Chapitre 37

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Nous roulions depuis environ quatre heures maintenant et plus nous nous éloignions de Glasby, plus je me sentais mal. Le trajet s'effectua dans un silence presque religieux, mon petit frère lui-même n'osait pas ouvrir la bouche, c'est dire l'ambiance qui régnait dans l'habitacle. Je fixais le paysage défilant à toute vitesse essayant de me concentrer sur autre chose que sur ma louve qui hurlait intérieurement. La pauvre ne comprenait pas ce qui était en train de se passer, elle n'aspirait qu'à une chose : rejoindre speed.

- Il te menaçait ?

La voix de ma mère résonna dans la voiture me faisant tourner la tête. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ?

- Qui me menaçait ?

- Le garçon, callypsow ?

Ma mère, ou comment appuyer sur un point ultra sensible...

- Non. Répondis-je sèchement.

- Alors tu restais avec lui en sachant qu'il était dangereux ?! Tu es irresponsable cassiopée !

- Il n'est pas dangereux ! Et puis d'abord tout est de ta faute. C'est toi qui nous a forcé à venir vivre dans une ville peuplée de loups garous ! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même !

Elle n'allait tout de même pas rejeter la faute sur moi. Je ne voulais pas déménager, je ne voulais pas quitter Carleroy. Je sentais la colère monter en moi. Mes parents m'avaient contrainte à tout abandonner, à deux reprises, et la deuxième me serait probablement fatale au vu de mon état actuel. Un loup ne devrait pas à avoir à vivre sans sa meute.

- Qu'est-ce que tu veux dire par la ville est peuplée de loups garous ? Demanda ma mère inquiète.

- Les habitants de Glasby sont tous des loups. Répondis-je sèchement lassée qu'elle continue sur ce sujet.

- Je m'en doutais ! S'exclama mon père, qui jusqu'à là, était resté muet. Il faut... il faut...

- Prévenir la police ? Demandais-je sarcastique, dommage que tu sois contraint à ne rien dire.

Mon père me lança un regard noir dans le rétroviseur avant de reporter son attention sur la route. Je ne voulais pas en entendre davantage. Je sortis mes écouteurs et mis de la musique. Finalement la fatigue eu raison de moi et je m'endormis la tête collée contre la vitre de la voiture.

Quand je rouvris les yeux le soleil commençait à décliner. La voiture était à l'arrêt et il n'y avait plus personne à l'intérieur. Je jetais un coup d'œil à l'extérieur pour observer les alentours. Je reconnus immédiatement la maison blanche qui se dressait devant moi. Nous étions arrivés chez mes grands-parents, à Carleroy, et personne ne m'avait réveillé. Je sortis de la voiture encore engourdie par le sommeil et me dirigeais vers le seuil de la bâtisse. Je toquais doucement à la porte. À peine trente secondes plus tard, ma grand-mère vint m'ouvrir la porte. Elle n'avait pas changé depuis la dernière fois que je l'avais vu. Toujours les mêmes cheveux blancs coupés courts, le même style de robe fleurie et les mêmes yeux bleus froids. Tellement froids. Elle me fit signe d'entrer et je pus apercevoir mon grand-père assit dans le fauteuil. Il ressemblait comme deux gouttes d'eau à mon père mais en plus vieux. Je lui dis bonjour avant de suivre ma grand-mère dans la salle à manger.

- Tiens, mange tu dois avoir faim, me dit-elle en me tendant une assiette de pâtes froides.

- Merci.

Je plantais sans grande conviction ma fourchette dans mon assiette sous le regard désapprobateur de ma grand-mère. Cette dernière n'aimait pas ma mère et de ce fait elle n'aimait pas non plus ses petits-enfants. Quelle super famille j'avais là. Ou plutôt quelle vie...

Instinct de domination ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant