Chapitre 17

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Anthony :


Cela fait maintenant quelques semaines que Melissa et moi sommes réconciliés.

Depuis, le vent froid et hivernal qui berce nos journées ne cessent de rappeler la fin du mois de janvier et donc l'arrivée imminente des épreuves du bac blanc, ce qui a le don de profondément stresser Melissa. En effet, Mel s'est clairement mise au travaille depuis notre marché. Ses innombrables heures de colles ont été remplacé par d'interminables heures de travail à la médiathèque de la ville ce qui a permis à sa moyenne de gentiment remonter sous les regards curieux et douteux et de nos professeurs.

Le mois de février arrive donc à grands pas, autrement dit mon anniversaire approche. J'avoue ne pas être spécialement enjoué face à cette idée, ce sera peut-être une nouvelle occasion pour faire une soirée avec tous mes potes mais aussi une nouvelle occasion pour me rappeler que je n'ai plus de mère et plus aucune famille avec qui fêter mes dix-huit ans. Heureusement que Melissa est là pour m'y faire penser le moins possible.

J'ai maintenant pris pour habitude de raccompagner Melissa les soirs où elle travaille et ce vendredi soir ne fait pas exception. J'attends Mel devant l'établissement où elle travaille, cette dernière en sort, le sourire aux lèvres et se dirige vers moi.

"- Bien passé ta soirée ?

- Super, j'ai marché un petit moment, et toi ?

- Y'avait pas mal de monde, c'était cool." Me répond Melissa en souriant.

Nous déambulons en silence dans les rues sombres de la ville, le visage de Mel seulement éclairé par le tabac flambant de la clope qu'elle vient d'allumer. Le vent froid nous glace jusqu'au cou laissant apparaître un souffle blanc qui sort de nos bouches lorsque nous expirons.

"- Mel ?

- Quelle question tu vas encore me poser Antho ?" Me demande-t-elle de son sourire en coin.

Je lui donne un léger coup d'épaule tout en riant légèrement.

"- Je voulais juste savoir pourquoi tu travailles ? Y'a une raison particulière ?

- Je t'ai dit que j'attendais mes dix-huit ans pour partir, c'est à dire en mai, et je sais que mon oncle a pas les moyens de m'acheter un appartement ou même de financer mes études. Puis dans tous les cas j'ai pas envie qu'il me paie quoique ce soit, donc je fais des économies. Je sais qu'à mes dix-huit ans je toucherai le compte en banque de mon père du coup j'espère pouvoir me débrouiller toute seule en additionnant ma paye et l'argent de mon père." M'explique-t-elle.

"- Tu veux pas attendre d'avoir passé le bac avant de déménager ?

- J'verrai...

- Pourquoi cette si rapide envie de te casser de chez toi ? Ça se passe si mal que ça avec ton oncle ?

- Non, c'est pas ça... C'est juste que..." Elle soupire ne sachant pas comment formuler sa phrase je décide alors de reprendre la parole.

"- J'le connais absolument pas, mais la dernière fois quand il était au lycée, il avait l'air plutôt cool." Je lui explique.

Elle me lance un regard en coin ne s'attendant visiblement pas à ce que je lui dise ça.

"- Il est pas méchant, mais... Je sais pas... Depuis que mon père est mort c'est plus pareil, ça a brisé quelque chose. Un peu comme tout les deuils dans une famille non ?

Je hausse les épaules, c'est vrai que la mort de ma mère m'a fait réaliser pas mal de chose au sein de ma famille, mais je ne saurais dire si ça se passe comme ça chez tout le monde.

Seule.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant