Mélancolie

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Je regardais l'eau couler sur ma peau. J'avais envie qu'elle enlève ma tristesse. Je ne ressentais plus rien. J'avais le regard dans le vague, observant le mur carrelé en face de moi.  Je faisais peut être pitié à voir en étant recroquevillée sous la douche. Mais je m'étais perdue autre part. J'étais vide et pourtant ma tête était remplie de pensées à m'en faire mal. Je tressaillis. Sous l'eau chaude qui tombait sur moi, je sentais mes larmes rougir mes yeux et mes joues. Je sanglotais en silence. J'avais une douleur interne au niveau de la poitrine. Cela comprimait mes poumons. Je soupirais. J'avais mal à la tête. Je fermais les yeux. Il fallait que je penses à autre chose. J'arrêtai l'eau et fut déçue qu'elle n'avait pas fait son effet. Je restais plantée là, tremblante refoulant mes pensées morbides et le regard dans le vide. Lentement je me levais et me regardais dans le miroir. Un visage sans expression me faisait face, les yeux cernés et la peau pâle. La seule touche de couleur était ses yeux et ses jours rouges. Mes cheveux trempés dégoulinaient le long de mon cou et j'en frissonnais. Je me sentais impuissante à ce qui m'arrivait. Je me voyais au bord d'un gouffre et hésitai à y plonger dedans. Et pourtant. Pourtant quelque chose ou plutôt quelqu'un me retenait. Quelqu'un qui ne voulait pas que je le fasse. Quelqu'un qui était attaché à moi et qui m'aimait. Je refis surface dans la réalité et me regardais encore dans le miroir. D'un geste rageur, je cognai mon poing dans le mur et m'effondrai. Je n'en pouvais plus. Il fallait que je cris ma douleur, qu'elle sorte de moi, qu'elle arrête de m'obséder. Je laissais mes larmes couler à flot et ma vision se brouilla. Tout devient noir et je ne sentis plus rien. Je ne sentis que le bonheur que j'attendais depuis longtemps. Et je souriais.

Recueil de textes diversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant