Chapitre 21

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Le lendemain matin je me réveille doucement. J'ai déjà envie de me recoucher, j'ai absolument pas envie d'affronter cette journée, elle m'est déjà insupportable. Je pars donc dans la salle de bain, et une fois préparé je vais voir Leucky.
Quand j'ouvre la porte, je la vois jouer à la poupée avec ma mère. Elles sont trop mignonnes toutes les deux.
En me voyant elle saute dans mes bras.
_Ça va ma chérie ? Bien dormi ?
_Oui Maman. Mais je veux voir papa maintenant ! J'ai hâte !
Ah oui c'est vrai, elle attend ça depuis bien longtemps.
_Je vais te le chercher.
Je me tourne vers ma mère.
_Maman tu la surveille deux secondes ?
_Oui.
Désormais je me tourne vers Ordor et Etrix.
_Vous allez vous reposer, vous avez l'air crever.
_Merci votre altesse.

Je pars en direction de la chambre à Barthélemy, en ouvrant sa porte, je le vois. Il est assit sur son lit et ne fait rien de particulier. Je ne le vois que de dos.
_Barthélemy ?
Il tourne la tête vers moi, des larmes coulent sur ses joues.
_Ça va pas ? Qu'es-ce qu'il y a ?
Je m'approche de lui, et m'assois à côté de lui. Il ne me repousse pas alors je pose une main sur son épaule.
_Qu'es-ce qu'il y a Barth ? Pourquoi tu pleures ?
Il détourne la tête et me regarde, ses pupilles sont plongé dans les miennes. Le vert de ses yeux m'hypnotise à chaque fois.
_Camélia, j'ai beaucoup réfléchis cette nuit. Hier je t'ai dis que je te pardonnais, mais je t'en voulais toujours. Et ma haine envers toi ne voulait pas disparaître.
_Et maintenant ?
_Maintenant, je ne t'en veux plus. Je comprend. Tu es la reine de Vénus. Une fille forte, tu dois tout faire pour ton peuple. Si mon père en avait eu l'occasion ou la force il t'aurait aussi tué. Une reine ne doit pas se laisser dépasser par ses émotions et ses sentiments.
_Qu'es-ce que tu essais de me dire.
_Qu'entre nous c'est impossible.
Non. Pourquoi il me dit ça ? Il m'a lui même dit hier que son amour pour moi était trop fort. Et puis il m'a pardonné, et surtout on s'aime.
_Mais... Barthélemy. Tu m'aimes ?
_Camélia, je t'aime comme je n'ai jamais aimé personne. Si j'avais eu à choisir entre toi et mon père c'est sûrement toi Je j'aurais choisis. Mais maintenant, grâce ou à cause de toi, je suis le roi.
_Et alors ? Qu'es-ce que ça change ?
_Tout. Ça change absolument tout. Mon peuple ne veut pas d'un faible.
_Mais tu n'en n'est pas pas un !
_Si. Avec toi j'en suis un. L'amour est une faiblesse. La pitié est une faiblesse. La haine est une faiblesse. L'amitié est une faiblesse...
_Et donc ?! Tu ne veux pas être avec moi simplement parce que...
_Parce que tu me rends faible, mais ce n'est pas de ta faute c'est...
_"Ce n'est pas de ta faute c'est de la mienne" Oui bah tu sais ça c'est bien cliché vous dites tous ça.
_Ne réagis pas comme ça s'il te plaît. Je ne suis pas en train de te quitter, on était pas ensemble.
_On a un enfant ensemble. Et puis la dernière dois qu'on s'est vu, quand on s'est embrassé tu m'a dis "on se retrouvera". C'est toi qui me l'a dis ! On doit être ensemble.
_Camélia.
_Quoi Camélia quoi ?
Je ne sais pas ce que je ressens, je suis confuse. Je crois qu'en me disant ça il risque de me perdre à jamais.
_Dans une autre vie peut être qu'on aurait pu être heureux.
_Cette vie ne te conviens pas ?
_Non, absolument pas.
_Et bien très bien alors pars ! Va rejoindre ton peuple chéri !
_Tu ne peux pas m'en vouloir de choisir mon peuple. Toi tu me tuerais pour ton peuple.
_C'est ça que tu penses de moi ?
_Écoute Camélia, plus je te vois plus je t'aime.
_Moi plus je t'écoute plus je te hais !
_Laisse moi finir, donc plus je te vois je t'aime et je ne peux pas me le permettre. Mes sentiments sont trop fort. Ils me soumissent à toi. Je dois me reprendre en mains, retourner voir mon peuple.
_Et ensuite quoi ? Tu me fera la guerre ? Comme ton père ?
_Je ne veux pas être comme mon père mais mon peuple est tout pour moi alors si pour le sauver je dois écraser le tient alors...
_Alors tu le feras. J'ai compris ne te fatigues pas.
_Camélia, on a besoin de nouvelles terres pour survivre.
_Alors la paix n'est pas imaginable pour toi ? Tu veux absolument gagner ?
_Non je veux le meilleur pour mon peuple.
_Et moi pareil.
_Alors...
_Tout va bien oui.
En réalité tout ne va pas bien, mais il a raison l'amour est une faiblesse, je dois moi aussi l'oublier. Et puis je le dois pour mon peuple. Et si Barth veut la guerre il l'aura.
_Je vais te laisser voir Leucky une fois. Suis moi.
Une fois arrivé dans la chambre de Leucky, ma mère nous laisse seul. Une fois sortie, Barth fonce vers Leucky pour la prendre dans ses bras.
_Papa !
_Oh ma chérie tu m'a manqué !
_Tu m'a jamais vu, je ne peux pas te manquer.
_Et bien même sans te voir tu m'a manqué. Que tu es grande ma fille !
Oh que sa m'énerve, je ne sais pas vraiment pourquoi mais sa m'énerve bien fortement. Pourquoi il lui dit qu'elle est grande ? Je lui ai déjà expliqué qu'elle ne grandirait plus...
_Je vous laisse, je reviens dans cinq minutes. Leucky profites bien parce qu'il part juste après.
_Ah bon papa tu pars ?
_Oui ma chérie.
Je réveil Ordor pour les surveiller puis je pars retrouvé Catris et Flor, qui lui doit m'attendre depuis longtemps ce matin.
Je m'avance vers eux, Catris a l'air morte sur ce poteau.
_Elle dort juste ne t'inquiètes pas.
_C'est loin de m'inquiéter. Ça va Flor tu as pu dormir un peu ?
_Pour ne pas te mentir j'ai du dormir deux heures, je te jure que je suis désolé mais je n'ai pas fais exprès.
_Ne t'excuses pas Flor. De toute façon elle était attaché, tu étais juste une deuxième sécurité.
_Ça va Camélia ?
_Pourquoi tu me dis ça ? Je suis trop gentille pour être normale ?
_Non mais... tu n'a pas l'air bien. Ça se voit sur ton visage.
Flor m'énerve, pourquoi il arrive toujours à détecter si je vais bien ou non ? Il lit en moi comme dans un livre ouvert.
_Barth m'a dit qu'en gros il ne se passera jamais rien entre nous parce que l'amour est une faiblesse. Alors je suis pas trop bien tu vois ?
_C'est une excuse. Si il t'aimait vraiment, il ne t'abandonnerai pour aucune raison.
_Oui, tu as sûrement raison, comme toujours.
Les personnes en qui je peux vraiment compter se comptent sur les doigts d'une main.
Flor, ma mère, Servos et Leucky. Pas loin derrière Ordor et Etrix mais ce n'est pas pareil. Et puis mon peuple évidemment.
_Flor, tu comptes vraiment pour moi tu sais ?
_Pas autant que pour moi, Camélia.
La fenêtre derrière est ouverte et un coup de vent fait voler les mèches de cheveux vertes de Flor. Il est tout ébouriffé.
_Oh vous êtes trop mignon... on passe à moi maintenant ?
Je n'avais même pas remarquer qu'elle s'était réveillé.
_Si tu y tient tant. Alors tu as réfléchis ?
_Ah quoi ?
_Te fiches pas de moi. Alors tu as choisis quoi ? T'excuser ? Ne rien dire et mourrir ?
Malgré qu'elle soit attaché elle arrive à propulser sa tête en avant, elle est à quelques centimètres de la mienne. Je ne recule pas, même si j'avoue qu'elle me ferait presque peur. Mais je ne dois pas. Je dois avoir peur de personne.
_Jamais ! Tu entends ?! Jamais tu ne verras une excuse sortir de ma bouche, je préfère mourir mille fois.
Elle propulse sa tête encore plus fort, elle arrive à la claquer contre la mienne, je tombe en arrière mais Flor me rattrape.
J'essuie d'un geste certain le sang qui commence à couler sur mon front.
Comment peut on préféré mourrir que de s'excuser ? C'est pas normal, elle est sûrement loin d'être normal. Et je sais ce qu'il me reste à faire. Je dois la tuer. Je ne sais pas si je pourrais, elle a le meme sang que moi. C'est tellement difficile, j'aurais vraiment  préféré qu'elle s'excuse, ça aurait était tellement plus simple.
Mais je le sais, aujourd'hui je vais devoir tuer ma propre sœur.

Les Bébés TueursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant