CHAPITRE 6.

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Le lendemain matin, j'ai été sorti de mon sommeil par quelque chose que je sentais bouger sous-moi. Mes yeux s'ouvraient difficilement à cause de la lumière du soleil flamboyant. J'ai cherché un instant à me rappeler la situation mais, bien-sûr, je n'ai pas tardé à m'en souvenir. Isaac. En ré-ouvrant les yeux, j'ai vu qu'il essayait de se défaire de mon étreinte. Lui, il n'avait pas remarqué que j'étais réveillé.

-        Salut, j'ai dit tout doucement.

Il a rapidement tourné son regard en ma direction mais ne m'a pas accordé plus d'une seconde avant de se retourner. Il n'a pas prononcé le moindre mot en retour.

Précipitamment, il s'est baissé pour ramasser ses vêtements que nous n'avions pas pris la peine de ranger la veille. Il a presque couru jusqu'à la chambre qui lui avait d'abord été attribué. Une fois tout habillé, il y a récupéré ses chaussures ainsi que son blouson qu'il a enfilé super vite.

Alors bien-sûr, je m'étais douté que le réveil allait être compliqué après la nuit que nous avions passée lui et moi. Seulement, j'avais espéré avoir droit à un peu plus de temps avant qu'il ne se rende compte de son erreur. Car c'était clairement ce dont il s'agissait pour lui, une grossière erreur. Ce n'était pas comme ça que je voyais les choses, j'avais aimé être avec lui, je ne voyais pas une seule bonne raison de renier ce que j'avais ressenti. Ou de ne pas recommencer.

Une fois prêt, il est sorti de la chambre, il s'est dirigé vers la sortie. Et comme un con, j'ai réalisé seulement alors que je devais le suivre, ne surtout pas le laisser partir si vite.

Rapidement, je suis sorti de dessous la couverture. Je suis allé à sa poursuite, je courrais presque dans les escaliers à moitié nu parce que je n'avais pas pris le temps de me rhabiller.

-        Ne pars pas si vite, j'ai crié alors qu'il atteignait la porte d'entrée !

Il s'est retourné. J'ai cru un instant qu'il ne le ferait pas.

-        Ian, c'était une erreur hier soir, je dois vraiment partir.

J'avais vu juste. Il parlait exagérément vite.

-        Tu ne peux pas agir comme si ça n'était pas arrivé, j'ai affirmé, vraiment très peu sûr de moi.

-        Bien-sûr que si, je le peux. Je te l'ai dit putain, je ne suis pas gay.

Il a monté le ton de sa voix.

-        Moi non plus Isaac, ça n'empêche pas que ce soit arrivé.

Il n'a rien répondu. Il s'est simplement contenté de porter ses mains à son visage, perdu par la situation, je suppose. J'avais tellement envie qu'il reste. Alors c'était dur de réaliser qu'absolument rien ne le retenait ici. Certainement pas moi.

-        Ose me dire que tu n'as rien ressentit hier soir.

Il n'a pas répondu. Encore. J'ai renchéri.

-        Dis-le !

-        Je ne peux pas.

Un silence s'est imposé d'un coup, trop violement à mon gout. Je pouvais entendre sa respiration d'ici. Elle était lourde.

-        Je ne peux pas parce que j'ai aimé. Je ne sais même plus ce que je ressens, tu y crois ca ?

Ses paroles m'ont instantanément rassurées. Il ressentait la même chose que moi, c'était tout ce que j'avais besoin de savoir. Je n'avais pas envie d'être le seul à ressentir ces choses, et de n'avoir personne à qui en parler. C'était au moins une chose que nous partagions. J'ai baissé le regard, incapable de le regarder dans les yeux plus longtemps.

Il y a un monde meilleur. [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant