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Bondées sont les rues. Mon esprit est perdu. Les lampadaires illuminent les grandes avenues tandis que moi, je suis là, peu détendue. Loïc m'a donné rendez-vous. Pour parler et s'expliquer simplement. A contre cœur, j'ai tout de même accepté.

Moi, je fais preuve d'anxiété ? Non non, ce n'est pas vrai. Enfin, rien qu'un peu dans ce cas.

Il m'avait fixé rendez-vous à Bastille à 18h. Mais aucune trace de lui pour l'instant alors que ma montre m'affiche 18h10.

J'allais partir quand j'entendis soudainement sa voix mielleuse.

- Je suis là Charlotte ! Me dit-t-il en faisant un geste de la main.

Je l'aperçois enfin derrière un bar où des gens sont en train de picoler et de rigoler. J'attends patiemment qu'il vienne à moi. En moins de temps qu'il le faut pour le dire. Le voilà.

- Salut Cha', me dit-t-il en souriant timidement.

J'espère tout de suite qu'il va enlever son sourire d'ailleurs car je ne suis pas d'humeur à rigoler avec ce qu'il s'est passé il y a 3 jours. Ha ha ha, il croit sans doute que je n'ai pas vu. Mais j'ai TOUT vu !

- Salut, réponds-je sèchement.

- Bonjour la bonne humeur, dit-t-il en rigolant.

- Je ne rigole absolument pas Loïc.

- Oh, excusez-moi votre majesté.

- Arrête je te dis ! C'est pas drôle ! M'emporte-je.

- Ok, ok c'est bon, si on peut même plus rigoler...

- Non, ON ne rigole pas. Surtout après ce que t'as fait !

- Ce que j'ai fait ? Dit-t-il interloqué.

- Oui, ce que t'as fait !

- Et j'ai fait quoi ?

- Tu le sais très bien Loïc, je t'ai vu ! Et quel culot de me rigoler au nez comme tu viens de le faire.

- Mais de quoi tu parles Cha' ? Je ne te suis pas là. Et de quoi tu m'as vu ?

- Je t'ai vu embrassé ( la peste ) une fille à pleine bouche dans la cour, il y a quelques jours.

- Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes, j'ai embrassé personne !

- Mais arrête un peu tes bobards. Je t'ai vu l'embrasser de mes propres yeux comme je te vois maintenant.

- N'importe quoi ! Tu ne sais pas ce que tu dis Charlotte.

- Je sais ce que je dis et arrête de nier l'évidence.

- Très bien, alors, dis-moi ce que tu as vu dans ce cas.

- Une fille était assise à côté de toi. Une grande blonde. Habillée d'une jupe violette et d'un débardeur blanc. Et, tu... enfin vous vous êtes embrassés.

- Quoi, avec Jessica ? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Jessica est ma '' prof '' de français. Elle m'aide à domicile tous les mercredis et samedis. Et il y a 3 jours, si tu l'as vu avec moi dans la cour, c'est qu'elle me rendait mon classeur, je l'avais oublié. Tu as vraiment dû mal voir Cha'. Jessica est en terminale 2. Elle est la meilleure de sa classe en français et elle a gagné un concours d'écriture récemment.

- Ha... Ha bon ? Ce n'est pas ta copine ? Dis-je bêtement.

- Bien-sûr que non.

- Pardon, pardon, pardon, Désolé de t'avoir accusé comme ça. Je me sens bête maintenant.

- Mais non, ce n'est rien. D'ailleurs, comment ça se fait que tu m'espionnes et que tu te soucies de ce que je fais ?

- Je... Je ne me soucie absolument pas de ce que tu fais. Je t'ai juste aperçus comme ça et je me demandais simplement qui était cette fille.

- D'accord, si tu le dis.

Ouf, heureusement qu'il n'en dit pas plus. Je n'aurais jamais pas pu lui dire que je suis follement amoureuse de lui. Il se serait enfui en courant et ne m'aurai plus jamais adressé la parole.

En tout cas, qu'est-ce que je suis heureuse que cela ne soit qu'un malentendu.

Il n'a finalement jamais embrassé cette Jessica et en plus, cette fille l'aide seulement pour le français.

Ça me fait tellement de bien tout à coup. Et dire que je l'ai agressé avec cette histoire. J'espère seulement qu'il ne se doute pas que je commence à avoir des sentiments pour lui.

Observe, Résonne, ConclusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant