Nom: Hacmar
Prénom: Fenael.
Sexe: Homme.
Mort: jambe gauche arrachée.Ces quelques mots trônaient sur un petit carré de papier, relié d'une petite ficelle à l'orteil gauche d'un mort. Cet pendentif singulier, doublé d'une trace de dents colorait quelques peu la pâleur nacrée du corps exsangue allongé là. Par endroit et sous l'action de la cendre, la peau jaunissait, et prenait la belle couleur lactée du parchemin. Des cicatrices couvraient ce canevas, faisant office de police d'écriture post-mortem. Le jeune homme qui se tenait là avait été réclamé par sa mère. La vieille femme était venue, le pas traînant, les yeux humides, le cœur vide. Depuis deux jours, elle attendait son fils en pot.
Jurghen regarda le corps un instant, traçant du bout de l'ongle de son index, les tracés de ses ouvertures. Il avait déjà soutiré au coffre de l'homme, le cœur, les boyaux et l'estomac ainsi que d'autres menu morceaux.
-Pauvre de vous mon ami. La mort vous fait une belle jambe. Glissa-t-il en partant chercher un gros rouleau de cuir.
Le posant sur une petite table, il fit rouler l'étreinte de tissu animal. Ses long doigts décharnés coururent sur les outils de métal. Crochets, aiguilles, lame scalpel, burins, pinces et autres outils étranges ayant pu faire pâlir le plus sombre des tortionnaires. Il se saisit alors d'une pince courbe. D'un simple geste ample et droit de la main, il retira un à un les points de suture du cadavre, révélant ce que contenait son corps. Des amas de cendre qu'il avait utilisé pour sécher l'homme, il ne restait plus que d'éparses traces grisâtres. Il lança un petit pas chassé vers la table, guettant les outils allongé là.
-Hum... une fine coupure au long du dos. Au vu des sillons et de la rouille qui marquait l'entaille.. Même si vous n'étiez pas mort de votre jambe, la suppure vous aurait emporté. Il se saisit d'un scalpel, ouvrant la marque dans le dos qui avait eu le temps de quelque peu se refermer. Retirant quelques fragment de métal rouillé qu'il plaça dans une petit bocal, il laissa un fin sourire s'étirer sur ses lèvres, révélant ses dents blanches et propre. Un sourire aussi doux et frais que la glace des grands sommet. Pur et pourtant froid comme son âme, ce glacial trait de son minois de croque-mort semblait embellir la scène.
Depuis une bonne heure le corps du mort subissait d'étranges traitements. Retrait des suture, des dents. Empaillage, retrait des fragments de flèches sous la peau. Enfin, il avait subit tant de traitement afin d'en rendre la combustion meilleure. Faisant glisser la table vers une petite descente.
La salle de pierre était d'un bon mètre le sous-soul de l'échoppe. Une pièce rectangulaire, où au centre trônait un titanesque four de briques rouge sang. Des piles de bois des deux côtés cachait les faibles moisissures, le salpêtre qui avait poussé sur les murs de pierre dure. Sur les étagères que portaient ces côtés en talismans, des jarres en terre cuite, en porcelaine ou voir même en verre se reposaient. L'épaisse porte du four était pourvue d'une petite fenêtre. Un cube de verre dans la plaque qui permettait de voir leur corps se faire emporter par les douces flammes de chêne, frêne et hêtre pour la base. Pin et mélèze pour le petit bois de chauffe.
Tandis qu'il posait doucement le cadavre préparé dans le four, un vieux souvenir l'anima. Son premier travail. Un village perdu dans la brousse. Les grandes portes de bois, l'odeur de mort, le silence. Pas même un merle ne chantait en cet après-midi d'Avril. Le pas lent, il passa le cercle intérieur du village. Un, deux, trois, cinq... Une vingtaine de corps étaient étendus sur le sol. Purulent, pourrissant, inanimés. Les chefs l'avait chargé de nettoyer. Il détestait cela mais ensuite, enfin... Il lança la torche. Le tas de morts, la peinture funeste s'embellit alors de l'horizon du couchant. L'orangé s'étranglait dans un dernier balai avec le rouge sombre.
Il détestait ce souvenir mais adorait la suite. Les flammèches de ces corps décharnés lui permettait de voir, il ne savait point comment, les quelques dernières heures du décédé.
Le bruit du corps frottant sur la bas de four. Il alluma d'un simple geste ample et mécanique, le feu. Alors qu'il soufflait doucement, son regard se perdit dans les passes perdues et éperdue des flammèches en un crépitement religieux, parfait.
Un océan de vide,
Un sol de terres pétrifiés,
Un monde anhydre loin de toute réalité.
A flotter dans l'obscurité aride.Il ouvrit lentement les yeux. Les premières secondes étaient toujours les plus dures. Le fleuve de lumière qui pénétrait ses yeux... Du moins, ceux de Fenael. Se suivirent alors, une à une, les millions de petits picots. Comme si il avait chu dans un bain d'aiguilles. Chaque membre du corps lui faisait sentir cette étrange expérience. Lentement il ressenti avec précision le contact glacé de l'eau. Les rayons d'un soleil levant éclairent le blafard de large mains de travailleur des champs.La peau calleuse, marquée de par sa peau de petites coupures, gravillons, boue et crasse en général.
Enfin, virent enfin les sons. Le bruit étrangement mimétique des pas dans l'eau glacée d'hiver, le ciel, couvert de par les nuage laissait gronder le début d'un orage dans le lointain. Un cliquetis quelque peu vers sa gauche donnait à croire à un million de princesses de fer qui s'entrechoquaient dans une claironnante musique.
Il la sentait, la large plaie dans son dos, encore purulente de mort et de poussière. Le champs de combat, tel qu'il pouvait le voir, était une plaine dont les morceaux de verdure morte donnait lieu à penser d'un champs. Ses mains passèrent au niveau de son ceinturon. Au niveau de sa taille dont il se saisit d'une petite gourde emplie d'alcool et d'une belle épée. Fenaël porta la bouteille à ses lèvres et soutira au contenant une gorgée de gnôle. Le liquide clair coula dans sa gorge. Jurghen détestait cela. L'affreux goût qu'avait les boissons quand son palais en appréciait la fausse saveur par celui d'un de ses morts. Le goût pourrit et inhumain, acre. Le mélange de sang, sucs et selles qui se mélangeaient dans sa gorge l'aurait fait vomir.
Ce corps, dont il possédait le contrôle, s'élanca alors lentement vers les combats.
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Cendres de Guerre
FantasiDeux provinces sont en guerres pour de petites raisons. La mort fait ripaille sur les champs de bataille et fait agoniser lentement ces Terres. Jurghen, embaumeur du Royaume suit au mieux les courant du fronts de par les corps qu'il doit préparer ou...