Rose de Fiercastel

Chapitre 8♕ Trouble

       [Le garde chargé de ma protection passa alors sous mes yeux à quelques mètres en trottinant sans que je ne puisse rien faire...]

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Un bruit strident brisa le doux silence de la pièce, je détachai alors mes lèvres du cou de mon amante avant de détourner les yeux, agacé, vers la personne qui venait d'interrompre ce moment.

-Monseigneur, je m'excuse de vous importuner, mais la marquise a disparu. Bégaya le garde complètement affolé.

Encore allongé sur le sofa en velours bleu, ma tête bascula en arrière et un soupire d'agacement s'échappa de mes lèvres. La colère mêlée à la peur s'empara de mon âme, ma main se détacha directement de la taille de la femme à mes côtés et me levai presque trop rapidement. 

Comment avait-il pu la perdre, Rose n'était qu'une petite chose frêle et naïve comment avait-elle pu lui échapper...
Debout face à la grande fenêtre menant sur les jardins, je fermai alors calmement les yeux et pris une grande inspiration, je tentai de rechercher sa présence. Elle ignorait tout de son pouvoir mais également du mien. Je ressentais sa présence contre ma volonté, un lien invisible me reliait à elle, c'était ainsi que je l'avais trouvé lors de cette vente à Orléans. Cependant malgré ma concentration sa présence ne se fit pas sentir presque comme si elle s'était volatilisée.

Un tremblement de rage s'empara mon corps et une injure résonna dans la pièce suivie d'un coup de poing sur l'un des murs détruisant de manière succincte la tapisserie fleurie et m'infligeant une douleur vive aux phalanges. L'homme à mes côtés en armure était complètement apeuré et la comtesse encore allongée sursauta à son tour. Je sortis de la pièce en ignorant les plaintes de la femme dans mon dos d'un pas déterminé, massant mon extrémité douloureuse, mon sang ne fit qu'un tour à la vue d'hommes qui se dirigeaient vers les extérieurs du palais. Leurs accoutrements étaient différentiables à ceux des nobles de la cour, ils n'avaient pas mis longtemps avant de venir ici, je déglutis difficilement et me hâtai alors rapidement vers la pièce de bal bondé à la rechercher de Rose...

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-N'ai pas peur je ne te veux aucun mal. Chuchota une voix douce dans mon dos.

Ma respiration haletante jusqu'ici se calma petit à petit. La pression exercée sur ma bouche ainsi que sur mes membres se desserra lentement.
Le torse de l'homme qui était jusque-là pressé sur mon dos se détacha lentement avant de me faire face. La longue capuche de sa cape masquait son visage, il la retira doucement laissant apparaître de jolis traits sous les doux reflets bleutés de la lune. La brise balaya de belles boucles brunes qui retombaient sur son front et l'homme qui jusque-là, les yeux baissés sur moi, étudiant mon visage masqué et particulièrement mes lèvres, me sourit. Ses bras puissants s'avancèrent vers mon visage et j'effectuais un petit mouvement de recul face à ce geste.
Ses deux mains passèrent le long de ma chevelure balayant aux passages quelques mèches et ses doigts délièrent délicatement les fines lamelles de soie afin d'enlever doucement le masque qui cachait une partie de mon visage.

-Je m'appelle Tristan, c'est un honneur de rencontrer Rose.

Comment me connaissait-il? Malgré mes interrogations son ton chaleureux me rassura directement, j'esquissai un léger sourire afin d'acquiescer à ces paroles. Tristan n'était pas comme tous ses gens que l'on trouvaient ici, son visage parfaitement harmonieux m'était familier et la chaleur de sa présence me fit sentir à l'aise.
Un cri me fit sortir de ma rêverie ainsi que celle de mon interlocuteur, deux hommes qui ne semblaient pas être convié au bal au vue de leur accoutrement se dirigeaient vers les jardins en notre direction d'un pas déterminé et presque agacé.
Le regard de Tristan tourné vers ses hommes se reposa alors sur moi rapidement, la chaleur de son regard avait perdu en intensité et je sentais désormais la peur qui animait sa voix.