The last sun

Vol de nuit. Ou comment se prendre pour Saint-Exupéry.

Petit mot du jour : chapitre spécial puisque publié depuis le Japon ! /o/ Même là-bas, je ne vous oublie pas, merveileux n'est-ce pas ? *o* xD 

PS - pour celles/ceux que cela intéresses, je publie des photos sur Instagram de mon séjour. Pseudonyme identique : RosalineOscar ! ^w^ 

- Je te pari que j'en mange plus que toi ! Gronda Teura, faisant claquer ses paumes contre la table de bois.

- Tu parles. Tu veux encore te faire humilier ? As-tu oublié ce qu'il s'est passé hier soir ? Sourit Kôshi, très calmement.

- Ce n'était qu'un coup de chance ! Cette fois, je suis certain de l'emporter, grogna son comparse en retour.

- Vous n'allez pas remettre ça, soupira Kaïs.

- J'en suis aussi ! Brailla soudainement Maja, surplombant la voix de Kaïs. Sur les sucreries, je suis imbattable !

- Ne vous rendez pas malade avec vos enfantillages, enchaîna une jeune femme d'origine asiatique, probablement chinoise.

Teura, Kôshi et Maja restèrent indifférents au conseil de Lei, préférant se réjouir à l'idée de gagner ce fameux pari. Dont le gain restait inconnu et dont ils se fichaient, sans aucun doute possible. Je les regardais faire, entre perplexité et amusement. Ces trois là étaient intenables. Depuis le début du repas, ils ne cessaient de s'agiter, animant, à eux seuls, toute la tablée.

D'ailleurs, tous n'étaient pas ravis de cette animation imposée. De nombreux regards agacés leur étaient lancés mais aucun ne semblaient le remarquer. Ou peut-être le remarquaient-ils mais, dans ce cas, ils ne s'en souciaient pas le moins du monde. Ils vivaient. Comme ils avaient envie de vivre. La timide Maja resplendissant de confiance entourée de ces deux garnements qui se plaçaient en rempart. Je l'avais rapidement remarqué mais, les deux garçons, veillaient à parler plus fort qu'elle. A rire plus fort. A s'agiter plus encore. Comme pour la dédouaner. Comme pour que les foudres ne retombent que sur eux.

- Je suis désolé, souffla Kaïs, assis à ma droite. Tu devais avoir envie de te reposer après cette journée... mouvementée. Mais avec eux, il est difficile de maintenir le calme.

- Au contraire, l'animation me fait du bien. Et les voir faire... est revigorant, souris-je avec plus de sérénité qu'auparavant.

Kaïs me fixa quelques secondes avant de poser sa main sur mon épaule, probablement dans le but d'affirmer sa compassion à mon égard. Je le remerciai du bout des lèvres et il retourna à son assiette, richement garnit de nombreux mets que je n'identifiai pas.

Lorsque j'étais arrivée dans cette immense salle, devenue bien plus étroite une fois garnis de toutes ces personnes, je n'avais pas pensée, une seconde, passer un agréable moment. J'avais été certaine de passer les heures les plus longues de mon existence. Surtout lorsque tous les regards s'étaient, brusquement, posés sur moi. Une courte seconde, j'avais contemplé la porte que nous venions de franchir, jaugeant le temps que me prendrait une fuite précipitée et gênante. Mais, interrompant mes pensées, Maja m'avait tirée en avant, me mêlant à cette foule de jeune. Et le malaise s'était dissipé de lui-même. Naturellement. Inconsciemment.

Teura avait été le premier à nous accoster, soulignant, moqueusement, que son T-shirt m'aillait bien mieux qu'à lui. Il n'avait eu aucune hésitation, n'ayant aucun scrupule à tirer sur le bas de mon vêtement pour en témoigner la largeur. Sa familiarité m'avait d'abord quelque peu déstabilisée, Kaïs volant dès lors à mon secours en venant faire reculer le garçon envahissant. Mais, très rapidement, la bonne humeur de Teura avait eu raison de mes inquiétudes. Il était si enjoué, si heureux, si plein de vie, qu'il était difficile de ne pas se laisser entraîner. Il m'avait ainsi présenté à tous ceux s'étant approché, veillant à ne jamais trop me mettre en avant et en attirant, ainsi, l'attention sur lui. Je n'avais pas su déterminer s'il cela était volontaire ou non, mais il m'avait semblé évident que Teura faisait de son mieux pour me mettre à l'aise.