Prémices d'Anzel

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L'aube froide se lève doucement sur les toits d'ardoise sombres de la ville. Un frais vent d'est vient passer dans les ruelles étroites, caresse les masure aux essence de bois terne.
Au détour d'un fin passage, une vieille cheminée en plaques de fer tente, tant bien que mal, à dissiper quelques éparses et odorant nuages de fumée.
La nauséabonde senteur de charogne embaume lentement le quartier bas de ce coin de la ville. Le crématoire Haritch au coin d'Hallbrow a allumé ses fours. La ville, pareille à une enfant, peine à sortir des bras de Morphée. Les rats fuient les caisses éventrées de part la cité. La maigre garde de la ville commence sa ronde sur les murs du quartier.

Un grincement glisse dans les glaciales rues du grand bourg. Les portes s'ouvrent lentement alors que se presse déjà les carrioles blanches. Elles avancent doucement au travers de la rue principales. Toutes sont couvertes d'un grand linge immaculé, virant de temps en temps au sombre ou à l'écarlate. Cette lente caravane roule doucement vers le temple d'Häazeldhor.

La cohorte funèbre fut assez vite rejointe de par des familles, personnes apeurées, craignant de voir parmi les corps sans vie qui seront étendus, un proche, une connaissance. Lentement, une à une les étales criardes du quartier marchand s'ouvrent. Les étales couvertes de belles étoffes colorées, de poteries, d'outils, de nourriture ouvrent. Anzel a de la chance. Ces champs et ses mines assez proche lui assurent un bon approvisionnement et cela évite souvent les famines et les pénuries dû à l'effort de guerre.

Oui, depuis de nombreux mois maintenant, la guerre opposant le seigneur de Lidenvhalt à celui d'Harimbrag durait. La mort faisait ripaille sur le champ de bataille. Et les corbeaux aussi. C'était une mauvaise période pour la ville d'Anzel qui peinait à garder un bon moral malgré les futiles tentatives des comédiens des lieux.
Peu savent les circonstances qui avaient déclaré ce conflit. La version officielle parlait de partage de Terres. Pourtant, à ce que content certaines rumeurs, l'on parle d'une tentative d'assassinat de la fille du Baron Gelrick d'Harimbrag.

Les Ciréniens étalent les coquilles vides sur des nattes de paille. Ces prêtres, après menue prière passent à l'autre couchette.
"Les dépouilles resterais ainsi, la journée durant. Et si, par le temps qui passe, aucune famille ne se serait présenté, le corps devra être incinéré le lendemain."

Bien que le bourg soit épargné par l'effort de guerre, les échoppes peinent à vivre. Une nouvelle aube marque souvent la perte ici d'un commerce. Personne n'est sûr de garder sa place dans la communauté marchande... Pourtant, un type d'activité marche de mieux en mieux, profitant de la paye du Baron envers ses soldats. Croques-morts, embaumeurs, ébénistes mortuaire, pompe funèbres, processions mortuaires. L'éloge à l'absence d'immortalité ici-bas est une source de rentabilité infinie.

Soudain, alors que la pâleur du levant caresse doucement le temple, que les moines s'affairent uns à uns, que les gardes remplissent leurs rondes, un cri strident, inhumain et insupportable retentit dans la ville.

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