Chapitre 5:

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Dans chaque coin de mon esprit il y a une histoire traumatisante. Le drame c'est que psychologiquement elles ont des conséquences dans mon comportement de tous les jours . Mon approche des autres et ma perception du monde en sont quelque part modifiés.
Parfois j'ai l'impression d'être traquée. Mais moi ce qui m'effraie le plus, c'est lorsque je me sens entourée de charognards , style vautours et hyènes, qui rodent autour pour voir le moment où je suis la plus morte symboliquement parlant.

Il m'est arrivé une histoire à une époque où j'étais très fragilisée et qui m'a fait définitivement comprendre que nous sommes dans un monde régi par une loi cruelle ce que les scientifiques appellent la sélection naturelle.

A cette époque le silence était ma carapace et j'essayais d'être la plus opaque possible je ne laissais rien apparaitre de mes émotions et il me fallait occuper le moins de place possible , me fondre dans la nature pour ne pas m'effondrer devant le poids des autres. J'étais inanimée de l'intérieur croyant que cela allait me sauver mais c'était sans compter sur les charognards ; c'est cela qui les attirait au contraire.

       Flashback:

Je venais tout juste d'avoir vingt ans et j'habitais chez une parente assez éloignée parce que ma mère vivait à Rufisque et il était hors de question d'aller chez mon père parce que mes sœurs étaient de vraies pestes. Chez cette tante il n' y avait pas assez de place c'était une petite villa de la Sicap et elle avait trois enfants, deux filles et un garçon, étudiant en maitrise et en qui portaient tous les espoirs de la famille. On ne cuisinait que les plats préférés de l'étudiant s'il tardait à rentrer le soir on lui réservait les meilleurs morceaux du dîner.
Ce qui se passait avec cet étudiant et moi était assez curieux , s'il plaisantait avec ses soeurs,en mon endroit, il affichait une indifférence presque méprisante . Il ne m'adressait jamais les paroles et moi je n'osais même pas lui parler tant on vivait dans deux mondes séparés même si nous étions sous le même toit.
Je dormais dans le salon avec la domestique et elle rentrait les week-ends chez elle . Un samedi entre deux heures et trois heures du matin , l'étudiant sérieux est entré dans le salon. Je dormais profondément lorsque j'eus senti une forme au dessus de moi. Le cri qui s'est échappé de mes lèvres l'a pétrifié et il s'est enfui. Le pire c'est que j'ai commis l'erreur d'en parler à une de ses soeurs et toute la famille m'a traité de menteuse et m'a mis en quarantaine et cela a duré jusqu'à la fin de l'année scolaire.

Chronique De Fatim: De La Traînée À La Sainte Où les histoires vivent. Découvrez maintenant