Le silence se brise avec son éclatant sanglot. J'avais senti sa tristesse, j'avais pressenti qu'il pleurerait. Mais ça n'empêche pas à mes larmes de couler en l'entendant pleurer. J'enroule mes bras autour de son ventre en prenant délicatement ses mains dans les miennes. Puis plonge mon cou dans son cou en me collant à lui. J'aimerai réchauffer son cœur, apaiser ses larmes, lui apporter enfin quelque choses, moi, moi qui n'est capable de rien. Il sursaute au début de mon étreinte puis sert mes mains. Je souris légèrement et recule lentement, lui blotti contre moi. Je recule jusqu'à buter contre le lit sur lequel je m'assois ensuite. Ses jambes se retrouvent assise sur moi. Et je nous allonge. L'un contre l'autre. Si proche que les battements de nos cœurs s'accordent ensembles pour s'harmoniser. Je cale bien son dos contre moi. J'unis nos jambes pour qu'elles ne se sentent pas délassées. Je remonte mon bras coincé sous lui jusqu'à son cou puis sous sa tête. Je commence alors à perdre ma main dans sa touffe rousse soyeuse. Pendant que mon autre bras l'enlace bien au niveau de son ventre, en prenant soin de garder sa main précieusement au chaud de la mienne. J'embrasse sa nuque pour le réconforter en montant mes doigts près de ses oreilles uniques et magnifiques que je caresse simplement, et avec une tendresse que je me force à garder. Je me concentre sur chacun de mes petits gestes. Sur la façon dont je le caresse ou l'embrasse. Je sais que ça n'est pas normal, que je ne devrais pas, mais avant c'était la seule façon pour ma mère de me réconforter. J'espère pouvoir l'apaiser moi aussi. Peu importe si c'est bien ou mal. Je veux juste qu'il se calme. Qu'il soit heureux. Et pour son bonheur je condamnerais la plus charitable des âmes en enfer. Ses pleurs se calment, mais il reste tendu et prêt à pleurer à nouveau à n'importe quel moment. Donc je continue. Longuement. Et commence à lui murmurer de doux mots, lui affirmant sa beauté, sa valeur, sa gentillesse, lui assurant que je serais toujours là. Et que je veillerais sur son sommeil, le lapin blanc toujours en retard venant l'emmener au pays des merveilles.
"Dort bien, mon p'tit Thomas.. Rien ne t'arrivera plus, j't'en fais une promesse."
Son corps ne bouge plus, sa respiration et lente et régulière, et le silence règne. Je souris heureux d'avoir pu une fois lui apporter la paix suffisante à le faire rêver. Je lève la tête vers ma fenêtre, et observe. Le vent qui vient danser avec les vertes feuilles du grand arbre devant ma chambre. Le noir des oiseaux s'envolant et tournoyant dans la brise fraîche de la saison. Leurs ailes déployées pour trouver un nouveau nid chaud et protégé. Puis je regarde le soleil, enfin les fins rayon qui réchauffe par moment la pièce récemment froide de ma chambre, et qui me bercent.
Lorsque j'ouvre les yeux, le soleil s'éloigne dans le ciel, et mon Thomas est toujours dans mes bras. Dormant encore. Quand as-tu dormi réellement pour la dernière fois Thomas ? Je vais devoir faire gaffe à ça. Je guette l'aiguille de l'horloge. Une heure avant que l'internat n'ouvre. En théorie. J'aimerai rester auprès de Thomas plus longtemps. Mais je n'ai pu rester tout à l'heure que parce que j'était plus faible et qu'il avait besoin de moi. Là j'suis bien trop en forme et impatient. J'ai besoin de bouger ou je vais craquer. Je me détache le plus doucement possible de ses bras, veillant à ne pas le réveiller, tâchant de lui laisser toujours de ma chaleur. Je me lève doucement. Je tire une grimace ayant encore mal. Je devrais rester me reposer mais pas moyens ! Je vais rapidement ramasser un pull propre mit même pas une après-midi, je le secoue bien, puis vais le poser sur le corps de mon ami, l'entourant du sweat, puis le recouvre ensuite du draps. Je l'entends souffler de bien être et se blottir contre le pull. Cette image m'arrache un sourire. Et je me dévête entièrement. Je prends ma serviette et l'attache autour de mes hanches. C'est ensuite au tour de mes gels d'être prit dans mes mains. Et direction les douches. Je sors sans un bruis de la chambre, referme lentement la porte et serrant mes gels contre mon torse. Étrangement la lumière du couloir est déjà allumée, qui peut bien être monté avant ? Au pire qu'est-ce que j'en ai à foutre ? Tant que la personne ne s'approche pas de lui.
Je souffle et traîne des pieds le longs de ce grand couloir. Les douches à l'opposé de ma chambre. Je commence à entendre des bruits dans mon avancée. Plus je me rapproche et plus les paroles incompréhensible se transforment en voix bien distinctes, et d'un anglais parfais. Un jeu vidéo. La porte de la chambre d'où provient le son est entrouverte. Je regarde l'étiquette, tient. Notre très cher délégué sèche ? Un sourire en coin amusé se dessine sur mes lèvres. Je m'adosse à l'encadrement de la porte et regarde la silhouette de dos concentré sur son jeu.
"C'est pas très sérieux tous ça monsieur le roi des tardos."
Je pouffe sous son soubresaut et sa tête se tourne vers moi. En une seconde il passe de mec prit la main dans le sac apeuré d'être exclu à un p'tit rebelle amusé et joueur.
"Je prends juste une pause."
"Humhum.." Je croise mes bras contre mon torse. Je ne l'aime pas. Mais lorsqu'on est seul, on se supporte, on peut même plaisanter visiblement. Enfaîte quand il veut il est sympas. Mais je suis un têtu.
"Tu vas te laver ?"
"Non gros je me suis mit à poil pour aller courir au gymnase et j'ai prit mes gels pour servir d'altères. Nan mais le génie ici." Je roule des yeux et il rit.
"Tu me fais de la place ?"
Je fronce les sourcils et le regarde. J'ai bien comprit ? Il se déshabille lentement et prend aussi sa serviette. Il est pas mal. Mais depuis Thomas mes pensées ne sont plus tournées vers ça. Et il ne m'intéresse pas. J'hausse néanmoins les épaules et reprends ma route vers les douches suivit du délégué en chef. J'entre dans la salle de bain et vais au bout de l'allée, la dernière douche étant toujours la première à être chauffée. J'entre dans la cabine, mais quand je me tourne pour fermer la porte, un intrus s'est glissé derrière moi et la referme pour moi.
"Vraiment là ?"
"D'un point de vue de délégué et d'ami je peux pas te laisser te laver seul avec tes blessures" Ouais c'est ça. "Et d'un autre point de vue c'est jamais désagréable parfois de pouvoir se rincer l'œil."
"Tardos.."
Et c'est avec lui, presque collé à lui que je prie ma douche. Il ne sait rien passé, à part quelques caresses. Et finalement c'était pas plus mal qu'il soit là où j'aurais pas pu me laver derrière, il m'a bien aidé. Nous sortons après de longues minutes, bien enroulés de nos serviettes.
"Fait gaffe, c'est pas très grave mais faudrait pas que ça empire."
"T'inquiètes."
"Tu manges avec nous ce soir ?" Ses yeux me fixent, me scrutent. Avant, j'aurais refusé net, et sans douceur. Mais maintenant..
"Juste pour m'assurer que Thomas mange."
"Bien sûr." Il me sourit amusé et me caresse une dernière fois le torse avant de partir en m'adressant un dernier signe de main. Je soupire, légèrement amusé et retourne dans ma chambre. Avec cette étrange boule dans le ventre, comme si c'était interdis ce que nous avions fait, que je n'aurais pas dû..
J'entre doucement, et écarquille les yeux en voyant Thomas se réveiller et se lever doucement. Je pénètre la chambre et referme la porte. Je me tourne vers Thomas, qui ne m'a pas encore remarqué. Puis je m'adosse amusé à la porte, juste caché d'une serviette.
Et le détaille.
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Le Livre De La Dernière Chance ~ Fukaboy
Fiksi PenggemarThomas est un bon élève et les profs l'aiment bien, c'est pour cela que le professeur de littérature lui laisse Quentin, cancre sur le point de se faire renvoyer , pour qu'il l'aide à s'en sortir. À voir si il sera coopérant.