Ce jour là.

76ème jour

Ma vie est une constante.

Je suis malheureuse. Je suis mal heureuse. Je n'arrive pas à bien être heureuse. Je ne trouve pas facilement le bonheur, ou alors il n'est qu'éphémère et ne consiste qu'en une simple joie. 

Je suis malheureuse, et cette partie de moi, cette caractéristique de mon caractère ne dépend de personne et de rien. Je suis comme ça.

Parfois, je ne m'en rends pas compte. De ce mal bonheur, de ce que je suis. Parfois, je ne me contente que de vivre comme ça, et ça me suffit. Mais parfois, quelque chose, quelqu'un, m'empêche d'être naïve et crédule, m'empêche d'être aveugle à ce sentiment constant.

Je crois que le premier à m'avoir fait ressentir mon malheur, c'est mon père. Il n'était rien d'autre que ce qu'il était, mais il arrivait à donner à l'aveugle que j'étais assez de souffrance pour être lucide, pour comprendre. 

Ma mère l'a suivit. Dans son silence, dans sa souffrance. Peut être aussi dans son manque d'affection. Non pas d'amour, il était présent. Mais elle m'a laissé seule avec moi-même. Elle m'a laissé me découvrir et réfléchir. Sans le savoir, elle m'a laissé souffrir.

La troisième personne à m'avoir offert la vue, n'est pas Achille. Il n'a été que le prémices. Il n'a fait qu'introduire et préparer ma souffrance. Celle que Jason m'offrirait. 

J'ai beau vouloir être aveugle, et rejeter ce que je ressens, Jason est plus important que je ne le pensais pour moi. Il m'a d'abord offert sa rudesse, avant de me laisser cruellement entrevoir sa douceur. Et plus que tout, c'est sa souffrance et celle qu'il produit chez Achille qui me fait souffrir. Son rejet n'est rien face à ses yeux. Ses mains et leur douceur n'est rien face à la noirceur de sa douleur. 

Je ne sais plus très bien qui je suis parmi tout ça. Je suis un peu perdue. Je voudrai me tourner vers quelqu'un mais je refuse d'être sauvée. Je ne pense pas pouvoir être autrement un jour.

Alors je ne pense pas que je puisse être aidée.