Chapitre 37# : Viens Avec Moi.

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Mon cœur se figea dans sa poitrine à ces mots. Des mots qui pour toutes personnes ordinaires seraient sources de bonheur, à la nostalgie déstabilisante mais si plaisante et douce à l'éveil des souvenirs d'enfant. Mais ces mots, les siens, pour lui. Ceux de Thomas. Ces mots transpirent d'horreur ! Ces souvenirs sont tachés d'un noir aussi sombre que le cœur dont tout le monde pense que je possède. Je ne sais plus quoi penser, plus comment réagir. Mon esprit s'est envolé à ces mots comme il le fait à la lecture de ce livre si précieux qui a signé notre rencontre et scellé notre destin. Je repose mes yeux perdus il y a encore peu dans mes pensées craintifs et plonge dans les yeux débordant d'inquiétude, mais étrangement pas vraiment pour cette nouvelle rappelée plus tôt.

"Quentin répond moi !"

"Quoi ?"

Je fronce les sourcils sans pouvoir comprendre le sens de ses paroles. Avant de remarquer que je n'étais plus allongé dans mon lits, son corps entouré de mes bras, mais que je me retrouvais à présent debout à faire les cents pas. Je m'arrête de marcher lorsque j'en prends conscience et baisse ma tête en touchant ma tempe de mes doigts tremblants.

"Tu étais.. Complètement ailleurs, tu vas bien ?"

Il se relève et s'approche de moi en essayant de capter mon regard. Je ne sais toujours si je dois le définir d'être pur foutrement adorable ou de sombre crétin.

"Comment tu peux me demander ça ? C'est à moi de poser la question Thomas ! Merde quoi !"

Je reprends mes cents pas avec un début d'embrasement dans mon ventre entretenu par ma haine, mon stress, ma panique. Je sens brusquement une main saisir la mienne et me tirer. Pour que la seconde d'après, un corps chaud mais fin me sert tendrement. Une main chevrotante se glisse dans mes mèches noires de cheveux et exerce une pression suffisante pour me faire rencontrer son cou, un cou à une odeur légère enivrante. Je reste immobile. Tendu. Lorsque mon corps commence à être bercé.

"Ne t'inquiète pas pour moi.. Je tiendrais juste pour le plaisir de revoir ton sourire."

Un timide rire, petit, adorable mais qui me désarme totalement. Comment peut-il ?...

"Comment peut-on avoir un cœur si bon ?" Mes bras n'attendent pas la fin de ma phrase et je l'enlace fortement. J'arrive à garder une forme de tendresse pourtant disparue encore il y a peu. Je le berce à mon tour en le rassurant de mon corps, de mes mouvements, de ma détermination. "Je te laisse pas tomber."

Je le sens hocher la tête. Je me sépare doucement pour pouvoir regarder son visage, un visage doux qui aura toujours ce pouvoir de me réconforter tant son regard est chaleureux et son sourire est douceur. Je fixe ses lèvres timidement dessinées. Quelques choses me murmure en moi que c'est le bon moment. Mais le bon moment pour quoi ? Je continu de fixer ses lèvres en m'y approchant sans vouloir, attiré. Je vois son regard se changer et fixer mes yeux alors que je reste figé sur ses lèvres un peu rosées, un peu abîmées, et toujours aussi belles et attirantes. C'est quelque chose d'étrange, de trouver quelque chose de beau. Et de magnifique comme lui. J'arrive à quelques centimètres de ses lèvres, un peu moins, ou un peu plus je me fige de la distance restante. Je ne sens plus que nos deux corps enlacés.

Brusquement retenti la sonnerie. Comme un électro-choque je deviens chaud et une gêne s'empare de tout mon être. Je recule en vitesse et me précipite à mon sac. Je tiens à rester dos à lui. L'impression d'être un monstre, qui allait dévorer la seule chose belle de ce monde. Je baisse la tête en pestant, ma respiration accélérée. Attrape à la va vite la livre et va à la porte. Sans un mot. Sans un son. Sans un regard envers lui.

"Aller dépêche ou c'est un retard."

Je sors de la chambre en le laissant là. Je me pose contre le mur du couloir pour être caché de lui. Attrape ma tête en mes mains et expire. Ma jambe tremble contre le sol. Chaque son est amplifié dans ma tête. Cette cacophonie me scie le crâne. Le tapotement de mon pied au sol, la respiration forte rapide contre mon visage prisonnier de mes mains mes pas qui reprennent une marche brusque sur le parquet qui grince de cette foutue chambre et ces idées qui afflux sans sens dans ma tête, un exposé, une feuille, un livre, un crayon, son regard sur moi ma voix autoritaire les battements désordonnés de mon cœur résonnant eux aussi dans ma cervelle qui va explosée !!

"Tu viens avec moi ce week-end !"

Le Livre De La Dernière Chance ~ FukaboyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant