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( À écouter avec Sign of The Times que je vous ai mit juste au-dessus )

18h, il est 18h. Me voilà devant la cafétéria toute nerveuse.
Je n'aurais jamais dû accepter son invitation. Il va croire que je tiens à lui et que je lui appartiens, maintenant. De l'autre côté de la rue, je l'aperçois. Qu'il est magnifique avec sa chemise blanche et son jean bleu foncé. On dirait un Apollon ! Après avoir fini de rêvasser et de le contempler, le voilà face à moi, à présent. Il me fait une bise assez rapide, un peu comme celles qu'on se fait entre amies. Sa bise me suffit déjà pour me sentir toute chose.

     - Une table pour deux ? Demanda le serveur.

- Oui, merci. Répondit Loïc.

Nous traversons la cafétéria pour atterrir au bout de la salle, dans un endroit fleuri, chaleureux et romantique. Je constate que sur les murs se tiennent des tableaux. Ils sont absolument magnifiques. Sur l'un, il y a un portrait abstrait d'une fille, à partir de ses cheveux jaillissent des flots de couleurs et à sa droite, on remarque une colombe blanche. La posture de cette fille fait penser à une évasion ou une sorte de liberté avec la colombe. Et je me mets à penser qu'elle en a de la chance, elle, d'être libre. Loïc remarque que je m'attarde un peu trop sur ce tableau-ci. Il me demande :

     - Tu es sûre que ça va, Cha' ?

Encore ce petit diminutif, me dis-je à voix basse.

     - Oui oui, ça va très bien. Et toi ?

     - Bien aussi.

Le serveur arrive, le calepin en main et le stylo dans l'autre. Je m'attarde un peu plus sur son visage. Il me fait penser à Luigi avec sa moustache et son drôle de chapeau. Un petit rire s'échappa de ma bouche. Et heureusement pour moi, il n'a rien entendu.

     - Bonsoir, messieurs, dames, que prendrez-vous ?

     - Une bière et un coca, s'il vous plaît, dit Loïc.

Une bière, me dis-je intriguée. Loïc boit ? Il se trouve que cela est bien vrai. Je ne pensais pas que c'était son style. En fait si. En y réfléchissant bien, c'est un peu le genre. Il est ce gosse de riche arrogant et prétentieux qui doit boire et fumer souvent.

Alors que je m'apprêtais à boire mon coca, le téléphone de Loïc sonna. Je m'attardai un moment sur la mélodie que le téléphone laissait retentir. Je connaissais très bien la musique. C'était « Sign Of The Times », de mon chanteur préféré. Une pensée traversa subitement mon esprit.

Loïc aime ce chanteur tout comme moi, jusqu'à mettre une de ces chansons en sonnerie de portable ? Et si c'était lui, l'auteur des post-it ? Il m'a peut-être suivi jusqu'à chez moi et a attendu que je tape mon code sur le casier pour pouvoir l'enregistrer. C'est logique quand on y pense. Mais pourquoi avoir fait ça ?

     - Tu aimes Harry Styles ? Demandé-je sèchement.

     - Oui, pourquoi, toi, tu n'aimes pas ?

     - Si si, c'est même mon chanteur préféré !

     - Ah oui ? Moi aussi.

Je reste tout de même sur mes gardes, il se peut fortement que ça soit lui. Il peut très bien mentir depuis le début si ça se trouve.

Quand je m'apprête à partir. Loïc me retient en m'attrapant le bras.

     -  Où vas-tu ? Me demande-t-il tristement.

     - Je rentre chez moi, il se fait tard.

     - Quoi ? Mais, cela fait à peine 20 minutes que nous sommes ici.

     - Oui je sais, mais finalement je ne me plais pas trop ici, dis-je en mentant.

C'est juste que je ne me sens pas très bien depuis que j'ai raccroché la sonnerie de son portable avec les derniers événements récents.

     - Avant, ça te dit qu'on fasse un jeu ? Me propose-t-il.

     - Quel type de « jeu » ?

     - Un Action-Vérité mais nous ne ferons que des questions. Ça te dit ?

     - Hum, pourquoi pas, réponds-je, hésitante.

     - Alors, première question. Pourquoi as-tu essayé de me fuir la dernière fois devant la boulangerie ?

Complètement perdue, je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce type de question. Ses questions tourneront vite à un interrogatoire. Je commence déjà à avoir un très mauvais pressentiment.

      - Hum... Je suis partie parce que je n'étais pas vraiment d'humeur à parler, ment-je. Maintenant à moi de te poser une question. Est-ce que tu sors avec une fille assez grande, blonde, habillée toujours en jupe avec un débardeur ? Elle traîne avec d'autres filles du même style qu'elle et il me semble qu'elle mène la bande.

      - Non, je ne sors pas avec elle. Je ne sors avec personne ! Dit-t-il, amèrement.

      - D'accord, marmonné-je.

Je n'ose pas lui demander s'il est l'expéditeur des post-it.

Après qu'il est payé nos boissons, Loïc décide de me raccompagner chez moi. Il ne me laisse évidemment pas le choix.

Nous en profitons pour nous balader un peu dans Paris, nous parlons de tout et de rien, de la vie, des cieux et de notre prof de français. Après avoir finie cette chouette soirée. Il me dépose devant ma porte où nous apercevons tous les deux un post-it et encore une fois, de couleur grise. Ne répondant à aucune de ses questions, je m'empresse de fermer la porte.
Ce n'est pas possible, pourquoi encore des citations !!?? Me dis-je épuisée.

Observe, Résonne, ConclusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant