CHAPITRE 4: Monde parallèle

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  Les quatre jeunes gens traversèrent la gare – si l'on peut l'appeler ainsi – et reprirent un autre portail, qui les fit atterrir à un tout autre endroit. Les jeunes filles regardaient de tout côté, hallucinant devant chaque nouveauté. Entre les jardins aux plantes étranges, les gens vêtus de tenus les plus farfelues les unes que les autres, accompagnées d'animaux d'espèces encore jamais découvertes sur terre, qui feraient le bonheur des scientifiques. Mais où étaient-elles tombées ? Plusieurs fois l'homme qu'elles suivaient s'arrêtait pour montrer un badge ou une carte afin de s'identifier, et plus ils avançaient dans ces longs couloirs plus la population se faisait rare. Le petit groupe finit par s'arrêter devant une porte. Le jeune homme tapa un code et un crissement se fit entendre, et les jeunes gens pénétrèrent dans un bureau spacieux et moderne. La porte se ferma derrière eux et l'homme souffla et de détendit enfin. Il regarda les jeunes filles et les invita à s'asseoir. Ivana demanda :

- Vous allez enfin nous dire ce que nous faisons ici ?

   L'homme les regarda quelques secondes, mais qui parurent durer une éternité, puis acquiesça lentement :

- Je ne sais pas vraiment par où commencer... déclara-il.

- Présentez-vous d'abord, non ? l'encouragea Zoé.

   Le jeune homme opina et les regarda :

- Bien sûr. Je me présente. Je suis Jellan Herbriss, ancien apprenti de Prentice Auguste.

   Zoé allait continuer et se présenter mais Jellan l'interrompit :

- Je vous connais déjà, ainsi qu'Océane. Ah, j'ai failli oublier les manières de politesse : je vous souhaite la bienvenue à la capitale d'Ismar, Seïsam !

   Ivana balbutia :

- Que... Comment... Nous ne sommes plus dans les Alpes ?

- Eh bien, en réalité, reprit Jellan, le portail que vous avez emprunté mène à un tout autre monde, parallèle au votre, nommé Ismar. La capitale de ce pays est le lieu où nous résidons en ce moment même, Seïsam. C'est également l'endroit où se réunit le conseil des Hauts Mages, nommé aussi le conseil de Seïsam.

   Ivana se leva et secoua la tête :

- Un monde parallèle... Des portails... Je ne peux pas croire à ce genre de bêtise.

   Jellan baissa la tête :

- Je savais que vous réagiriez comme cela. C'était à prévoir. Mais... Dans ce monde il existe un groupe terroriste qui se font appeler les Ombres. Jusqu'à hier, elles n'avaient jamais réussi à se rendre sur la Terre par les centres de téléportation – les portails que nous avions empruntés pour venir jusqu'ici -. Elles ont déjoué notre garde par un moyen ou par un autre. Ce groupe s'est donc rendu sur Terre. J'ai tenté de prévenir votre amie Océane, cependant ils ont tout de même réussi à l'enlever, gémit-il. Je me sens coupable, j'ai donc décider d'aller la chercher. Cependant j'ai besoin de votre aide...

   Ivana avait de la peine à y croire. Elle fut surprise lorsqu'elle vu Zoé se lever.

- Franchement, j'ai du mal à voir comment on peut vous aider et je n'arrive pas trop à comprendre toutes ces histoires de mondes parallèles. Mais je ne compte pas laisser Océane dans les mains de quelqu'un qui lui veut du mal, que ce soit dans mon monde ou sur un autre. Alors pour le moment, je vous fais confiance.

   Anaïs se leva :

- Je suis d'accord avec Zoé. On ne peut pas laisser Océane seule.

   Les trois jeunes gens se tournèrent vers Ivana qui leva les yeux au ciel :

- Je suppose que je suis obligé de vous suivre...

   Jellan regarda Zoé qui souriait :

- Merci...

***

- Premièrement, vous devez apprendre à vous défendre, commença Jellan en réfléchissant.

   Il se tourna vers les trois jeunes filles et les dévisagea, les mettant mal à l'aise. Il ferma les yeux et lâcha :

- Il faudra aussi abandonner vos vêtements... En vous voyant ainsi les gens prendront peur et cela nous mettrait dans une mauvaise situation...

   Zoé se leva et demanda :

- Comment ça, prendre peur ? Quesque les gens ont contre nous ?

   Jellan la regarda fixement et répondit d'un ton dur :

- Ici les gens ont peur de la Terre, de l'étranger.

   Zoé s'offusqua :

- Mais on ne leur a rien fait ! Comment pouvez-vous dire ça !

   Jellan s'approcha d'elle et l'attrapa par le col :

- Mais qu'en sais-tu ! cria-t-il.

   Il la lâcha et se cacha la tête dans ses mains. Des larmes coulaient sur ses joues. Zoé le regarda en tremblant.

- Désolé, je n'aurai pas dû m'énerver. Mais... Ils m'ont tout pris, mon père, ma mère... Seul mon maître venant d'Ismar et faisant un voyage d'affaire, a posé les yeux sur moi. Il m'a ramené avec lui et adopté. Je lui dois la vie.

   Anaïs écarquilla les yeux de stupeur. Zoé s'était agenouillée à côté de Jellan et le serrait dans ces bras. Le jeune homme secoua la tête et plongea son regard dans les yeux verts de la jeune fille. Zoé sourit et demanda doucement :

- Sommes-nous pareils ? Je suis désolée pour vos parents... Seulement, ne mettez pas toute la population dans le sac des criminels. Je déteste, j'ai peur même, de ces Ombres. Cependant je vous ai dit que je vous faisais confiance, alors que vous venez du même monde, déclara-t-elle avec autorité.

   Quelques instants passèrent, dans le silence. Enfin, Jellan redressa la tête, sourit et lui dit :

- Merci pour la leçon, je pense que j'en avais besoin. Maintenant, préparons-nous. Une longue et périlleuse mission nous attend.

   Les trois filles se levèrent en criant :

- Oui !

Magies PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant