Chapitre 7

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   En toute honnêteté, je reconnais ma part de responsabilité dans les aventures saugrenues qui m'arrivent et je ne mets pas tout sur le compte du destin. Mes déceptions ,je vais au devant inconsciemment. D'abord, il y a quelque chose de très erroné dans ma manière de concevoir les relations amoureuses. Je suis un peu à coté de la plaque, je le concède. Je fais peur aux hommes par un investissement affectif  instantané et débordant . Le pire c'est que je n'attends pas d'être draguée . Je fais le premier pas lorsqu'un homme me plaît. Je suis le genre de femme qui envoie des cartes postales avec des cœurs roses et autres sottises du même genre. Les hommes ne connaissent pas ce langage, ils désirent jouer aux conquistadors. Ils ont envie qu'on leur fasse courir, et moi je leur cours après. Je ne sais pas jouer à la belle indifférente ni à la princesse inaccessible et c'est cela qui marche. Je suis d'un romantisme désuet, ça n'existe plus ma façon de m'y prendre.  Je rêve de diners aux chandelles. Or au Sénégal, on n'allume les bougies que lorsqu'il y a coupure d'électricité  et au lieu d'échanger des mots doux, on peste contre la Sénélec. Mes lectures d'adolescentes ont semé en moi des rêves qui ne se réaliseront jamais, mais je cherche toujours le prince charmant, la perle rare. Celui qui n'est pas là pour tirer un coup et se tirer après . Et je ne désespère pas.

  La preuve , il y a de cela quelque temps, après réflexion , je me suis dit qu'il faut que je laisse les quarantenaires et plus, pour la bonne raison qu'ils sont tous  mariés à des tigresses qui veillent à ne pas avoir avoir des coépouses dans un élan instinctif  animal. Les trentenaires , ils ne sont pas tous casés je peux donc leur inculquer un peu de romantisme.

    Un jour dans un Fast-food , j'ai sympathisé avec un jeune homme de trente cinq ans , apparemment normal. Et, je me suis dit que c'est lui qui va me rendre enfin heureuse. Après échange des numéros de téléphone, le week-end d'après il est passé chez moi. A la suite de ses compliments qui ont bien flatté mon égo, le gars qui est originaire de Ndiambour , m'a dit: «Si tu viens t'installer à Louga , tu vas être une grande star là-bas.» Je pensais qu'il me proposait de m'épouser et de faire de moi une reine, mais non. Le gars avait autre chose en tête et je l'avais compris lorsqu'il a poursuivi en m'expliquant: «Je vais te présenter à des Modou-Modou en vacances et tu vas être très riche». Je pensais avoir affaire au prince charmant, mais j'avais en face de moi un viril maquereau qui me faisait miroiter une vie de prostituée pour émigré. Bon il y a des femmes qui accepteraient ce destin. Je les respecte mais moi je rêve du grand amour et non de ce genre de destinée.

Encore une fois, je me suis cassée  la gueule en projetant sur un parfait salaud des rêves de romances qui ne sont plus de mode...

Chronique De Fatim: De La Traînée À La Sainte Où les histoires vivent. Découvrez maintenant