-C'était qui ce garçon Hayden? demanda-t-il d'une voix sérieuse.
Papa me regardait avec des sourcils froncés. Innocente que j'étais, du haut de mes 12 ans, je lui avais répondu avec ma voix aiguë d'enfant.
-C'est mon ami il m'a aidé pour mes devoirs! Il est très fort en maths!
Il secoua la tête de gauche à droite en fronçant un peu plus ses sourcils verts.
-Si tu continues à le voir, il sera transformer en tapis pour ta chambre. Ne l'approche plus tu m'entends.
J'étais tellement petite...Ce petit était mon tout premier ami.
-En ta...Mais papa il n'a rien fait! C'est mon ami.
Un rictus de colère se forma sur son visage blanc.
-Je crois que tu n'as pas compris petite, ce n'était pas une question.
Sa main se leva vers moi. Jamais je ne l'avais vu énervé comme ça. Mais pouvais m'en vouloir! Je ne savais pas! Je ne comprenais pas pourquoi il ne m'autorisais pas! Du bout de ses doigts, il caressait mon cou de haut en bas. C'était...étrange.
-Mais les autres de ma classe ils ont des amis. Pourquoi moi j'ai pas le droit d'en avoir?
Sa main attrapa ma gorge , comme si c'était un réflexe. C'est là que j'ai compris ce que c'était d'avoir peur, terriblement peur. Si bien que des frissons parcourait le long de mon corps qui tremblait.
-Tu n'es pas eux. Tu es ma fille. Tu suis mes règles.
Il avait accentué sur tous les débuts de phrase en serrant un peu plus fort à chaque fois.
-Pa.. Papa... tu me.. tu me fais mal, dis-je en posant mes mains sur les siennes.
-Mal? Je te fais mal? cria-t-il en me plaquant violemment contre le mur. Tu vas comprendre ce qu'est la douleur!
Quand ma colonne heurta le mur, ce fut comme si le courant avait traversé mes nerfs. La douleur n'était pas intense, pas pour l'instant. Mais plus il serrait ma gorge, plus l'air venait à manquer. Des larmes commençaient déjà à perler sur le bord de mes fines paupières. Le pire était encore à venir... Un grand sourire se dessinait sur ses lèvres et d'un coup il me lâcha. Papa faisait peut-être deux ou trois têtes de plus que moi à l'époque. Quand il m'avait soulevé, j'avais atterris face à lui, mes pieds ne touchant plus du tout le sol froid. On aurait dit que je volais presque. Ma chute sur le sol provoqua un long rire de la part de mon père.
Mon corps heurta le sol avec une certaine force, non pas que j'étais grosse ou quoi. Cela bloqua presque ma respiration. On aurait dit que mes côtes se battaient avec le carrelage, sauf qu'elles avaient perdu.
Papa s'agenouilla à côté de moi, la tête penchée sur le côté et les yeux grands ouverts.
-Tu as mal Hayden? intervint-il
Il fallait vraiment que je lui réponde? J'étais tellement terrifiée que rien ne sortit de ma bouche, seulement un soupire de douleur. Ma joue touchait le sol froid. A cette époque, la couleur de mes cheveux se rapprochait énormément de celle de ma chère maman. D'ailleurs, elle n'était pas là pour me porter secours.
Il se releva. Merde, j'aurais vraiment du lui réponde que j'avais mal... Son pieds entra en contact avec mon ventre. Puis il recommença, à chaque fois plus fort. Après chaque coups, il criait "Tu as mal Hayden?!". Encore, et encore, et encore, et encore. J'avais l'impression que mon ventre allait s'ouvrir et que la totalité de mes organes allaient s'éparpillés sur le sol. Mes yeux se fermèrent rapidement, mais ils s'ouvraient aussitôt. Le sang se mit à sortir en grosse quantité par ma bouche, colorant le sol. Mes propres cheveux étaient collés ente eux par le liquide visqueux qui parcourait autrefois mes veines. Et moi je me protégeais comme je pouvais, couvrant quelques fois mon visage, puis mes côtes, et ainsi de suite. Les larmes coulaient tellement qu'on aurait pu remplir une piscine avec, et pas une petite que l'on gonfle manuellement. Non, une méga énorme piscine digne des bassins olympiques.
-Oui...balbutiais-je en crachant presque mon âme hors de mon corps.
Il s'arrêta, se baissa à mon niveau en souriant.
-J'ai mal entendu avec le bruit de mon pieds frappant violemment ton petit corps, tu peux répéter?
Après une grosse toux qui se termina en cracha de sang, je lui dis que oui,j'avais mal.
-Tant mieux, parce que je commençais à avoir mal au pied à force de te battre.
Il attrapa l'outil le plus aiguisé de sa trousse et le brandit en l'air tel une épée. Ses yeux fous étaient remplis de rage et un sourire machiavélique apparut lentement sur ses lèvres. Moi j'étais pétrifiée, couchée dans mon sang qui colorait le carrelage de la cuisine. Impossible de bouger, les coups qu'il m'avait mit.
Il avait attrapé ma main et posa la lame sur ma peau fine.
-Il y a quelque chose que tu ne dois pas oublier Hayden..
La lame entra en contact avec ma chaire. Ce ne fut pas vif, ni bref, mais lent et extrêmement douloureux. L'objet tranchant semblait dessiner dans ma peau un signe.
Mes yeux étaient entrouverts et les larmes perlaient rapidement sur ma peau, presque aussi rapidement que le sang qui sortait des entailles qu'il me faisait. Puis il s'arrêta et retira le scalpel dans ma peau, mais papa ne lacha pas mon poignet, il le serrait encore plus. On aurait dit qu'il allait exploser.
-Tu es à moi.