Le Livre De La Dernière Chance ~ Fukaboy

Chapitre 35# : En apprendre un peu plus

Je regarde Thomas allongé dans mon lit, cherchant une solution. J'ai eu beaucoup de mal à le faire parler de ses inquiétudes. Lorsque je l'ai rejoint, j'ai essayé de le prendre dans mes bras mes ses larmes sont sorties.  Heureusement il s'est confié une fois dans ma chambre. Après de longues minutes. Je ne sais pas quoi faire. Et je n'ai pas assez d'informations. Je détaille mon p'tit ange. Sa bouille adorable profondément endormie. Aux pommettes légèrement roses le rendant à croquer. Une telle innocence et pureté se dégage de lui. Elle me purifierait presque..

Je souris tristement et passe une main dans sa chevelure dense si douce et brillante. 

-Ma p'tite tête rousse..

Je le vois frissonner, mouvement qui m'extirpe de ma contemplation. Je me lève de la chaise qui me servait à le veiller et saisit doucement la couverture. Je le recouvre doucement en me rappelant de ses larmes lorsqu'il s'est blotti contre moi pour me raconter ce qui n'allait pas. JE me rappelle de la peur présente dans sa voix chevrotante. De cet appel silencieux. Qu'il n'a jamais révélé de vive voix, mais qu'il a toujours hurlé aux autres. 

On a tous nos démons. 

J'espère pouvoir exorciser les siens. 

Pour ramener un peu de chaleur en son cœur.. Et un soleil radieux pour éclairer sa route..

Je lâche la couverture et me redresse en soupirant. Voilà que je fais d'la poésie moi maintenant.. De pire en pire.. Je vais à mon bureau et range mon téléphone dans ma poche. J'enfile ma veste et sort discrètement de ma chambre. Ce que je fais faire est loin de me réjouir, très loin, mais j'ai pas le choix si je veux l'aider du mieux qu'il peut. Et c'est en me maudissant d'être si con que je marche vers la chambre de son meilleur ami. Je toque doucement, ne voulant pas réveiller tous les autres sensés dormir à cette heure. Je commence à m'impatienter du silence face à mes coups sur la porte. Et au moment où mon poing allait cogner à nouveau la porte plus fort cette dernière s'ouvre. Mais je ne m'attendais pas à ça.

-Quen-tin ?

Ses yeux rouges me dévisagent, il soupire et ouvre la porte pour me laisser entrer. Sa chambre est plongée dans le noir. Il referme la porte et allume la lumière. Ses yeux brillent.. Des larmes qu'il a encore dans les yeux. Il me sonde du regard en s'adossant à la porte, reprend cet air qu'il a normalement face à moi et me lance pressé :

-Qu'est-ce que tu fais là ?

-C'est pas la forme on dirait..

-Ça te regarde pas. Qu'est-ce que tu me veux ?

Je le fixe, me retenant difficilement de partir après un coup bien placé dans son nez. Je prends place sur le lit de Thomas, je suppose, et pose ma main sur sa couette en fixant son ami.

-Je veux en savoir plus sur cette femme. 

Il me regarde avec de grands yeux, ne comprenant pas vraiment.

-Sa mère.

-Il.. T'a parlé de ça ?.. 

Je sens une forme de tristesse en lui à ce moment, mais ignore. Il va mal : c'est pas mes affaires comme il dit. Et j'ai d'autres problèmes à régler. 

Alors nous parlons, pendant de longues minutes de Thomas. De son passé. De tous ce que sait Adrien sur lui. J'en apprends beaucoup, sur lui, et sur son ami. Je l'écoute attentivement. Enregistre chaque petit détail que j'essayerais de ne pas oublier. Je commence à cerner le personnage, et sait plus ou moins ce que je pourrais faire pour aider Thomas. Je me lève. 

-Si tu lui fais le moindre mal je te jure sur ma vie que je te le ferais payer.

Il se relève aussi et me fixe. Je réponds à son regard. 

-Et si Tu lui fais quoi que se soit de mal j'te jure que sera pas beau à voir. 

Je sers les poings en lui parlant cinglant. Meilleur ami ou pas, si Thomas souffre par sa faute ce sera la dernière fois qu'il respira correctement. Il s'approche menaçant. Et commence à rire. Je me fige sous la surprise, me calmant directement. Qu'est-ce qu'il lui prend encore ? 

Il redevient soudainement très sérieux et me fixe à nouveau.

-Prend soin de lui.

Et il repart simplement dans son lit en éteignant les lumières.. Il me ferait presque de la peine.. Je vais à la porte, l'ouvre et lui souffle un dernier mot avant de sortir.

-Evidemment.

Je ferme doucement la porte en soupirant. Une idée.. Je dois trouver une idée... Je dois faire en sorte de rester avec lui... Putain je sais. Je retourne dans ma chambre où dort toujours Thomas et m'assoit vite à mon bureau. Je sors nos deux agendas et vais à la page du mardi. Je note rapidement et salement qu'un un exposé est à faire, étale des traces d'encres un peu autour puis referme mon agenda et le range dans mon sac. Je prend ensuite un bic noir comme utilise Thomas et regarde un peu son écriture. Comment il peut écrire si bien ? Tu pouvais faire vingt fautes sur deux mots et écrire comme un porc.. Je passe dix minutes à essayer de recopier son écriture et a trouver des détails suffisamment important pour que cette histoire d'exposé paraisse vrai. Je regarde le résultat et sourit satisfait. Je range soigneusement ses affaires en me disant que cette fois il ne sera pas seul. Car ça je serais avec lui, soit il viendra chez moi. 

-Thomas.. Je t'ai promit que je te protégerais.. 

Je soupire en le regardant, je me demande encore si je fais bien de le laisser près de moi.. Il me fait du bien, j'espère lui en faire.. Mais si peur qu'après tous se retourne contre lui. Je passe le reste de la nuit à me questionner sur lui, sur nous, en gardant mon regard protecteur sur lui.

Peu importe si je ne dois pas, je t'ai promit de rester à tes côtés. Je tiens toujours mes promesses. Je te rendrais ton sourire. 

-Je t'en fais une promesse.