CHAPITRE 21: Contact

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    Nils avait envie de mourir. Le jeune garçon était noyé dans la douleur. Que se passait-il ? Son corps entier le torturait, chaque seconde était un enfer. Il ne voyait plus rien ni n'entendait. Il avait perdu tout contact avec la réalité. Seule la douleur le gardait éveillé. Depuis quand cela durait il ? Son dernier souvenir était un léger malaise qui lui donnait envie de vomir. Le jeune garçon avait voulu se lever, mais ses muscles ne lui répondaient plus. Tout-à-coup, la douleur s'était intensifiée et le jeune garçon avait craché du sang. Et après... Cet océan de souffrance.

   Nils entendait des voix lui criant de s'accrocher. Il délirait... Non, il ne délirait pas. C'était Hubin... La douleur se calma soudainement. Le seul lien qui maintenait Nils à la réalité lâcha.

***

- Il va bien ?

- Je pense... Il peut en garder des séquelles, mais il se réveillera.

   Hubin soupira et remercia le médecin. Ils avaient frôlé la catastrophe. Le médecin de la police était un vrai génie. En quelques minutes, il avait établi une liste des antidotes des poisons les plus utilisés, et trouvé le poison grâce aux symptômes et à la description du contenu de la fiole par le gardien. Heureusement que Seïsam possédait un laboratoire en pharmacologie produisant cet antidote. Nils avait touché de très près la mort.

   Son regard se posa sur le jeune garçon qui se reposait. Son visage était paisible. Il était maintenant parfaitement innocenté. Hubin secoua la tête. Tout n'était pas terminé. Le jugement du principal coupable aurait lieu demain.

***

   Anaïs recomptait pour la vingtième fois les fissures sur le vieux mur en pierre de la prison. Qu'avait-elle à faire d'autre ? On l'avait prévenue comme quoi le jugement de Jellan aurait lieu dans quelques heures.

   Des quatre filles, Anaïs était sûrement la plus « normale ». Chacune de ses amies avait son caractère bien à elle, entre Zoé et sa vivacité, Océane, intelligente et timide et Ivana qui était très mature. Anaïs, elle, était assez simple. Certes elle n'était pas spécialement courageuse ni attachée au combat, mais elle n'était pas peureuse non plus. La vie l'avait toujours ennuyée. Elle regarda pensivement par la lucarne de sa cellule. Comment s'était-elle retrouvée dans cette situation ? La jeune fille s'inquiétait pour Ensso. Elle ne l'avait pas vu depuis leur arrestation. Il s'était sûrement enfui...

- Anaïs, tu m'entends ?

Elle sursauta :

- Ensso ? Où es-tu ?

- Dans ta tête. Ne parle pas s'il-te-plaît. On pourrait te prendre pour une folle à parler toute seule.

Anaïs grimaça en jetant un coup d'œil à la caméra surveillance qui clignotait. Elle ferma les yeux et se concentra :

- Là, tu m'entends ?

- Oui. J'ai mis du temps à prendre contact, désolé. On me poursuivait.

- Tu es libre ?

- Oui. J'ai appris que tu avais été mise en cellule de détention.

- Exact, mais normalement ils ne savent rien de moi.

- Désolé, je ne peux rien faire pour toi... J'aimerais venir te chercher, mais tu es bien gardée. Au palais de Seïsam directement. A croire que tu as commis un meurtre. On parle de cette arrestation partout, tu sais. Le peuple manifeste, dehors. Certains veulent que Zoé meure, d'autre qu'elle soit utilisée comme arme. Je ne sais pas comment cette information est arrivée aux oreilles des habitants, mais ça peut facilement dégénérer.

- Mince. Tu as des nouvelles des autres ?

- Non, désolé. Quand sortiras-tu ?

- Dès que le jugement de Jellan sera passé, je pense. Je dois servir de témoin.

- D'accord. Je te laisse. Prendre contact est très fatigant.

- Oui.

   Anaïs soupira de soulagement. Ensso allait bien. Elle soupira... Des manifestations, cela allait trop loin...

   La porte s'ouvrit et un garde entra pour venir la chercher. On ne lui enfila même pas de menottes. Etait-t-elle innocentée ? 

Magies PerduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant