Colocataires - t.k

Chapitre Six

Je vais vous raconter l'histoire derrière ce selfie : il était une fois, un fansite qui a fait signer un "contrat" à JK qui disait qu'il devait poster un selfie sur twitter avant le 8 octobre pour prouver qu'il avait encore twitter. DEVINEZ AVEC QUI IL A PRIS SON PREMIER SELFIE POSTÉ DEPUIS DEUX MOIS. DATS RIGHT. TETE.
(dsl je sais que je fangirle trop mais voila j'en avais besoin)

Évidemment, au petit matin, Jungkook n'est plus là. Le lit est encore tiède là où il s'était allongé, et l'odeur de ses cheveux me chatouille encore les narines, mais lui n'était plus là - et quand je suis descendu en bas, il n'y était pas non plus. C'est frustrant. Pas parce que c'est le scénario typique du coup d'un soir sans la partie plaisir ; pas parce que Jungkook est parti sans rien dire ; pas parce que je n'ai aucune idée de ce qu'il s'était passé ; pas parce que je meurs de curiosité quant au fait qu'il soit aussi détruit alors que, de mon côté, le premier amour n'évoque que des bons souvenirs, non. C'est frustrant parce que je me sens complètement vide, et en même temps, je suis rempli d'inquiétude.

Dans la cuisine, la cafetière est remplie et il y a un paquet encore chaud de croissants et de pains au chocolat sur la table, avec un petit post-it dessus. "Je suis à la bibliothèque, je reprends les cours bientôt, après tout ! :) Je rentrerai sûrement ce soir".

Sûrement. Je soupire, et vais ranger les viennoiseries dans un des placards - je n'ai pas faim, et une tasse de café chaude fera l'affaire pour aujourd'hui.

Jimin est le premier amour de Jungkook.

Je me mords les lèvres très fort, pendant que je sors ma tasse fétiche - ronde et grise, motif éléphant et la trompe sert de poignée. Jimin a été une première expérience douloureuse pour Jungkook. Assez, en tout cas, pour qu'il passe presque une heure dans mes bras à sangloter, assez pour qu'il me retienne même quand j'ai seulement envie d'aller aux toilettes, parce qu'il n'avait pas envie de rester seul, pas maintenant.

Un goût métallique se répand dans ma bouche et je me rends compte que je me suis mordu la lèvre tellement fort que ma lèvre s'est entrouverte. Merde. Déjà qu'elles gercent facilement, alors si en plus j'en rajoute...

Et puis franchement, pourquoi je suis aussi frustré ? Il n'y a aucune raison de l'être. Je suis curieux mais je peux attendre que Jungkook me raconte tout - s'il ne le fait pas, je peux toujours demander à Jimin. Et puis, Jimin a été une partie importante du passé de Jungkook, mais moi aussi. Peut-être pas autant que Jimin, mais quand même ! Et... Et peut-être qu'ils partagent des choses dont je ne saurai jamais rien, mais je suis un grand garçon, je vais me faire à l'idée.

Je soupire (oui - encore), renonce à l'idée de finir mon café - rien que l'odeur me donne mal à la tête - et décide d'aller me promener, histoire de respirer un peu. De ne plus y penser. De sortir de la maison qui fait beaucoup trop vide, même si le fait que Jungkook soit là ne changerait, en soi, absolument rien. Je me demande quand est-ce que je me suis autant habitué à avoir une présence autre moi constamment ici, quand est-ce que c'est devenu une habitude pour moi de ne plus mettre ma musique à fond les hauts parleurs pour éviter le silence trop pesant.

J'enfile un sweat gris et sors. On est en plein milieu d'avril, mais les mois n'ont plus beaucoup d'importance. S'il y a quelques années, il faisait chaud et beau pendant cette période, aujourd'hui, comme depuis une semaine, le temps est mauvais. Le ciel est couvert et tout est gris - mais il ne fait pas froid pour autant.

J'enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et appuie sur play, laissant les doux God I could've kissed you de Bad Bad Hat me bercer. Je me laisse porter par là où mes jambes m'amènent. Et vraiment, vraiment, j'aurai dû me douter que j'allais finir, quinze minutes plus tard, juste devant un bâtiment énorme qui affichait "BIBLIOTHÈQUE".