Rose de Fiercastel

Chapitre 2 ♕ Prisonnière

[-Drogon, ils sont là.]

Après de longues minutes, nous venions d'atteindre l'orée de la forêt où trois autres hommes vêtus du même uniforme se tenaient debout attendant sûrement mes deux bourreaux. Cinq chevaux paissaient les brins d'herbe qui transperçait la neige autour des hommes.

-Mais qu'avez-vous fait! Nous devrions avoir repris la route depuis une heure déjà!
-Elle pensait pouvoir nous échapper, elle est rusée.

Les quatre hommes s'entendirent sur le chemin à prendre pour atteindre Paris, là où se trouvait leur antre, j'écoutais attentivement leurs échanges.
Un long mois de voyage se dessinait devant moi, mes bourreaux avaient prévu de passer par des villages peu civilisés redoutant de croiser le chemin de la garde royal, en effet ces hommes semblaient craindre particulièrement les gardes du roi, leur lignée était sûrement illégitime.

-En avant, Paris se trouve à 60 lieues d'ici ne perdons pas de temps, nous avons déjà assez de retard.

Chacun des hommes monta sur son cheval tant dit que celui balafré qui semblait diriger les autres me fit monter à l'aide ses deux bras puissants sur la croupe de son cheval.
Il donna un coup de talon énergique et le cheval se mit en marche.

Un long voyage m'attendait...

Pourquoi m'avaient-ils emmené ?
Durant mes vingts-deux première années, j'ai tenté de savoir en vain ce dont pourquoi mes parents s'étaient battus.  Il n'avait cessé de me répondre que quelque chose de spéciale avait grandit en moi sans vraiment savoir qu'elle était ce don, ils voulaient me préserver de ce danger.
Ce don si secret qui paraissait si important s'avérait aussi dangereux puisque des hommes dont j'ignorais l'existence étaient prêt à risquer leur vie pour m'atteindre.

Mais quel était l'objet de leurs convoitises et qu'allait-il m'arriver ?

Alors que je commençais à m'inquiéter de mon sort, la voix grave de l'homme devant moi brisa le silence.
L'homme se mit à chanter suivit de prêt par ses compagnons.
À chaque couplet, l'homme s'arrêta pour avaler de grandes gorgées de sa gourde en cuir qui renfermaient sûrement du vin.

-Ah, si jamais, je vais dedans les cieux,  je m'y battrai avec le bon dieu à grands coups de lance, pour tuer les anges,  je leur ferai voir que c'est mon devoir de boire du vin , du matin au soir. Chantonnait l'homme gaiement.

Ces hommes étaient clairement ivres, j'avais peur de ce qu'il pouvait faire, les hommes de ce genre étaient souvent violents sous l'emprise de l'alcool...

Le soleil avait déjà parcouru une longue distance dans le ciel qui m'indiquait qu'il était environ 12 heures. Les paysages défilaient sous mes yeux sans que je n'y prête grande attention et le froid continuait à me brûler les mains et les pieds. Mon corps frissonnait depuis des heures déjà sans qu'un des hommes ne le remarque.

Soudain, l'homme qui dirigeait notre cheval le stoppa, ainsi que leur chant.
Il leva le bras de manière à ce que les autres fassent de même.

-Halte mes amis !

Nous venions de nous arrêter au milieu d'une forêt dont j'ignorais l'endroit, le bruit d'une rivière rythmait ses paroles et la brume épaisse continuait de s'intensifier, ce qui rendait l'atmosphère lourde et inquiétante.

-Pourquoi ne pourrions-nous pas profiter de cette magnifique créature ? Après tout, nous aussi avons le droit de profiter du butin, vous ne croyez pas ? Cria l'homme visiblement ivre.

Ses paroles me produisirent une décharge électrique, la peur s'empara de tout mon corps augmentant mes tremblements.

Tandis que les autres hommes approuvèrent en cœur, Drogon m'attrapa me faisant descendre de mon cheval à mon tour alors que je me débattais, les autres hommes firent de même.
Ils me traînèrent vers la rivière avant de se mettre autour de moi.
Ma respiration saccadée trahissait mon angoisse, et leurs mains crasseuses resserraient leurs emprises sur mes membres afin de me maintenir en place.
Je hurlais en vain cherchant de l'aide au milieu de nul part alors que je savais que personne n'entendrait mes cris de détresse.