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Des policiers étaient chez moi, et mes parents semblaient abattus.

- C'est ta sœur, hoqueta ma mère. Elle a disparu.

- Comment ça, disparu ? demandai-je. Elle est peut-être allée faire un tour ou quelque chose comme ça.

- Tu devrais aller voir sa chambre, murmura mon père sur un ton grave.

- Mais surtout, ne touchez à rien ! me lança un policier. C'est une scène de crime.

C'était bien plus grave que ce que je pensais alors. Je montai donc l'escalier et me rendit dans sa chambre. Elle était méconnaissable. Tout était sans dessus-dessous et les meubles étaient de travers, comme si elle s'y était accrochée et que ça les avait tirés. Au bas de son lit, gisait son téléphone. Jamais elle ne serait partie sans son cellulaire, c'était comme le prolongement de son bras. Quelque chose de grave s'était passé, c'était sur. Le simple fait de penser que ma sœur était en danger me donna le tournis. Je fus prise de bouffées de chaleur et décidai d'aller me mettre un peu d'eau froide sur le visage. Cependant, quand j'arrivais devant la salle de bain, de l'eau coulait sous la porte fermée. J'ouvris donc la porte et vis que le lavabo et la baignoire étaient remplis à ras bord, et avaient même inondé le sol. Pourtant les robinets n'étaient pas ouverts : ce devaient encore être les tuyaux qui s'étaient percés.

- Maman ! criai-je depuis l'étage. La salle de bain est complètement inondée !

Mes parents accoururent, suivis des deux policiers. À la vue de toute cette eau, je crus que ma mère allait faire un malaise.

- Oh mon Dieu, murmura-t-elle. Il lui est vraiment arrivé quelque chose d'horrible.

- Pourquoi tu dis ça ? Quel rapport avec l'eau ? demandai-je, ne comprenant pas sa réaction.

- Une intuition, c'est tout. S'il vous plaît, vous devez la trouver, supplia ma mère auprès des deux policiers.

- Nous allons faire tout notre possible, assura un policier. Je vais tout de suite retourner au poste et en avertir le shérif Stilinski.

Stilinski ? Ce nom me disait vaguement quelque chose. Pourtant, il n'était pas banal. C'est alors que je me souvins des paroles du coach disant "Et M. Stilinski, cessez vos bavardages." Ce Stilinski, c'était le gars qui était arrivé en courant en cours de maths. Stiles Stinlinski.

- Attendez, est-ce que Stiles Stilinski a un rapport avec le shérif ? demandai-je au policier.

- Effectivement, c'est son fils. Un gentil garçon, souligna le même officier. 

- Nous allons donc vous laisser, annonça l'autre policier. Si vous avez une quelconque nouvelle, n'hésitez pas à nous en faire part. Nous vous tiendrons au courant au fur et à mesure de l'enquête. Aller, Parrish, il faut qu'on retourne au poste.

Mes parents les remercièrent et les raccompagnèrent jusqu'à la porte. Ils semblaient dépités et vidés de toute énergie.

- Mon Dieu, mais qu'est-ce qu'on va faire ? geignit ma mère. Ma petite fille est toute seule dehors...

- C'est dur, Délia, murmura mon père, mais on doit juste attendre. On ne peut rien faire.

- Je te jure que si quelqu'un lui fait du mal... commença à dire ma mère d'une voix pleinne de rage.

- Elle sait se défendre, la coupa mon père.

- Alors pourquoi est-ce qu'elle n'est plus là ? lança ma mère.

- Elle sait survire, réctifia mon père.

Je ne comprenais pas vraiment leur conversation mais de toute manière, je n'avais pas le courage de leur demander des explications. Ma sœur avait disparu, elle pouvait être n'importe où, en compagnie de n'importe qui. Je détestais penser ça, mais elle pouvait également être morte.

Dark Ocean - Theo Raeken -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant