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Arrivée devant la porte du lycée, j'aperçois Loïc sur un banc. En avançant un peu plus pour pouvoir pénétrer à l'intérieur du lycée. Je me rends compte qu'il n'est pas seul. La peste est là, à côté de lui, à moins de 20 centimètres de sa bouche. 

NON, NON, NON !!! Ce n'est pas possible ! Loïc m'a dit qu'il ne sortait pas avec elle. Je rectifie, il a dit qu'il ne sortait avec personne. Donc que fait-t-il avec elle ?

En moins de deux secondes, je crois voir une chose, une chose... Qui me perturbe complètement... Elle, elle l'a embrassé. A moins que j'ai mal vu à cause de l'arbre. Non, non, il est impossible que je me trompe. Vu leur proximité, il est évident que c'est bien le cas.

Je sens des larmes chaudes dévaler sur mes joues, et mes yeux commencent à me piquer. A peine le temps de réaliser ce qu'il se passe. Mes jambes se mettent à courir pour rejoindre les toilettes. Rentrée comme une furie à l'intérieur. Je m'enferme à clé. Je sors précipitamment une cigarette de mon Eastpak et la porte à mes lèvres en une fraction de seconde. Je sens la toxine se répandre en moi, dans mon esprit et dans tout mon corps. Remettant un coup avec mon briquet, j'aspire et expire à nouveau cette fumée grise qui m'est indispensable dans ces moments-là. Je suis faible, je suffoque de l'intérieur, j'ai l'impression de mourir, violemment, rapidement. Je m'éteins comme cette cigarette consumée. 

Loïc, c'est bien le seul nom qui me vient en tête. Pourquoi lui ? Pourquoi m'a-t-il menti comme il l'a fait ? Qu'il reste avec sa pouf sans cervelle. 

Un mal de crâne horrible est apparu et j'ai complètement oublié de prendre des cachets. Génial, je vais me le taper toute la journée. Déjà que ça commençait mal, ce sera la terreur ce soir alors. 

30 minutes plus tard, après m'être calmée, je sortis des toilettes. 

Dans le couloir des salles 300, j'aperçus la peste tout au fond. Elle était habillée d'une mini-jupe violette, de talons hauts noirs, et d'un débardeur blanc bien moulant où l'on apercevait ses courbes. C'est d'un vulgaire, pensai-je. Après avoir traversé le couloir bondé d'élèves comme d'habitude, je me retrouvai devant la salle de Monsieur Martinez. Avec une demie-heure de retard en plus. Je vais avoir un billet de retard et mes parents vont l'apprendre. Ils vont encore me punir et me gueuler dessus, j'imagine même pas. Fini de penser, je me décide enfin à toquer

Toc, toc, toc.

       - Oui, entrez, dit Monsieur Martinez.

J'ouvris la porte d'une manière assez lente et je franchisai le seuil. Tous les regards braqués sur moi. Je n'avais qu'un envie, me cacher. 

Hélas, ce n'était pas possible.

      - Bonjour, excusez-moi d'être en retard. Je... Euh... C'est à cause du bus, ment-je.

      - D'accord, tu peux aller t'asseoir.

Me précipitant pour m'asseoir, je scrute la classe très rapidement. Et je remarque que Loïc n'est pas là. Comment ça se fait, je l'ai vu il y a à peine une heure dans les bras de la peste

Le cours de français a duré une éternité. Nous avons étudié Le Misanthrope de Molière. D'habitude j'adore le français et les études de textes d'écrivains célèbres mais à présent, ce n'est plus ma tasse de thé. Et en plus, je suis trop préoccupée pour me concentrer et écouter vu que Loïc n'est pas là.

Ce midi à la cantine, c'était moules/frites ( le seul truc bon qu'il y a ). Je  dégustai tranquillement mon assiette pour une fois. Les frites étaient salées et pas trop cuites, comme je les aimes. Quand je m'apprêtai à manger un simple yaourt à la fraise, un groupe d'amis débarqua à ma table. J'allais m'en aller mais une fille m'avait dit que ce n'était pas la peine que je parte. Elle avait les cheveux rouges et les yeux marrons. Des sourcils épais et un sourire éclatant. Oui, elle était très belle en fait. Elle me dit qu'elle s'appelait Capucine, et je lui répondis simplement, Charlotte.

Dans sa bande, il y avait également 3 autres filles et un garçon. Elle me les présenta. Il y avait Augustin, donc le blond aux yeux bleus. Victoire, une grande brune mince, on aurait dit un mannequin. Et enfin, Blanche et Rose, on aurait dit des jumelles mais Capucine m'affirma que ce n'était pas le cas. Pourtant, on aurait dit que c'était le cas. Elles étaient toutes les deux rousses avec des tâches de rousseurs, les yeux vertes et assez petites. Et leur prénom étaient issues de nom de couleur. La ressemblance était pourtant si frappantes !
Mignonnes étaient-elles.

L'après-midi était aussi désastreuse que la matinée. J'ai complètement foiré mon contrôle d'histoire et en prime, j'ai eu 5 en maths. 

Je comprends plus là, ce n'est pas moi ça. Ce n'est pas moi d'avoir des mauvaises notes. En plus, j'ai horreur de ça. Mais je n'ai tellement pas l'envie à cause de ce Loïc qui hante mes pensées jours et nuits.

18h, me voilà enfin rentrée chez moi. Je prends le courrier où je ne vois que des factures ou de la pub. Ah non, j'ai parlé trop vite. Il y a un un post-it gris sous une pile de pub. Encore une fois, une citation avec noté en bas, Inconnu.

Inconnu : Trouve un endroit à l'intérieur de toi où il y a de la joie et utilise cette joie fin de brûler ta douleur

Cette citation ne me disait rien. Je tapai donc sur mon McBook la citation. Je tombai sur un certain Joseph Campbell. Un écrivain assez connu. 

Oh mais c'est que je commence à en avoir marre de ces post-it et de ces citations de philosophe.

Et puis, pour une fois, le message est clair. L'inconnu sait que je ne vais pas très bien en ce moment. Ça se trouve, il m'a vu ce matin.

Observe, Résonne, ConclusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant