec un soupir de contentement, la jeune femme jeta enfin un coup d'œil à son menu. Ils passèrent leur commande et attendirent.

Elle croisa le regard de son patron à plusieurs reprises. Avec le soleil qui se reflétait à travers la baie, ses pupilles paraissaient marrons. Il sourit à son assistante puis lui demanda comment elle trouvait le restaurant :

« C'est très beau.

-Oui, admit-il. Vous savez, mademoiselle Diop, cette ville est intriguante. Depuis que je suis ici, j'ai l'impression d'être dans un décor.

Sans issue de secoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant