(É)toi(le)
Mon périple s'étoile. Extraction à ciel ouvert des pierres de mon coeur. J'en oublie la carrière, ta casquette Carhartt et cette course à la Porsche Carrera. Un cas rare de cataracte, comme penser la valeur immatérielle du précieux ces temps-ci.
Première à la Villette, au pied de la Géode. Son miroir a vu naître et se réfléchir notre histoire. En guise de théâtre à notre genèse, nous avons eu la chance de ce dôme magnifique. Dommage que notre jeunesse n'y décèle qu'un déguisement de cinéma. Après tout, à sa guise mais qu'elles sont tristes tout de même ces oeillères qu'on dogmatise !
Dire qu'avant je n'aimais pas Paris ! Aujourd'hui même le périphérique est atmosphère stellaire aux côtés d'une étoile. Il y a tant de beaux lieux à citer. Sur les toits de banlieue aussi le pénible peut s'étoiler.
De même, désormais, près de toi, les catacombes n'ont plus rien d'un ossuaire. C'est parce que dans tes yeux le monde complet se redessine. Les miens, du moins, s'y dessilleront, c'est décidé. Et si l'obscurité ne se décime pas, ton personnage a cette manière inégalable d'en relativiser le drame. Un cimetière ravissant constituait alors le cadre idéal à mon épiphanie. Longuement, on s'y est esquissé un destin commun sans désastre, les points de nos desseins s'alignant parfaitement. Pour résumer (ton résumé): "Apogée de l'espoir en l'après au fond de l'hypogée."
Dans la Seine ensuite, on ne voyait que l'eau de roche. Puis le cours du canal St Martin, le long duquel on aimait à déambuler, nous apparaissait à son tour si limpide qu'il parvenait à cristalliser nos espérances. Cette clarté m'avait d'ailleurs inspiré ces quelques phrases: viens on essaie, on s'exporte, on s'expat' avant de mieux revenir. N'aie pas peur, la Terre est ronde, même pas besoin de revenir en arrière et puis que craindre d'un voyage qu'on va rondement mener ?
L'une des soeurs Brontë en livre audio sur la pelouse de Liberty Island. Pardon pour l'ellipse, j'ai dû oublier son prénom. Ellis est belle dans la distance. Puis China Town. Il est trop tôt mais Amy Lee chante l'evanescence sur les ondes. Je ne la crois pas. Comment pourrais-je ? Cheveux et corps au vent, des gouttelettes de pluie frappent l'auvent au-dessus de nos têtes. Cet avant-toit n'est rien. Le vrai abri, c'est tes bras au levant et ce hautbois en fond sonore au loin. C'est déjà une autre aube sur l'Empire et je nous figure en haut de l'Everest. Ton visage est la toile parfaite aux divagations.
Retour à Paris pour l'instant. On s'installe à deux dans un chez nous sans chaîne. Pour couronner le tout, mon roi a la même vision du quotidien que sa reine. Petite ou grande couronne, peu importe, on veut simplement trouver la paix intra-muros. Pour certains, on est des excentriques aux refrains trop naïfs mais pour nous c'est simple le bonheur n'est qu'un choix qu'on a fait tous les deux.
Ce soir, on s'isolera pour une soirée paisible où j'écrirai au son de ta guitare. Peut-être que tu sortiras les pinceaux et moi j'irai me perdre dans l'hypermedia, à chercher l'universalité de l'espèce humaine ou de la beauté dans l'infiniment petit. Toute relation d'inclusion rassure et, en dépit de ses failles, l'hyponymie virtuelle n'y échappera pas.
L'activité n'importe pas pour autant que nos âmes s'allument et qu'on s'anime plus qu'en tant qu'animaux. Pas d'harmonie sans art ni mot, tu t'en souviens ? C'est ton slogan après tout. Le temps d'une soirée, je reformulerai ça paix, riffs et toile comme pour te signifier qu'avec toi même le périph' est étoilé.
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Peau & tics
PoetryMa peau & Cie, moi, mes tics et tout le tralala. Mon train-train aussi et puis l'Âme avec un grand Â. Tout le toin-toin poétique en somme, un genre de recueil. Me prétendant pas poétesse, les textes sont sans prétention. J'aime simplement essayer de...