Entre douceur et amertume. Je me perds.

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J'essuyai mon visage où coulait une fine pellicule de sueur des plus désagréables. Je me redressai, grimaçante alors que mon dos était plus que douloureux. Remarquant mon geste et mon arrêt, une bouteille d'eau, fraîche, se tendit dans ma direction et je l'attrapai vivement pour en vider la moitié d'une traite. La chaleur était presque étouffante. Mais c'était surtout dû au manque d'aération du lieu. J'avais cru que, ainsi protégé par la terre, l'air ambiant resterait frais, mais avec notre agitation, la température montait en flèche.

- Merci, soufflai-je à Damien, accroupis au sol, aussi éreinté que je l'étais moi-même.

- Tu peux, geint-il. Dire que je fais tout ça pour marquer des points.... C'est dingue.

- Si cela peut te réconforter, tu en marques réellement.

Il m'adressa un regard en coin et pailla de contentement en me faisant sourire. Ce type était étrange. D'abord froid et hautain, il me semblait de plus en plus sympathique. Bien que j'ai parfaitement conscience qu'il ne se montrait que sous son meilleur jour. En réalité, Damien était réellement arrogant. Malgré toutes ses tentatives pour le camoufler, les vieilles habitudes revenaient aux galops. Il n'aimait pas le refus et empêchait, farouchement, que le mot « non » ne franchisse mes lèvres. Il était habitué à obtenir ce qu'il désirait et n'hésitait pas à mentir pour que cela ne cesse pas. Sans parler du fait qu'il débordait d'une assurance insolente. De plus, s'il se montrait d'une grande gentillesse avec ma personne, il se comportait excessivement froidement avec ceux qui l'entouraient. Prenant à peine le temps de saluer ceux qui allaient passer la journée avec nous à déblayer, pour simple exemple de son manque de courtoisie.

Il cherchait à me séduire et faisait le nécessaire pour. Dans un sens, je pouvais en être flatté, d'autant plus que je me laissais prendre par sa sympathie. Mais dans un autre, je trouvais cela agaçant. Je n'avais aucune envie de m'intéresser à quelqu'un qui tentait de me cacher sa véritable nature et ne se comportait, avec moi, que d'une manière faussée par un désir. L'humain était, définitivement, bien trop fourbe et hypocrite. Moi la première. Après tout, je me plaignais, mais j'étais bien heureuse de l'intérêt de ce garçon pour ma personne puisqu'elle me permettait de me tenir dans ce temple, aujourd'hui.

- Tu sais que tu es vraiment belle, Léna ?

- Tu me sors vraiment ça maintenant ? Désapprouvai-je, moqueuse. Tu fantasmes sur la transpiration ?

- Tu as pas tort, admit-il en riant outrageusement fort, nous faisant incendier du regard par ceux travaillant encore autour de nous. Mais, c'est la première fois que je te vois aussi bien. Tu te cachais derrière tes foulards, jusqu'à présent.

Je haussai les épaules. Le foulard permettait autant de me protéger du sable, que mes cheveux – qui passaient encore moins inaperçu dans ce pays –, que de respecter la religion dominante en Égypte. Néanmoins, il s'était avéré gênant dans le travail que Peter nous avait confié pour notre première journée dans son équipe. Il me tenait chaud et ne cessait de tomber quand je me penchais en avant, j'avais donc finis par l'ôter, constatant qu'aucune des femmes présentes n'en portaient. J'estimai donc que cela ne serait pas malvenu et même si les regards curieux m'avaient d'abord gênés, tous étaient retournés à leurs tâches bien rapidement.

Ainsi, Damien pouvait, effectivement, mieux accéder à mon visage. J'avais soigneusement attaché mes cheveux en une natte serrée pour qu'ils ne me dérangent pas de la journée et dévoilais la ligne de mon profil. J'avais un visage plutôt féminin. Un port de tête haut, des oreilles ni trop décollée ni trop petite, une peau sans trop d'imperfection, de grand yeux et ainsi de suite. Quelques grains de beautés dans la nuque et sur la joue, et ma description s'arrêtait là. Niveau vestimentaire, rien de plus transcendant. Jean noir, haut à manche courtes gris, une paire de basket de sport noire, une ceinture noire et mon habituel collier autour du cou. Efficace et ne craignant pas d'être abîmé. Mais un look très sobre comparé au jean délavé troués de Damien ainsi que sa chemise blanche désormais marron. Sans parler de ses Vans bonnes pour la poubelle. Il n'en semblait pourtant pas gêné, se fichant pas mal de bousiller un jean qui devait valoir le prix de mon loyer.

The last sunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant