[J'étais terrifiée...]
Orléans.
L'une des quatre villes les plus riches de la couronne.
La fortune de la citadelle émanait du commerce de vin, d'alcool, d'épices et d'étoffes.
Des marchands de tout le royaume et d'autres pays venaient commercer lors des foires et les nobles venaient y acheter ces merveilles venues d'ailleurs.
Mes parents m'avaient quelques fois parlés de cette ville, ma mère y avait vécu étant jeune, mais ne m'avait jamais donné de détails sur sa jeunesse ici-bas.Je fus sortie de mes pensées par un coup donné sur les cordes reliant mes poignets et fus brutalement tirée derrière un de mes ravisseurs qui se mit en marche, se dirigeant vers une avenue bondée. Je regardai alors les commerçants en pénétrant dans la rue. Certains semblaient pressés portant à leurs bras des paniers chargés tandis que d'autres négociants plus aisés étaient assis au-devant d'une carriole rempli de marchandises tirée par deux chevaux robuste.
J'avais rarement vu une foule comme celle-ci, venant d'un petit bourg je ne connaissais que le calme paisible de la campagne et toute cette agitation me rendait fébrile.Apeurée et intimidée telle une bête de foire, je tentais de me frayer un chemin à travers la foule pressée.
Je manquai de tomber à plusieurs reprise sur les pavés irréguliers, mes pieds meurtris par le sol glacial de l'hiver peinaient à supporter le poids de mon corps. Ce périple m'avait manifestement affaibli.
Le manque de nourriture se faisait également ressentir sur ma forme physique, nous n'avions droit qu'à un morceau de pain et un petit bol de ragoût guère appétissant, pour la journée.
Ces hommes n'étaient visiblement pas prêts à débourser quelques écus d'or de plus pour notre santé.La rue débouchait ensuite sur une grande place entourée de façades à colombages aux couleurs blanches où de multiples vitrines renfermaient toutes sortes de gourmandises et bibelots.
Mon regard fut ensuite attiré par une masse au milieu de celle-ci, une spacieuse estrade en bois massif trônait au milieu de la place où une centaine de nobles, et même de négociants bourgeois semblaient attendre patiemment le début d'un divertissement.Émerveillée par tant de nouveautés, je continuais à trottiner à vive allure derrière l'homme tout en contemplant la citadelle.
Quelques secondes plus tard, le corps imposant du marchand devant moi ralentit, il s'arrêta me faisant presque vacillé.
Nous venions d'arriver devant les quelques marches qui menaient sur les planches de la scène.
Autour de nous, d'autres filles à même le sol patientaient, prisonnières elles aussi, elles allaient elles aussi être vendues contre leur gré.
Certaines priaient, redoutant leurs passages, tandis que d'autres observaient au loin, le regard absent.-Nous y sommes. Vous monterez les unes après les autres en attendant les enchères. Soyez désirable mes jolies, celles qui n'auront pas d'acheteurs seront supprimées, nous n'aimons pas reprendre des marchandises. Ne nous décevez pas. Dit-il un sourire narquois plaqué sur les lèvres.
Ses paroles me glacèrent le sang, nous n'avions d'autres choix que d'accepter notre vie future pour nous permettre de garder la vie sauve.
La perspective d'appartenir à un homme tel une domestique pour le restant de mes jours me donnait la nausée, une montée de vertiges m'obligea à m'accouder à l'un des piliers en bois afin de ne pas faillir.
Soudain le son d'une corne de chasse interrompue l'agitation dans la foule, tous se retournèrent alors vers l'estrade prêts à enchérir pour ses femmes apeurées.Le chef des marchands s'approcha ensuite de moi.
-Tu monteras la dernière, ta beauté va faire sensation auprès de mes acheteurs. J'espère tirer de toi un bon prix, ne me déçois pas. Dit-il avant de parcourir du bout des doigts la poignée de son épée.
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Rose de Fiercastel
ParanormalSous le règne de Louis XIV, alors que ses parents tentaient en vain de cacher son existence, Rose de Fiercastel, jeune femme à la beauté époustouflante et pourvue d'un don incroyablement fort tente d'échapper à ses ravisseurs convoitant son pouvoir...