Chapitre #8

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-Je m'appelle Tessa Kayton. Et toi?

-C'est Zack. Zack Niler. Répond-t'il de sa voix lugubre.

Ce garçon est le fruit du mystère et j'ai la terrible envie de le croquer pour découvrir quel est son goût, son véritable goût.

-Sont nommés rêveurs les personnes qui peignent ce paysage en un unique regard. Dis-je en me forçant de ne point croire sa pensée.

Tout le monde rêve. C'est un monde secret que possède l'être humain. Peut être que Zack voile le sien? Ou bien dit-il la vérité ? Sa propre vérité à lui...? Il ne rêve jamais.

Mes yeux plongent dans la couleur des fleurs avant de monter vers la violente tornade que le ciel déclare.
Mon ouï est intrigué par ce parfum de roses orageuses . Il me laisse tout de même dessiner ce petit sourire sur mon visage.

-Je ne rêve pas, jamais. J'espère. C'est différent... Dit-il alors de ce ton si froid qui s'accorderait presque à cette tempête qui se forge encore.

Quelques gouttes s'écroulent sur mon visage. La peur ne frappe pas encore mon estomac. Pourtant, je la sens proche, très proche.

-C'est déjà ça. Il y a un début à tout. Ma voix reste douce et clair, presque assez rassurante pour lui.

L'orage s'intensifie alors, laissant pour arrière son, son grognement si puissant. Il nous laisse, moi et ce sombre garçon; Zack, ici, dans ce champs, perdu au dessous des cordes du ciel, et aillant pour seuls alliés les roses, les marguerites et les pissenlits.

Ses yeux s'incrustent dans les miens puis, plus rien; juste la bise du vent sur nos joues roses, juste la senteur des éclairs dans nos cheveux bruns foncés.
Son regard essai surement de m'enfoncer six pieds sous terre. Mais le mien cherche à rejoindre mon frère dans son avion afin de survoler les flocons blancs si menaçants pourtant.
Soudain, il se lève pour regarder l'horizon; il fuit les caresses des blés sauvages pour se réfugier dans le tourbillon noir que régurgite le ciel. Les nuages s'engouffrent dans ce dernier, coupant ainsi la respiration du soleil et arrosant donc la tendre clarté de ses éclats.

Je touche sa silhouette de mon regard. Il porte un t-shirt noir à manches longues. Une veste en cuir le recouvre  d'une seconde couche sombre. Il a un jeans bleu marine froissé. Quant à ses chaussures, elles sont blanches, tachées et légèrement déchirées. Ses cheveux brun se cognent contre le souffle du vent qui tente de les arracher sans pitié. Sa voix retentit dans les champs.

-J'ai horreur des gens qui me considèrent comme une personne que je ne suis pas.

Elle est terrifiante. Elle est ce rugissement que rejete le ciel depuis quelques minutes. Il se retourne pour être face à moi; pour me cracher dessus de par ses yeux noirs et horrifiants. C'est alors qu'un éclair jaillit de nulle part, apportant ainsi des éclats de peur dans mon coeur.
Zack... je ne le prend pas pour quelqu'un d'autre et pourtant... il est bien le corbeau de mon rêve, et cela, j'en suis persuadée.

Les vents se cognent tous en ce même lieu; ici, juste au dessus de nous. Je la vois alors tourbillonner dans le sifflement du vent; la tornade.
Mes cheveux s'envoleraient presque. D'ailleurs, décolleront- ils bientôt ?
Mon coeur tambourine dans ma poitrine et mes jambes tremblent sous les chatouilles des herbes hautes. Les éclairs sont nombreux et mon esprit est peureux.
Zack ne râle pas, ne tressaille pas, ne sourit pas non plus. La peur ne le ronge peut être plus, peut être pas.
J'aimerais m'enfuir de ce champs pour rejoindre l'horizon mais mes jambes me l'en empêche. Elles sont comme bloquées, hantées par l'anxiété. Cela ressemble à cette sensation lorsque j'ai vu Zack pour la première fois; la deuxième d'après lui. Le vent embrasse mon corps tandis que mon sac ne cesse d'heurter mon dos.

~DIVING~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant