Cendres de nos plumes

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Mars

Le garçon de l'hiver n'est pas revenu. Il s'est absenté depuis un mois. Cela va à Hatiane.

Le souvenir de Mèps peut hanter la place en paix, mugissant sa détresse dans les robes du vent plaintif.

Hatiane est debout devant le centre, devant une ville aussi grise que chaque parcelle de sa peau. Un bocal à la main. Dans ce bocal, une poudre grise appartenant à l'univers entier.

Elle tourne le couvercle et le vent s'infiltre dans une douce musique pour faire danser la poussière qui se reposait au fond du dôme de verre.

Le bocal se renverse.

Les cendres libérées dansent sur les fils de l'espoir invisibles. Ils forment une ronde patiente qui écrit dans l'absence les mots interdits trop longtemps morts sur les lèvres gercés du froid.

Puis les derniers grains disparaissent dans le froid.

Hatiane ne pleure pas. Elle ne pleurera plus.

Elle tourne la tête.

Le garçon de l'hiver est de nouveau là.

HatianeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant