Chapitre 6

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  Je lui répondis : "Euh... je cherche Leila. Ce n'est pas son portable ?
- Qui êtes-vous au juste ?
- Une amie ? Si elle n'est pas libre pour l'instant, je peux la rappeler..."

J'entendis ensuite des pas, des chuchotements nerveux, puis : "Allô Joyce ?
- Leila ?
- Oui c'est moi, répondit t-elle
- Qui c'était tout à l'heure ?
- Euh... Mon beau père... J'avais laissé mon portable dans le salon, du coup...
- Oh !"

Petit silence gênant, puis elle le brisa :
"Alors, tu veux parler de quoi ?
- Euh... Et bien, c'est un peu délicat...
- Tu veux parler de ma soeur ? Son comportement envers moi ?
- Com-
- Tu es si prévisible, enfin pas tellement , mais voilà. Répondit-elle
- Oui, alors, je t'écoute si tu veux bien."

Je l'entendai souffler, puis elle dit :
"Tu le sais déjà, je suis sa demi-soeur : ma mère s'est remarié avec son père. Celui-ci exerce un pouvoir extrême dans le monde du business. Son influence sur sa fille est donc grande."

J'attend la suite de ce qu'elle va dire.

"Étant donné que c'était nous qui emménagions, et qui profitions de ce luxe, on devait forcément faire quelque chose ! On devait absolument les écouter, quoi qu'il arrive.

Cindy -ma demi-sœur - est capricieuse : alors évidemment, cela rendait les choses encore plus compliqué au niveau de notre relation.

On aurait pu devenir de très bonnes amies, vu que nous avons le même âge ! Enfin je suis quand même plus âgée : elle est du mois de novembre et moi de mai.

Depuis notre arrivée, je savais qu'elle ne m'aimait pas ! Avoir une nouvelle mère était une bonne nouvelle pour elle ! Mais une soeur en plus, c'était trop ! Elle ne voulait pas partager. Ce qu'elle détestait le plus.

Elle a alors commencé à me traiter comme sa vulgaire poupée.

- Mais pourquoi tu ne le dis pas ? Demandai-je

- Je l'ai déjà fait, depuis longtemps... mais cela n'a servi à rien. Tu sais que c'est sa maison. Elle a tout ses droits, y compris le soutien de son père. Alors que moi, je ne suis qu'une étrangère. Même ma mère, ces temps-ci, je ne la reconnais plus."

Elle se tut. J'ai l'impression qu'elle pleurait, mais très calmement.

Je réfléchis à toute vitesse : que pourrai-je lui dire ?

1) Ça va aller ?
Non ! C'est quoi cette question débile ! Évidemment que ça ne va pas !

2) Viens je t'invite à manger !
Elle est triste et tu veux qu'elle mange ?!

3) Ok
Sans cœur !

Je revenais à la réalité : "Euh...
- Mais c'est bon, je suis habituée maintenant.
- "No no no !" Je sais ! Je vais devenir ton garde du corps !

Et si...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant