AvrilComme chaque soir depuis un mois, le garçon aux cheveux aussi pâles que la lune macabre est revenu.
Comme chaque soir depuis un mois, il est resté des heures à contempler Hatiane qui le regardait aussi.
Comme chaque soir depuis un mois, il a écrit un nouveau mot.
Ce soir, les lettre d'ors disent :
ScintillementParce qu'il a vu.
Il ne vient pas par hasard se perdre sur les dalles sombres du toit, il vient voir Hatiane.
Il l'aide.
Il essaie de lui réapprendre à vivre. Et ce soir pour la première fois, les yeux bruns d'Hatiane scintillaient comme lorsqu'elle regardait Mèps.
Il a réussit.
Hatiane attend.
Elle ne veut pas rentrer mais elle est obligée. Quand deux heures de matin sonne, il n'y a plus qu'elle sur le toit et le rituel recommence.
Sarim arrive pour lui dire de rentrer. Elle se débat un moment contre les chimères endiablés qui peuplent la nuit incertaine. Puis elle se laisse tomber. Sarim la porte et la ramène dans son lit.
Hatiane ne connaît pas la douceur.
Les seuls gestes tendres qu'elle connaît sont les mains rugueuses de Sarim autour de ses épaules et sous ses genoux.
Lui seul s'occupe d'elle.
Lui seul lui accorde de l'importance.
Mais elle ne l'aime pas.
L a L u n e
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Hatiane
PoetryUn mot sur les murs de la ville. Un cri qui résonne sur les immeubles éteints. Hatiane. Et dans sa petite éternité, tout était voué à l'échec.