Galacticon

Chapitre 12.

Tom ouvrit deux paupières lascives, ses pupilles encore trop encrées dans le rêve éveillé de la veille pour faire face à la réalité. Il était encore entre les cuisses de Bill, à aimer son corps comme il aimait sa personne, à caresser chacun de ses muscles dans le but de les déliés un peu plus, l'aider à s'abandonner. Ils avaient fait l'amour. Le petit esprit étriqué d'adulte de Tom aurait eu pour habitude de chercher une définition pré conçue pour éviter de faire face à ses sentiments : mais faire l'amour était un acte beaucoup trop symbolique pour qu'il le dénature. Faire l'amour c'est lier son mental au travers de son corps.

Il afficha un sourire béat en sentant les cheveux de Bill lui caresser le menton et la vision proche de son blond blottit contre lui l'encouragea à ouvrir les yeux. Qu'il était beau, son visage, à Bill. C'était la première pensée qui avait traversé son esprit alors qu'il s'était éveillé, tout enjoué, passant une main timidement amoureuse sur la colonne vertébrale maigre de son amant. Il retraça les lignes de son dos du bout des doigts et déposa plusieurs baisers le long de ses épaules, alors que le plus jeune était dos à lui, bel et bien au plus proche, nu, son bout de chiffon tout de même serré fermement dans sa main tatouée.

- Hey... Billy...

Murmura-t-il en souriant. D'ordinaire Tom était une personne anxieuse : il se posait toujours un nombre indéterminé de questions inutiles pour chacun des actes qu'il entreprenait. Mais avec Bill, tout semblait couler si facilement. Après tout, un enfant, ça ne se pose pas de question. Ça se contente de prendre la vie comme elle vient et l'accepter, car tout ceci n'est que futilité extrême aux yeux des enfants. Rien n'a d'importance capitale, de toutes manières, ce n'est pas leur monde. Pas ce monde.

- Mon ange...

Il avait conscience que ce genre de surnom pourrait porter à confusion mais après tout ils venaient de coucher ensembles, puis bordel c'était exactement ce que Bill représentait. L'ange qui l'avait sauvé, qui lui avait donné du sens, un but. Ne se passionner de rien doit être bien ennuyeux, à quoi ces personnes-là occupent-elles leur weekend end, leurs journées, leurs mois, leurs vies ? Et le brun était bel et bien passionné de Bill. Il aurait aimé avoir tout une vie pour apprendre chacun de ses travers. Une vie entière n'aurait même pas suffit pour aimer Bill.

- Bill... T'es sûr que...

Le brun sursauta en entendant un profond gémissement troubler le sommeil du blond, lorsqu'il le prit par les épaules brusquement pour le retourner, paniqué. Son cœur battait son cœur battait son cœur battait. Du sang s'écoula de la bouche du plus jeune qui lui offrit un sourire peiné, ce genre de sourire d'adieux, le sourire de celui qui veux partir mais n'ose pas. En effet, ça devenait tellement dur.

Il ne pouvait pas, plus.

- Tom... Je suis.... Dé... solé...

Le barbu sentit les larmes lui brûler les yeux en voyant la petite boîte de cachets vide sur le côté du lit. Il n'avait pas le droit, pas le droit de lui faire ça. Mais après tout il ne pouvait lui en vouloir. Il souffrait tellement, depuis tellement longtemps.

La nuit avait été bien plus longue et bien plus difficile que toutes les autres nuits de l'existence de Bill. Elle avait engendré tant de réveil en sursaut, de crises sanglantes et de douleurs que s'en était insupportable. Le blond ne voulait tellement pas déranger Tom, Tom aurait été fâché s'il l'avait réveillé en pleine nuit. Puis Tom se serait inquiété, et ça, Bill ne voulait pas. Il refusait de se montrer aussi à bout, aussi faiblard, aussi moche. Putain que ce qu'il la trouvait moche sa personne lorsqu'il avait mal.

- J'ai... je... J'ai pas... pu... Attendre... Qu'on... Arrive... Et...Trop dur... C'était... Trop dur...

- Chut... Chut Bill je t'en veux pas, c'est pas... C'est pas grave mon cœur... Chut...