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Chapitre 7 : Fonder une famille

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Vendredi soir, dîner hebdomadaire avec les jeunes. Comme chaque semaine, nous nous retrouvons avec Hélène et Anyssa, au resto, ou chez l'une de nous pour débriefer la semaine, partager les derniers potins, nous raconter notre vie.

J'attaque, à peine assise.

— Les filles, je dois vous annoncer quelque chose.

À leur sourire béat, je comprends ce qu'elles imaginent. Je soupire et secoue la tête.

— Non, je ne suis pas enceinte. C'est même tout l'inverse en fait.

Je déballe tout, les débuts sans succès, le diagnostic des médecins, les années d'espoir vain, et enfin, la douche froide d'hier, les velléités d'adoption de Fred.

Les filles accusent le coup.

Je vois qu'Anyssa est un peu fâchée, elle m'en veut de leur avoir caché tout cela.

— An, ne sois pas en colère, je t'en prie. J'ai besoin de vous.

— Là oui, mais pas ces dernières années visiblement, me répond-elle froidement. C'est un manque de confiance en nous, un manque de respect. Les amies, ce n'est pas juste quand ça t'arrange.

Je baisse les yeux.

— Fred se sent coupable, on a décidé de n'en parler à personne, et puis on était sûrs que je finirais quand même par tomber enceinte. Jusqu'à ces derniers mois, ça n'a pas été si dur à gérer, mais là, je perds pied, je ne sais pas quoi faire. Anyssa, je suis désolée, je ne voulais pas vous blesser, mais c'est vraiment pas le moment de m'enfoncer. Je te dis que je ne porterai peut-être jamais d'enfant... Je suis complètement perdue. S'il te plaît.

J'ai, encore, les larmes aux yeux.

— Fred Fred Fred ! Fred se sent coupable, Fred ne veut pas qu'on en parle ! Et toi Milla ? Tu ne crois pas que moi, mieux que quiconque, j'aurai pu être un soutien ? Tu crois que je ne sais pas quel vide immense peut procurer cette peur de ne jamais avoir d'enfant ? Tu crois que ce sera facile pour moi, le jour où je voudrai en avoir ?

Anyssa se tait enfin, et m'observe, assez durement, encore furieuse. Je soutiens son regard, bravement, mais sans provocation. Peu à peu, sa colère tombe et son expression s'adoucit.

— Excuse-moi Anyssa. Hélène aussi. Pardon les filles, je suis vraiment désolée.

— Hum, bougonne-t-elle. C'est bon. Mais quand même, ça me vexe que tu n'aies pas partagé ça avec nous.

C'est Hélène qui signifie la fin de la bataille.

— Bon, allez stop les filles, on arrête, on oublie ça, on commande parce que moi, je meurs de faim, on boit un coup et ensuite, on refait le point sur tout ça.

Hélène, la voix de la sagesse, tout simplement.

Quand je rentre ce soir-là, assez tard, Fred est déjà couché. Je suis un peu pompette, les filles ayant décidé de noyer mes soucis dans l'alcool.

Je me couche auprès de lui, et lui glisse à l'oreille alors qu'il se réveille.

« C'est d'accord, on va réfléchir sérieusement à cette histoire d'adoption... »

***

Il est déjà presque neuf heures trente lorsque j'ouvre les yeux le lendemain. Fred est déjà réveillé et lit les news sur son smartphone.

— Bonjour toi... bien dormi ?

Il me sourit et m'embrasse tendrement.

Je roule sur le ventre et m'étire

J'envoie valserOù les histoires vivent. Découvrez maintenant