Chapitre 1

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Harry.

Je suis assis sur le lit d'hôpital. La fiancée de Niall ne veut pas me lâcher, elle ne veut pas me croire. Comme je l'ai déjà dit, elle agit comme une vraie maman poule. Mais là c'est vingt fois pire depuis que je suis revenu.


- Mais Émilie, je te dis que c'est bon ! Tu peux me laisser partir, le docteur Stivans a dit que je n'ai pas fait de crise depuis un mois.


Elle me regarde encore un moment, suspicieuse. J'en ai marre d'être ici, j'ai pas le droit de sortir et je veux retrouver mon appartement. J'en ai marre qu'on me regarde comme si j'étais un enfant de trois ans. Je peux me débrouiller tout seul. Je l'ai fait pendant longtemps c'est pas maintenant que ça va changer. Elle vérifie pour la deuxième fois mon dossier médical et finit par abandonner toute résistance.


- Très bien. Tu as quelqu'un pour te ramener chez toi ?


Je la regarde blasé, elle me sourit et repose mon dossier sur le lit.


- Me regarde pas comme ça, c'est la procédure de demander. Il faut aussi que je t'informe de toutes les précautions à prendre pour ton traitement.


Je souffle et me passe la main sur le visage.

- Dis-moi. Qu'on en finisse. J'en peux plus Em', je veux juste rentrer chez moi.
- Ok. Tu dois prendre les médicaments bleus le soir avant de dormir et si tu sens la douleur fantôme arriver, tu fais comme d'habitude avec la seringue. Pas plus de deux par jour. Si tu as un souci, tu m'appelle.
- D'accord madame Horan, je tâcherai de m'en rappeler.


Je la vois rougir un peu et je lui souris. Elle a encore du mal à se faire à l'idée, alors je me charge personnellement de lui rappeler depuis qu'elle a commencé à vérifier mon dossier médical sous l'ordre de mon meilleur ami.
Elle finit par me tendre l'ordonnance que le docteur a laissé et me fait signe de sortir de la chambre. Je la remercie une dernière fois et je dois lui promettre de rendre visite à Niall dès que possible avant de pouvoir sortir, je récupère mon sac de vêtement et quitte la chambre. Je passe les portes coulissantes et prends une profonde inspiration quand un courant d'air frais vient mettre mes cheveux en pagaille. J'aurais râlé en temps normal mais je suis beaucoup trop heureux de sortir.
Enfin, jusqu'à ce que je me rappelle que ça ne sert à rien de siffler pour appeler Visconty près de moi. Je sens alors mon cœur se serrer et les larmes me monter aux yeux. Non, Harry. Tu ne craques pas. Pas tout de suite. Attends au moins d'être chez toi. Je secoue la tête pour me focaliser sur autre chose, comme le fait que j'ai menti pour pouvoir sortir. Car personne ne m'attend à l'extérieur. Louis ne m'attend pas, il est parti faire une balade avec Zayn aujourd'hui, il me l'a dit hier. Je prends donc la direction de mon appartement. Nous sommes au mois de septembre. Le premier pour être exact. Et même s'il y a un vent frais, il fait toujours assez chaud pour que je puisse me balader en tee-shirt.


Je pose les clés sur le meuble d'entrée et mon sac aussi. Puis je me fige. Rien n'a changé depuis que je suis parti. C'est comme si le temps s'était arrêté dans mon deux pièces. On pourrait presque croire que Vis' est encore là, sauf qu'il n'est pas dans mes jambes ou sur le canapé en train de m'attendre. Il ne sera plus jamais là. Et je craque. Je peux pas faire comme si de rien était. Depuis que mon psychologue m'a raconté tout ce dont je ne me souvenais plus, je ne passe pas une journée sans penser une fois à mon chien. C'est tout le temps, quand je suis passé à côté du terrain de foot où on jouait avec lui, Niall et moi avant que je parte en mission. Quand je passerai devant la cafétéria, je ne demanderai plus les restes de viande à Jack le cuisinier. Et quand je vois son panier devant la porte de ma chambre. Comme s'il était toujours là pour veiller sur moi. Maintenant il est avec Max. Ils veillent tous les deux sur moi. Et ils me manquent terriblement.
Ma gorge se serre et je dois faire un effort pour me rappeler de respirer tellement le poids de leur perte de tombe dessus. Je remarque alors que j'ai les joues inondées de larmes. Sans réfléchir, je vais dans ma chambre pour fouiller dans les placards. Je cherche désespérément la boîte. Il faut absolument que je trouve cette fichue boite. J'en ai besoin, il faut que je les voie. Tous les deux.
J'ai l'impression qu'un creux se forme en plein milieu de mon torse et j'étouffe. J'étouffe de ne plus les avoir auprès de moi, j'étouffe car je les ai perdu à tout jamais. Je renverse la boîte dans un mouvement brusque et toutes les photos qu'elle contenait se déversent sur le parquet. Et j'ai l'impression d'entendre mon cœur se briser tant la douleur est forte quand je vois la première photo, en évidence, en plein milieu de la pagaille qu'est devenue ma chambre. C'est moi, Max à mes côtés et Visconty assit à nos pieds, entre nous deux.

My Wave (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant