CHAPITRE 3: Inconnu

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   Anaïs, Zoé et Ivana se dirigeaient silencieusement vers le lieu de rendez-vous. La veille, à la réception du message, Anaïs et Ivana avaient accouru chez Océane. Personne ne répondait en sonnant, alors elles avaient décidé de passer par la porte arrière du jardin qui était souvent ouverte. Dans la cuisine, des traces de lutte étaient évidentes. Des débris de verre gisaient par terre alors que celui-ci était encore entier quelques heures plus tôt. Les jeunes filles avaient cherché dans tous les recoins Océane, sans résultat. Celle-ci s'était tout simplement volatilisée. Après des explications et une longue discussion avec Zoé au téléphone, elles avaient convenu de ne pas alerter les parents de la jeune fille sans s'être d'abord rendu au point de rencontre du mystérieux message.

***

   C'est comme ça que se retrouvèrent les trois jeunes filles le lendemain matin à marcher silencieusement dans la rue des Orchidées. Elles s'approchaient de l'imposant buisson au bout de l'impasse. Les jeunes utilisaient ce raccourci pour se rendre plus rapidement dans le quartier d'Ivana et Zoé. Il débouchait sur une rue salle et sombre, non habitée, où trainaient les chats de gouttières. Elles s'arrêtèrent devant et se regardèrent :

- On y va ? demanda Zoé.

   Ivana acquiesça :

- On va retrouver Océane.

   Cependant en le traversant cette fois-ci, au lieu de se rendre dans cet impasse délabrée, les trois jeunes filles apparurent dans un tout autre endroit. Elles étaient dans une imposante salle aux murs gris. Plusieurs personnes passaient près des jeunes filles, comme si de rien n'était. Zoé se retourna avec surprise et consternation. Derrière elle ne se trouvait plus un buisson et l'impasse des Orchidées, mais un énorme portail de fer couvert d'écritures et de caractères étranges dans une langue inconnue.

   Anaïs demanda d'une voix tremblante :

- Mais... Où sommes-nous ?

   Zoé secoua la tête, hésitante :

- Je ne sais pas...

   Soudain une dame assez grande et vêtu d'un uniforme blanc les pressa :

- Ne restez pas dans le passage, mesdemoiselles, enlevez-vous !

   Zoé fut la première à réagir. Elle tira ses amies par la main et les jeunes filles se dirigèrent vers la porte de sortie. En la franchissant, Zoé s'attendait à tout, sauf à ceci : un hall aussi vaste et grand qu'une cathédrale, qui grouillait de monde. Des personnes faisaient la queue à certains endroits, d'autres mangeaient un repas sur une terrasse, certains discutaient en riant, des gens marchaient d'un pas pressé vers l'autre bout du vaste corridor... Les jeunes filles regardaient autour d'elles, ne sachant que faire et où aller. C'est alors qu'un homme assez grand et mince se dirigea vers elles. Il était seul, et vêtu d'une veste noire et d'une cravate. Ce jeune homme d'une trentaine d'années s'arrêta devant elles. Il s'excusa alors après des jeunes filles :

- Désolé du retard, j'ai eu un imprévu. Je suis la personne vous ayant donné rendez-vous ici. Suivez-moi, s'il-vous-plaît.

   Il partit alors et les trois jeunes filles se consultèrent du regard avant de le suivre en courant. Ivana se posta brusquement devant lui afin de le stopper dans sa démarche rapide. La jeune fille lâcha, méfiante :

- Attendez, on ne peut pas vous faire confiance ainsi. Océane disparaît, vous nous donnez un message mystérieux qui nous a fait débarquer dans cet endroit étrange. Vous arrivez et demandez de vous suivre, sans que nous ne sachons même pas qui vous êtes. Et vous croyez sérieusement que l'on va vous obéir ?

   Le jeune homme planta son regard dans les yeux marrons de la jeune fille. Son visage restait de marbre.

- Allez-vous nous dire ce que l'on fait ici, enfin ? cria Ivana.

   Il baissa la tête et répondit, à voix basse :

- Je comprends que vous ne me fassiez pas confiance. Mais il faut absolument se rendre dans un endroit plus sûr, se reprit-il en regardant avec suspicion autour de lui. Nous ne pouvons pas discuter ici. Il se pourrait qu'on nous espionne. Je vous promets de tout vous expliquer dès que nous serons dans mon bureau.

   Sur ces derniers mots il s'écarta et reprit sa démarche rapide et silencieuse. Anaïs lâcha avec déception :

- On n'a pas le choix. Il faut le suivre.

Magies PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant